Loi Travail : malgré la promulgation, les opposants ne désarment pas

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 10 août 2016 - 09:21
Image
Cortège contre la loi travail manifestation Paris
Crédits
©Eric Cabanis/AFP
Depuis mars, le texte a mobilisé contre lui des dizaines de milliers d'opposants, qui ont battu le pavé au cours de 12 journées nationales de grève et de manifestations.
©Eric Cabanis/AFP
Suite à la promulgation, mardi, de la loi Travail par François Hollande, les opposants au texte ont immédiatement fait savoir qu'ils ne comptaient pas baisser les bras. La CGT a par exemple appelé "tous les salariés à se mobiliser, à se rassembler, à s'organiser pour continuer cette mobilisation à la rentrée", notamment à l'occasion de la prochaine journée d'actions prévue le 15 septembre.

La loi Travail, adoptée à l'issue de cinq mois de conflit social et d'affrontements politiques, a été promulguée mardi 9 par François Hollande, mais les opposants ne désarment pas et promettent de nouvelles actions à la rentrée. La "loi du 8 août 2016 relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels" a été publiée dans la matinée au Journal officiel, signée par le président, le Premier ministre et pas moins de 11 ministres, dont Myriam El Khomri (Travail) et Emmanuel Macron (Economie).

"Bien que la loi ait été promulguée, la CGT ne baissera pas les bras", a immédiatement prévenu la centrale syndicale dans un communiqué. La CGT a appelé "tous les salariés à se mobiliser, à se rassembler, à s'organiser pour continuer cette mobilisation à la rentrée", notamment à l'occasion de la prochaine journée d'actions prévue le 15 septembre. Depuis mars, le texte de 123 articles a mobilisé contre lui des dizaines de milliers d'opposants, qui ont battu le pavé au cours de 12 journées nationales de grève et de manifestations.

Désormais, l'intersyndicale CGT-FO-Solidaires-FSU-Unef-Fidl-UNL compte aussi porter le fer sur le plan "juridique". Le Conseil constitutionnel a déjà censuré cinq mesures secondaires de la loi Travail - deux pour des raisons de fond et trois pour la forme -, mais ne s'est pas prononcé sur les articles les plus décriés par les opposants syndicaux et de gauche, sur la primauté des accords d'entreprise, les licenciements économiques, les accords "offensifs" pour l'emploi, ou encore les référendums d'entreprises... Les Sages ont même souligné que ces mesures pourraient "faire l'objet de questions prioritaires de constitutionnalité" (QPC), ouvrant une brèche dans laquelle les opposants ont promis de s'introduire. "Le texte n’est pas validé dans sa globalité et ouvre ainsi la porte à une grande insécurité juridique par le nombre de QPC qui vont pouvoir être déposées, sans parler des recours juridiques divers", a menacé Force ouvrière.

La bataille contre la loi Travail pourrait aussi se poursuivre sur le front parlementaire. "Le combat continue", a lancé la sénatrice socialiste Marie-Noëlle Lienemann sur France Info, ajoutant que la loi pouvait encore être "défaite" par "des initiatives parlementaires". De son côté, le Front national a estimé que la promulgation de cette loi "très fortement suggérée par l'Union européenne" refermait "provisoirement une séquence peu glorieuse pour notre démocratie". Le gouvernement a dû recourir à trois reprises à l'article 49-3 de la Constitution pour faire adopter son projet de loi sans vote, et neutraliser ainsi la fronde d'une partie de sa majorité. Considéré comme trop favorable aux entreprises, le texte a essuyé, depuis sa divulgation en février, les tirs croisés de l'intersyndicale, de parlementaires frondeurs, mais aussi d'un patronat dénonçant de nombreuses reculades au fil de l'examen du texte.

Le gouvernement compte désormais appliquer sans délai sa loi, censée "donner plus de place au dialogue social dans notre droit du travail" selon les termes de Manuel Valls. Un "grand nombre" des décrets d'application doivent être "publiés avant fin octobre et la quasi-totalité avant la fin de l'année", a indiqué Myriam El Khomri après le feu vert du Conseil constitutionnel. L'exécutif a publié un premier décret dès mardi, simultanément à la publication de la loi. Il concerne l'aide à la recherche du premier emploi (Arpe) pour les jeunes boursiers récemment diplômés, qui pourront demander la prolongation de leur bourse pour quatre mois maximum.

 

À LIRE AUSSI

Image
Un code du travail.
La loi Travail promulguée par Hollande et publiée au Journal Officiel
Définitivement adoptée par le Parlement le 21 juillet à l'issue de cinq mois de conflit social et d'affrontements politique, la loi Travail a été promulguée par Franço...
09 août 2016 - 10:39
Politique
Image
La façade du Conseil constitutionnel.
La loi Travail passe sans encombre l'examen du Conseil constitutionnel
L'examen par les Sages n'a pas permis de dénicher une irrégularité dans les dispositions les plus contestées de la Loi Travail. Seules cinq mesures, assez mineures, on...
05 août 2016 - 15:48
Politique
Image
Jean-Claude Mailly.
Loi Travail : la lutte "n'est pas terminée" selon Jean-Claude Mailly
Le secrétaire général de Force Ouvrière Jean-Claude Mailly a affirmé vendredi que la lutte contre la loi travail n'était pas terminée et a annoncé une nouvelle journée...
05 août 2016 - 14:55
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.