Retraites : les organisations de jeunesse soutenues par LFI défilent à Paris
Une dizaine d'organisations de jeunes défilent samedi en début d'après-midi à Paris contre la réforme des retraites, soutenues activement par La France insoumise qui espère "rebondir" sur le succès de la mobilisation intersyndicale de jeudi.
"Résistance!", "on est là, même si Macron ne le veut pas", clamaient à la mi-journée les organisations de jeunesse réunies en tête d'un cortège encore immobile.
Les organisateurs ne comptent pas réunir le million ou les deux millions de manifestants - selon les estimations de la police ou de la CGT - qui ont battu le pavé jeudi dans toute la France.
Mais Philippe Juraver, responsable du "réseau des luttes" de LFI, "espère faire mieux qu’en octobre", une référence à la "marche contre la vie chère" organisée par les mélenchonistes et qui avait drainé 140 000 participants d'après les organisateurs, 30 000 selon la police.
Faire mieux n'est pourtant pas gagné. Le mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon a été plus timide dans sa communication pour organiser cette manifestation, préférant se retrancher derrière dix organisations de jeunesse.
"On s’est rendu compte que les jeunes avaient envie de se mettre en avant, qu’ils se sentaient les premiers concernés", raconte Philippe Juraver. Qui admet que LFI avait aussi conscience de devoir montrer patte blanche aux syndicats, "froissés" que la date ait été annoncée avant la leur.
"Donc dans la communication, on a fait très attention, c’est seulement depuis quelques jours, après l’annonce de la date du 19, qu’on a augmenté la communication pour le 21", détaille-t-il.
Ce qui n'a pas empêché le leader de la CGT Philippe Martinez de pester sur BFMTV : "Ce n'est pas le moment de se diviser. Vu la mobilisation de jeudi, tout le monde a compris quelle est la date importante de la semaine".
Pas de "concurrence"
"Notre rôle, c’est d’être en soutien de toutes les mobilisations", a déminé samedi lors d'un point de presse le député Louis Boyard, responsable de la jeunesse à LFI. Avant de s'agacer : "Est-ce que vous ne pouvez pas regarder que la jeunesse est dans une précarité énorme ? C'est le seul sujet dont on a envie de parler aujourd'hui."
"Ce n’est pas du tout une question de concurrence entre les mobilisations, c’est complémentaire", a insisté à ses côtés Eléonore Schmitt, porte-parole du syndicat étudiant L'Alternative.
Première épine dans le pied, l'Unef, principal syndicat étudiant, ne participera pas, préférant un "front syndical unitaire pour organiser la lutte de façon la plus large possible", justifie Imane Ouelhadj, sa présidente.
Et, contrairement à la "marche contre la vie chère", l'alliance de gauche Nupes ne soutient pas non plus cette initiative, EELV, PCF et PS estimant qu'il faut, pour les retraites, laisser faire les syndicats.
Mais, même au sein des formations politiques, les stratégies sont différentes. "EELV et d'autres partis ont décidé d'attendre la date de l'intersyndicale", mais "il était important de se mobiliser tôt (et de l'annoncer) dès décembre, car la jeunesse ne peut pas attendre", estime Clovis Daguerre, des Jeunes écologistes.
Les jeunes craignent "une diminution du nombre d'emplois", explique Noémie Stickan, représentante du syndicat lycéen FIDL. Et ils veulent plus globalement "dire stop à cette mesure antisociale" du report de l'âge de départ à la retraite à 64 ans.
"On est révolté, on a envie d’en découdre, on a envie de dire qu’on ne sera pas la génération sacrifiée", a clamé avant le départ du cortège Zoé Lorioux-Chevalier, membre de Génération.s.
À côté de l’Alternative étudiante ou encore la Voix Lycéenne, les mouvements jeunes des partis de gauche se tailleront la part du lion dans la manifestation : les Jeunes insoumis, les Jeunes écolos, les Jeunes Générations, Place Publique Jeunes et le NPA Jeunes.
"Samedi on joue : Coucou nous revoilou derrière les organisations de jeunesse", a écrit Jean-Luc Mélenchon jeudi soir. Les médias "veulent, pensant dissuader, en faire une marche des partis politiques et même comme d’habitude une marche de Mélenchon. On a déjà vu ce que ça donnait dans un passé récent : ça attire !"
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