Attentats : Valls à Bruxelles pour un "mini sommet" contre le terrorisme

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 01 février 2016 - 14:37
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Les Premiers ministres belge et français, Charles Michel et Manuel Valls.
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La France et la Belgique veulent plus de coopération après les attentats de Paris.
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Le Premier ministre belge et son homologue français Manuel Valls organisent ce lundi après-midi à Bruxelles un "mini sommet" sur la lutte antiterroriste. Cette réunion de travail vise notamment à renforcer leur coopération après les attentats meurtriers de Paris.

Les Premiers ministres belge et français, Charles Michel et Manuel Valls, se retrouvent ce lundi à Bruxelles pour un "mini-sommet" visant à "renforcer" la coopération antiterroriste après les attentats de Paris qui ont révélé de graves lacunes en matière de sécurité européenne. Participeront à la réunion, qui débutera à 15H45 GMT, les ministres belges et français de l'Intérieur, Jan Jambon et Bernard Cazeneuve, ainsi que ceux de la Justice, Koen Geens et Jean-Jacques Urvoas, nouvel arrivé au gouvernement.

Si cette réunion de travail est consacrée à la lutte contre le terrorisme, la partie belge souhaite aborder aussi la situation dans les camps de migrants de Calais et Dunkerque, dans le nord de la France, qui "inquiète" des communes frontalières en Belgique.

L'empreinte belge est apparue immédiatement après les tueries du 13 novembre à Paris (130 morts et des centaines de blessés), revendiquées par l'Etat islamique (EI). L'enquête en cours n'a fait que confirmer, jour après jour, la piste de la "filière de Molenbeek" --commune populaire de Bruxelles-- dans la préparation et l'exécution des pires attaques terroristes jamais subies en France.

Quatre des neuf auteurs des attentats étaient d'origine belge (dont l'un des organisateurs, Abdelhamid Abaaoud, fiché et recherché en Belgique), selon l'EI. Trois étaient Français et deux Irakiens. Depuis la mi-novembre, 11 personnes ont été arrêtées et inculpées en Belgique dans le cadre de l'enquête. Un suspect clé, Salah Abdeslam, et son ami Mohamed Abrini, toujours en cavale, sont tous deux de Molenbeek.

Officiellement, les deux pays voisins se félicitent de "travailler main dans la main". "Quoi qu'on ait pu dire, notre coopération en matière de sécurité fonctionne plutôt bien. Les échanges sont les plus systématiques possibles, des équipes d'enquête conjointes sont en place", a souligné ce lundi Charles Michel dans un entretien au quotidien Le Monde. "Nous voulons toutefois prendre des engagements plus opérationnels et plus concrets. Nous pouvons aussi améliorer notre lutte conjointe contre la radicalisation", a-t-il plaidé.

La Belgique, en particulier ses services de police et de renseignement, impuissants à prévenir le massacre, ont néanmoins été la cible de critiques en France, qui sont mal passées outre-Quiévrain. Charles Michel a ainsi fustigé, dans Le Monde, "des exagérations, des caricatures et des raccourcis" à propos de Molenbeek.

Côté français, la réunion de ce lundi doit permettre de faire le point sur "la coopération franco-belge en matière de lutte contre le terrorisme et la radicalisation" et d'examiner les moyens de "la renforcer". Les participants se pencheront notamment sur la manière dont l'échange d'informations entre les deux voisins pourrait être "fluidifié".

Pour l'heure, par exemple, la Sûreté d'Etat belge ne peut pas signaler directement dans le Système d'information Schengen (SIS, équivalent européen du fichier des personnes recherchées français) les personnes qu'elle considère dangereuses: elle doit passer par la police fédérale belge, explique-t-on à Matignon. D'ailleurs, à ce volet bilatéral s'ajoutera un volet européen, afin d'étudier "quelles actions peuvent être soutenues" pour lutter contre le terrorisme au niveau de l'UE et de l'espace Schengen, a précisé un conseiller à l'AFP.

Ainsi, Paris insiste pour que le registre européen des données des passagers aériens, dit "PNR", adopté en décembre en commission au Parlement européen, soit mis en œuvre dès à présent. La France souhaite aussi la mise en place d'un corps européen de garde-frontières et veut rendre systématique le contrôle des ressortissants européens à l'entrée de l'espace Schengen. Enfin, Manuel Valls attend de la Commission européenne qu'elle fasse rapidement des propositions législatives alors qu'elle doit présenter mardi 2 son "plan d'action" sur la lutte contre le financement du terrorisme.

Outre le dossier du terrorisme, les dirigeants belges entendent évoquer celui, sensible, des migrants avec leurs homologues français. Charles Michel a récemment envoyé une lettre à Manuel Valls pour lui demander de prendre des mesures concernant les camps de migrants improvisés dans la région de Calais et Dunkerque qui affectent la situation de plusieurs communes côtières belges.

"Nous sommes déterminés à agir pour que ne s'installent pas en Belgique de telles zones de non-droit et de tels camps dits provisoires", a affirmé ce lundi le chef du gouvernement belge à la radio française Europe-1.

 

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