Loi travail : Bruno Le Roux critique "la phase de dialogue social"
Le chef de file des députés socialistes, Bruno Le Roux, a admis que "la phase de dialogue social" sur le projet de loi sur le travail n'avait pas été si "exemplaire et féconde", dans une interview publiée lundi sur le site des Echos. "Là, cela a été trop vite et la phase de dialogue social n’a pas été aussi exemplaire et féconde qu’elle a pu l’être précédemment", déclare Bruno Le Roux, alors que Manuel Valls a débuté lundi 7 des consultations avec les partenaires sociaux sur ce texte controversé. "Ce que l’on veut aujourd’hui, c’est trouver le bon équilibre", plaide l'élu de Seine-Saint-Denis, qui convient sur la définition du licenciement économique notamment qu'"il faut certainement davantage détailler les choses, en précisant la notion de +difficultés économiques+".
"De même sur la barémisation des indemnités prud’homales", un sujet déjà abordé dans le cadre de la loi Macron: "le débat doit rester ouvert sur le niveau des indemnités", juge-t-il aussi, à la veille d'un séminaire des députés socialistes avec le gouvernement pour réfléchir à des améliorations. "Nous serions dans une défaillance vis-à-vis de nos responsabilités si nous retirions ce texte. L’amender, bien entendu! Le retirer, non", plaide le président de groupe, alors que certains de ses membres, de même que des syndicats, réclament l'abandon du projet de loi. "Il s’agit d’un texte de gauche parce qu’il vise à prendre en compte la réalité de ce qu’est le monde du travail aujourd’hui" et "il faudrait être totalement déconnecté de la réalité pour ne pas vouloir faire évoluer notre marché du travail et s’attaquer aux injustices qu’il génère", martèle le député.
Interrogé sur une incompréhension à gauche de la stratégie du président Hollande, M. Le Roux répond que "le vrai problème, ce n’est pas l’absence supposée de stratégie du président", mais "la division réelle de son camp, qui est prêt à critiquer les réformes avant même qu’elles ne soient déposées et engagées". A ses yeux, "la grande leçon de ce quinquennat, c’est que tout aura été plus lent que nous ne le pensions", ce qui "tient au fait que la situation était plus grave que nous ne l’avions envisagé" et que "nous étions un peu trop optimistes sur les effets de ce que nous avons mis en œuvre". "Peut-être y a-t-il une responsabilité partagée avec le monde économique", glisse le patron des députés PS, qui prône pour la fin du quinquennat de "remettre l'accent sur la jeunesse".
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.