"Les Républicains" : le futur nom de l'UMP critiqué de gauche à droite en passant par le centre

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Pierre Plottu
Publié le 23 avril 2015 - 12:49
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Nicolas Sarkozy, le 10 mars 2014.
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©Eric Gaillard/Reuters
"Les Républicains? C’est un choix très curieux, et très contestable", a dénoncé le député UMP (proche d'Alain Juppé) Edouard Philippe.
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Alors que Nicolas Sarkozy aurait arrêté son choix sur "Les Républicains" pour le nouveau nom de l'UMP, sa décision semble loin de faire l'unanimité. Et ce jusque dans les rangs des militants de son parti.

Alors que "Le Rassemblement" semble avoir tenu la corde un moment, Nicolas Sarkozy a désormais fixé son choix sur "Les Républicains" pour le nouveau nom de l'UMP. Un choix qui fait grincer des dents à gauche, forcément, mais aussi au centre, à droite et jusque dans les rangs des militants.

"Les socialistes sont socialistes avant d'être républicains alors que nous, nous sommes d'abord républicains et ensuite gaullistes ou libéraux", a attaqué le président de l'UMP en meeting de soutien à Christian Estrosi –candidat aux régionales en PACA– mercredi 22 à Nice. A noter par ailleurs que le chef de parti n'a pas cité une seule fois l'acronyme de son camp en 45 minutes de discours, une habitude qu'il avait déjà prise lors de sa campagne pour la présidence de l'UMP.

"Nicolas Sarkozy ne connaît pas Jaurès. Le socialisme c'est la République jusqu'au bout", a fustigé le patron des socialistes Jean-Christophe Cambadélis dans la foulée sur son compte Twitter. Les cadres du PS ont embrayé en dénonçant le changement de nom annoncé de l'UMP comme un "abus de pouvoir" (Jean-Marie Le Guen) et une "captation d'héritage" (le député frondeur Christian Paul). D'autres encore raillent enfin "l'atlantisme" de "Sarko l'Américain", qui choisit le nom de la droite américaine pour son parti.

Mais au-delà des critiques –attendues– de ses adversaires, Nicolas Sarkozy doit aussi faire face à une fronde au sein de son propre camp. "Nous n'avons pas vocation à monopoliser le mot de républicains (…). Ça ne va pas être facile de dire: j'appartiens aux Républicains. C'est un concept un peu englobant, il y a beaucoup de républicains partout en France", a ainsi dénoncé Alain Juppé cité par Europe-1. Tout en laissant ses lieutenants sonner la charge, à l'image d'Edouard Philippe, très remonté dans une interview à Libération: "les Républicains? C’est un choix très curieux, et très contestable (...). A l’UMP, nous sommes des républicains, sans aucun doute. Mais je ne considère pas que nous soyons +les Républicains+. Il me semble qu’un grand nombre d’élus et d’électeurs d’autres partis le sont tout autant. (...) Se nommer Républicains serait un vecteur de clivage".

A l'UDI, enfin, certains montent au créneau. "Il ne suffit pas de prendre le nom de +républicains+ pour capter l’héritage et l’esprit de la République. Il faut en incarner et en défendre les principes, dans un esprit progressiste et sûrement pas pour des combats d’arrière-garde", s'est ainsi lâché Rama Yade dans Paris Match. "C'est nous les Républicains", a clamé l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy.

Et comme si cela ne suffisait pas, les Français sont 66% à se dire opposé à ce nouveau nom, selon un sondage Odoxa publié le 17 avril. Jusque dans les rangs du parti de Nicolas Sarkozy, le nom ne fait pas recette avec 56% de militants lui préférant l'UMP. Rendez-vous le 30 mai, date du congrès fondateur du nouveau mouvement, pour savoir s'ils seront entendus.

 

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