Loi travail : Manuel Valls poursuit les discussions avec les partenaires sociaux

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 08 mars 2016 - 10:53
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El Khomri, Valls et Macron.
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Lundi, Manuel Valls était accompagné de Myriam El Khomri et d'Emmanuel Macron lors des concertations avec les partenaires sociaux.
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Pour la deuxième journée consécutive, le Premier ministre Manuel Valls continue ce mardi les discussions avec les partenaires sociaux sur la loi travail. Il tentera ensuite de convaincre les députés du PS, réunis dans la soirée pour un séminaire social.

Le Premier ministre Manuel Valls poursuit ce mardi 8 mars ses concertations avec les partenaires sociaux sur la loi El Khomri avant de tenter de convaincre les députés de son propre parti, réunis dans la soirée pour un séminaire spécial. Il s'est efforcé lundi 7 de trouver "la voie" sur le projet de loi lors de concertations qui ont pris des allures de bras de fer avec les syndicats, mais aussi le patronat. A l'issue d'un premier round de consultations, le Premier ministre a redit à ses interlocuteurs que "des choses pouvaient bouger" mais syndicalistes et petits patrons sont restés dans l'expectative, les réponses précises étant renvoyées à une "restitution" le 14 mars. FO et CGT ont de nouveau réclamé l'abandon du texte, la CFDT le retrait du plafonnement des indemnités prud'homales, entre autres, et les petits patrons (CGPME) le maintien de l'"élan réformateur" du texte.

Dans ce chantier complexe, Manuel Valls "cherche la voie", a assuré François Asselin, président de la CGPME, reçu lundi par le Premier ministre et les ministres Myriam El Khomri (Travail) et Emmanuel Macron (Économie), comme les numéros un des syndicats CFTC, FO, CGT, CFDT. Dans la soirée, Myriam El Khomri a eu la lourde tâche d'aller défendre son texte devant le bureau national du PS, en présence de Martine Aubry, qui avait récemment publié une tribune au vitriol contre le gouvernement. A l'issue de la rencontre, la maire de Lille a certes réclamé "beaucoup" de modifications du projet de loi "extrêmement dangereux" mais n'en a pas demandé le retrait.

"Ce soir, il y a un parti qui veut améliorer les choses dans sa grande majorité", s'est félicité le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis. "Certains souhaitent finalement rentrer dans la discussion même quand ils ont contesté le texte", a salué Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement. A Matignon, M. Asselin a assuré qu'il y avait "une vraie volonté de réformer" de la part du gouvernement, qui "tient à l'élan réformateur du texte". Mais les syndicats agitent deux chiffons rouges: les règles du licenciement économique et le plafonnement des indemnités prud'homales, deux demandes du patronat, sur lesquelles Manuel Valls a promis dimanche 6 des "améliorations".

Le numéro un de la CFDT Laurent Berger, dont le soutien à la réforme est crucial pour l'exécutif, a insisté sur le retrait du plafonnement des indemnités prud'homales (15 mois de salaires maximum pour 20 ans d'ancienneté), "condition sine qua non". La présidente de la CFE-CGC, Carole Couvert, qui sera reçue ce mardi, a rappelé sur France Info que la centrale des cadres ne voulait "pas de barème du tout" car c'est un "non-sens". Toutefois, ce retrait, réclamé par tous les syndicats, ne semble pas à l'ordre du jour, a assuré Philippe Louis (CFTC) après sa rencontre avec M. Valls, tout en notant des "ouvertures". Par exemple, le projet initial de la loi El Khomri accorde la primauté à l'accord d'entreprise sur la branche pour le temps de travail, ce que les syndicats rejettent. Or, "j'ai senti qu'on pouvait réguler au niveau de la branche certaines négociations qui n'auraient pas abouti au niveau de l'entreprise", a salué M. Louis.

FO et la CGT n'ont pas changé de ligne. Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a réclamé "le retrait" du projet. Même attitude chez FO: "Je ne négocie pas un plat de lentilles, on veut le repas complet", a dit Jean-Claude Mailly, secrétaire général du syndicat, menaçant d'actions autres que celles déjà programmées les 9 et 31 mars. La CFDT a maintenu son appel à des "rassemblements" le 12, avec l'Unsa, la CFTC et la CFE-CGC - qui avertit qu'elle manifestera aussi le 31 mars si "rien ne bouge". Côté patronat, la CGPME a redit ses réticences sur le compte personnel d'activité, dont la création est applaudie par les syndicats: "On n'en connaît pas le coût, ça fait beaucoup d'incertitudes", a dit M. Asselin.

Les concertations se poursuivent ce mardi avec la CFE-CGC (cadres) et le Medef, et mercredi 9 avec l'UPA et l'Unsa, avant la plénière du 14 mars. Ce projet de loi, dont la présentation en conseil des ministres a été repoussée du 9 au 24 mars pour laisser au gouvernement le temps de le "retravailler", est censé répondre au chômage de masse et à la précarité, comme l'a redit lundi Emmanuel Macron. Il est jugé trop favorable aux entreprises par les syndicats et une partie de la gauche. Face à la nouvelle journée de grèves et manifestations prévue mercredi, 58% des Français voient déjà le mouvement prendre autant d'ampleur que la fronde anti-CPE (contrat première embauche) il y a dix ans, selon un sondage. Ce mardi, le Premier ministre va devoir aussi convaincre les députés socialistes, réunis dans la soirée pour un séminaire spécial.

 

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