Macron au bord du Rubicon | l'avis Tranchant d'Alain
Singulière, et surprenante, apparition du président de la République hier soir, au journal de 20 heures de TF1, quelques jours seulement après la déclaration du Premier ministre - commis d'office ! - au sortir d'un Conseil dit de défense.
Sur la forme, la différence est éclatante ! Sur le fond, c'est : affaire à suivre ! Ecoutant le président Macron, il me revient à l'esprit le magnifique dessin de Jacques Faizant, au beau milieu des Jeux olympiques de Rome, en 1960. On y voit le général de Gaulle, en survêtement, une petite valise à la main, prêt à partir pour la capitale italienne, et cette légende : "Dans ce pays, si je ne fais pas tout moi-même" ...
Hier, au-delà des apparences, souvent trompeuses comme chacun sait, on pouvait aisément deviner le courroux présidentiel. Après avoir manqué la bataille des masques, perdu celle des tests, voilà que la campagne de vaccination -sur laquelle on a tout misé ! - avance au ralenti. Toutes sortes de raisons peuvent être avancées, évidemment. Et c'était l'objet de l'apparition de M. Macron sur les écrans. Mais le fait est là, indiscutable. Comme l'est la forte pression du Conseil scientifique sur le pouvoir exécutif, pour tout dire choquante, car étalée sur la place publique. Enfin, le pouvoir est face à une échéance immédiate, puisqu'il a annoncé une décision pour les vacances de février.
Le pays, qui s'attendait à un confinement (troisième du nom) après les propos sans équivoque du professeur Delfraissy, a eu droit à un sursis, en fin de semaine dernière. Sans doute parce que le pouvoir politique a pris conscience que nos compatriotes, quel que soit leur âge, souffrent de cette non-vie qui leur est imposée, que leur moral est atteint, que les professionnels de santé eux-mêmes constatent, sur le terrain, que les gens deviennent "agressifs".
Mais les informations qui arrivent de toutes parts sont l'occasion de prendre un tournant dans la gestion de la pandémie, d'adopter des décisions d'un genre nouveau. Après tout, il n'est pas interdit de changer d'avis quand les faits parlent, et parlent fort.
L'INSEE - que l'on ne va tout de même pas soupçonner d'être "complotiste", ou mieux "conspirationniste" !!! - vient de faire connaître les statistiques de mortalité pour l'année 2020. S'il est un juge de paix incontestable, c'est bien celui-là. On sait désormais que la pandémie du coronavirus n'aura eu d'incidence que sur les personnes très âgées et/ou atteintes de maladies graves. Mieux : la mortalité a diminué en France pour la population de moins de 65 ans.
Autre élément : le virus mute, et voilà que des scientifiques, notamment sud-africains (encore des complotistes !) se demandent si l'on n'a pas affaire à un virus comparable à celui de la grippe, qui n'a jamais pu être éradiqué, mais dont on contrôle seulement la contagion par un vaccin, modifié chaque année.
Troisième facteur de décision : un des plus grands épidémiologistes de la planète, l'américain Ioannidis, vient de rendre publics les résultats d'une étude consacrée aux conséquences des "mesures sociales" sur le développement de la pandémie. Il confirme ce que le professeur Raoult disait au printemps 2020 : les vertus du confinement ne sont pas démontrées. (1)
Parce qu'il n'est manifestement pas possible de condamner les peuples à la perpétuité, un changement de doctrine s'impose dans la gestion de cette pandémie. Et ça tombe bien ! En plus de l'hydroxychloroquine, dont désormais plus de 200 études à travers le monde démontrent l'efficacité dans le traitement précoce de la maladie, d'autres traitements sont apparus, dont l'ivermectine.
Dans sa courte intervention télévisée, le président de la République a entrouvert une porte, en évoquant précisément cette possibilité de traiter les malades afin d'éviter les formes graves de la Covid-19. Il n'est que de l'ouvrir totalement ! Le moment est venu de revenir aux fondamentaux qui ont été malmenés depuis un an. Il n'est pas trop tard pour remettre les médecins traitants au coeur du dispositif, pour leur rendre une liberté de prescription qui n'aurait jamais dû leur être enlevée. C'est la meilleure manière d'éviter la surcharge des hôpitaux, et la prise en charge tardive des malades, voire leur admission en réanimation.
M. Macron est au bord du Rubicon. Ou bien, il décide de le franchir, de renverser la table, de rendre leurs libertés aux Français tout en maintenant des mesures de sécurité, afin de contenir la pandémie et de la contrôler avec le traitement appliqué aux malades, ainsi que le vaccin pour les Françaises et les Français qui le souhaitent. Ou bien, il va à la pêche à la ligne. Réponse dans les jours à venir ...
(1) Interrogé sur le "recours au confinement, une méthode qui nous ramène au Moyen Age et interrompt la vie économique", le professeur Raoult avait répondu au Figaro, le 3 avril 2020 : "La vérité est que cela n'a jamais bien marché (...). En revanche, je n'ai rien contre la quarantaine biologique (...). Bien sûr qu'il faut séparer les gens qui sont infectés de ceux qui ne le sont pas. Mais confiner des gens infectés, qui ne le savent pas, avec d'autres qui ne le sont pas, c'est une curieuse méthode. Je n'aurais pas fait ce choix".
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.