Remaniement chez Les Républicains, NKM évincée par Sarkozy

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 14 décembre 2015 - 18:49
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Laurent Wauquiez, Nicolas Sarkozy et Nathalie Kosciusko-Morizet.
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©Philippe Wojazer/Reuters
Le bureau politique des Républicains ne comportera plus NKM en janvier.
©Philippe Wojazer/Reuters
Alors qu'elle défendait le front républicain, Nathalie Kosciusko-Morizet, vice-présidente des Républicains, va être évincé de l'exécutif de son parti, a-t-on appris ce lundi. Entre elle et Nicolas Sarkozy, les relations étaient de plus en plus tendues.

Après une victoire en demi-teinte pour Les Républicains aux régionales, Nicolas Sarkozy va mettre en place une nouvelle équipe à la tête des Républicains, dont Nathalie Kosciusko-Morizet, actuelle numéro deux, très critique envers la ligne de sa formation, ne fera plus partie.

"Je présenterai une nouvelle équipe au début du mois de janvier. Je vais voir tout le monde", a affirméNicolas Sarkozy lundi à plusieurs journalistes, à l'issue d'un bureau politique (BP, "gouvernement" du parti), ajoutant qu'il souhaitait agir "avec sang-froid, sans précipitation, sans drame et sans excès".

NKM ne sera plus numéro deux ? La nouvelle équipe sera composée "avec un souci de fond et de cohérence", a lancé Nicolas Sarkozy sans répondre directement. "On préfère que les responsables du mouvement expliquent la position du mouvement. Et pas la leur", a-t-il lâché.

C'est une allusion claire aux déclarations de NKM qui avait remis en cause, dimanche soir sur les plateaux de télévision, sa position sur le ni-ni (ni PS ni Front républicain), se disant "heureuse" que les électeurs "n'aient pas appliqué le ni-ni" sinon les régions Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Provence-Alpes-Côte d'Azur seraient tombés dans l'escarcelle du FN.

En BP, le président des Républicains a attaqué NKM "bille en tête", lui reprochant ses déclarations de la veille. "Ceux qui marquent des buts contre leur camp, ça suffit (...) En Ile-de-France (gagnée dimanche par Valérie Pécresse, NDLR), il y a un seul problème, et c'est chez toi, à Paris, mais on va s'en occuper", a lancé Nicolas Sarkozy à l'ex-candidate malheureuse à la Mairie de Paris, selon plusieurs participants.

"Sarkozy n'a pas dit clairement que Nathalie ne ferait plus partie de l'équipe, mais c'était très clair", ont-ils affirmé.

La principale intéressée a rapidement réagi: "penser que le parti se renforce en s'épurant, c'est une vieille idée stalinienne", a-t-elle lancé à la presse à la sortie du BP. "Moi, je n'échange pas mes convictions contre une place", a ajouté auprès de l'AFP celle qui a toujours revendiqué sa "liberté de parole".

De Bordeaux, Alain Juppé, absent du BP, lui a apporté son soutien: "l'exclusion n'est jamais une bonne réponse. Tout est question de savoir comment on conçoit le parti. Est-ce qu'il peut y avoir des opinions diverses ou est-ce qu'on doit être en colonne par un?", s'est-il interrogé.

Cette "conception", autrement dit "la ligne du parti", réclamée par tous, notamment les candidats à la primaire (Juppé, Fillon, Le Maire, qui se déclarera en 2016 tout comme Sarkozy, voire NKM), va faire l'objet d'un Conseil national les 13 et 14 février, a annoncé Nicolas Sarkozy en BP.

Le CN (l'équivalent du "parlement" du parti) élira également un nouveau président, l'actuel, Jean-Pierre Raffarin, seul autre opposant déclaré au "ni-ni", ayant annoncé son intention de ne pas se représenter.

Au lendemain d'un second tour des régionales en demi-teinte pour la droite alliée au centre (sept régions gagnées sur les 13 de métropole, avec doublement du nombre de conseillers départementaux, à environ 800), deux interrogations, selon Nicolas Sarkozy, seront au cour des débats de la mi-février: "Qui sommes-nous? Où allons-nous?"

"Ca n'enlève en rien de l'avertissement du premier tour", a affirmé Nicolas Sarkozy. "C'est difficile de dire à un parti politique qui sort premier avec 40% des suffrages que ce n'est pas un succès mais en même temps, ce serait une erreur de sous-estimer le premier tour avec le vote pour le Front national", a-t-il dit.

L'ancien Premier ministre François Fillon a estimé de son côté que la "réponse" à ce qui s'est passé aux régionales "ne peut se résumer à +silence dans les rangs+ ou à un changement de calendrier. Cette réponse, c'est un projet puissant, précis, crédible" qui "ne peut se résumer à un compromis bancal entre toutes les tendances de la droite et du centre. Donc, il doit être arbitré par les Français dans le cadre de primaires organisées pour rassembler plusieurs millions d'électeurs dans des conditions irréprochables", a insisté le candidat à cette pré-présidentielle.

 

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