Dussopt défend une réforme des retraites qui rétablira "un maximum d'égalité"
Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, défend dimanche dans le JDD une très controversée réforme des retraites "redistributive" et destinée à "rétablir un maximum d'égalité", à la veille de sa présentation en conseil des ministres, confirmant au passage que la hausse des petites pensions concernera bien aussi les retraités actuels.
Le projet de loi "intégrera notamment la revalorisation des petites pensions pour les retraités actuels qui ont travaillé toute leur vie au niveau du Smic, pas seulement les futurs", qui toucheront "une hausse de leur pension pouvant aller jusqu'à 100 euros par mois". Cela concernera environ 200 000 nouveaux retraités par an et "1,8 million de retraités actuels", précise-t-il, contre deux millions évoqués jusqu'ici.
"Cette réforme est redistributive", insiste M. Dussopt, citant l'étude d'impact du projet de loi, qui "montre une hausse de près de 5 % pour les 20 % de pensions les plus basses, contre moins de 1 % pour les 20 % de pensions les plus élevées". Quant à la pension des femmes, toujours selon l'étude d'impact, "à terme" son augmentation "sera deux fois plus importante que celle que les hommes connaîtront (+ 2,2 % contre + 0,9 %)", souligne-t-il.
Malgré le relèvement de 62 à 64 ans de l'âge légal, l'âge effectif de départ est à 62,9 ans aujourd'hui et "ne va en réalité se décaler que d'environ six mois en moyenne, et de seulement trois mois pour ceux qui ont les pensions les plus faibles" grâce au dispositif en faveur des carrières longues, fait valoir le ministre, pour qui dans cette réforme "il n'y a pas de perdants".
À la question de savoir s'il n'est pas injuste que les travailleurs ayant commencé à cotiser à 20 ans doivent toujours cotiser 44 ans et non 43, le ministre rétorque que certains "partent aujourd'hui après 44 ans de cotisation quand la loi n'en exige que 42". "Nous réduisons cet écart", insiste-t-il.
Avec cette réforme, "nous avons atteint notre objectif : rétablir un maximum d'égalité", résume Olivier Dussopt, soulignant aussi qu'avec le maintien de l'âge de départ à taux plein à 67 ans, "l'écart entre la durée minimale et la durée maximale de travail pour partir à taux plein n'aura jamais été aussi faible" et que la décote maximale passera "de 25 % à 15 %".
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