EELV : l'hémorragie se poursuit avec le départ de Denis Baupin

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 18 avril 2016 - 16:33
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Le députée de Paris, Denis Baupin.
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"Je partage de moins en moins les choix stratégiques du mouvement" EELV, a fait savoir Denis Baupin.
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Après François de Rugy, Jean-Vincent Placé et Barbara Pompili, c'est au tour de Denis Baupin de quitter Europe Écologie-Les Verts (EELV) ce lundi. Ce nouveau départ illustre la crise que traverse le parti alors qu'il mise sur une nette distanciation avec la politique gouvernementale.

A un an de la présidentielle, l'hémorragie se poursuit au sein d'Europe Écologie-Les Verts (EELV) avec le départ ce lundi 18 de Denis Baupin, qui suit ceux des présidents des groupes parlementaires et la nomination de son épouse Emmanuelle Cosse au gouvernement. Dans un courrier adressé à David Cormand, secrétaire général du parti, et dont l'AFP a obtenu copie, M. Baupin justifie son départ après 27 ans chez les Verts par des "désaccords stratégiques". "Plus que jamais, engager et mettre en œuvre la décroissance et la sortie du nucléaire, pas à pas, malgré les obstacles de tous ordres et les conservatismes, reste mon combat prioritaire", écrit-il. Mais "je partage de moins en moins les choix stratégiques du mouvement", à savoir la nette distanciation avec la politique gouvernementale qui avait culminé avec le refus de Cécile Duflot et Pascal Canfin d'intégrer le gouvernement de Manuel Valls en 2014.

Le départ de M. Baupin semblait dans l'air depuis la création, voici une dizaine de jours, de son club de réflexion, CREER, dont l'objectif affiché est de permettre aux écologistes d'être "en capacité de peser et non de régresser". "Pour cela, il faut assumer le rapport au pouvoir et être en capacité de passer des compromis", avait-il alors estimé, résumant ainsi son désaccord avec la direction du parti. Député de Paris et vice-président de l'Assemblée nationale, Denis Baupin, qui fut l'un des grands artisans de la majorité municipale de gauche pendant les deux mandats de Bertrand Delanoë dans la capitale (2001-2014), est le sixième personnage d'importance à quitter le parti depuis neuf mois.

Le coprésident des députés écologistes François de Rugy avait inauguré la série fin août, rapidement imité par son homologue du Sénat Jean-Vincent Placé, puis par l'autre co-présidente Barbara Pompili. Ces deux derniers sont depuis devenus secrétaires d'Etat, respectivement à la Réforme et de l'Etat et à la Biodiversité. Le paroxysme de cette crise fut l'entrée au gouvernement d'Emmanuelle Cosse - la compagne de M. Baupin - lors du remaniement gouvernemental de février. Mme Cosse avait été nommée secrétaire nationale du parti en décembre 2013. Elle était alors présentée comme proche de Cécile Duflot. Son prédécesseur à la tête du parti, Pascal Durand, avait également annoncé son départ en février.

Dans une première réaction, sur Twitter, David Cormand a qualifié ce nouveau départ de "diversion opportune sur la stratégie pour éviter de parler écologie et faire oublier les 17%" obtenus dimanche 17 par le candidat du parti lors de l'élection législative partielle de Nantes. Mais pour EELV, né d'un rapprochement des Verts et de plusieurs chapelles écologistes en 2010, la question de la stratégie électorale demeure à l'ordre du jour. Le meilleur résultat écologiste à l'élection suprême fut l'oeuvre de Noël Mamère, 5,25% des voix en 2002. Dominique Voynet avait recueilli 1,57% en 2007, Eva Joly 2,31% en 2012.

Cécile Duflot, à qui l'on prête l'ambition d'une candidature, s'était dite favorable à "une primaire des gauches et de l'écologie" dont l'idée a été lancée par plusieurs personnalités et quelques responsables politiques, dont les écologistes Yannick Jadot et Daniel Cohn-Bendit. Ce dernier a cependant jugé le 5 avril que cette primaire n'était "plus possible". Quant à David Cormand, il s'est récemment déclaré favorable à une candidature de Nicolas Hulot. De fait, la primaire est sérieusement compromise par la fin de non-recevoir de Jean-Luc Mélenchon comme par le refus du Parti communiste de participer à un processus auquel concourrait également François Hollande.

Le chef de l'Etat, englué dans une impopularité record, dira "à la fin de l'année" s'il sollicite un second mandat. Mais avec le retour d'écologistes au gouvernement quelques semaines après le succès de la COP21, la stratégie élyséenne semble claire: éviter une candidature écologiste en 2017, et réduire ainsi le risque d'un nouveau "21 avril 2002".

 

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