Immigration : Sarkozy donne la parole aux militants Les Républicains

Alors que la question de l'accueil des réfugiés monopolise le débat politique, Nicolas Sarkozy vient de lancer une consultation des adhérents Les Républicains sur le sujet de l'immigration. Une manière de se positionner en rassembleur sans risque tant l'ancien chef de l'Etat sait que la majorité des militants lui est acquise.

Donner la parole aux adhérents. Nicolas Sarkozy a annoncé ce mercredi le lancement d'une consultation des militants Les Républicains sur le sujet de l'Immigration. Ouvert alors que le parti tenait ce même mercredi une "journée de travail" sur ce thème, en l'absence notable des rivaux de l'ancien président, ce référendum en ligne comporte une douzaine de questions tournant exclusivement sur la question migratoire.

Nicolas Sarkozy en profite également pour soumettre aux adhérents LR une partie des propositions qu'il a récemment développées dans une interview publiée dans Le Figaro. Suspension et refonte de l'espace Schengen, limitation du regroupement familial, suppression de l'Aide médicale d'Etat (AME), renforcement des critères de naturalisation, révision du droit du sol sont notamment au menu de cette consultation ouverte pour 48 heures sur le site du parti.

L'objectif affiché est de construire une politique commune se démarquant des propositions du PS et du FN. Mais aussi de tenir les ténors du parti, alors qu'Alain Juppé par exemple fait entendre une voix différente de celle de Nicolas Sarkozy sur le sujet de l'immigration. Ainsi, si le patron de LR opte pour sa part pour "l'assimilation" des migrants, visant à gommer les origines, Alain Juppé et François Fillon défendent la notion "d'intégration", qui permet le maintien de différences.

Une manière de fermer le débat et d'imposer ses idées, grincent déjà certains au sein même du parti. "Sarkozy veut montrer qu’il incarne la ligne majoritaire au sein du parti. Il fait adopter par les adhérents un projet très à droite pour pousser Juppé à se démarquer et le faire passer pour un centriste", décrypte ainsi un cadre cité par Le Monde. Et un autre de souligner que la manœuvre, si elle est habile, n'est pas sans risque: "Sarkozy joue avec le feu en allumant lui-même un incendie en interne avec Juppé". Réponse à partir de mardi 22, après le bureau politique devant approuver les votes des militants.