Confiance dans les dirigeants français : le bateau coule, on a déjà les pieds dans l'eau - sondage exclusif – Partie II
Rien ne semble pouvoir arrêter la baisse de confiance dans les dirigeants français – explications.
Dans un sondage exclusif France-Soir/Bonsens.org sur la situation nationale et internationale, la première partie présentait l’évaluation de la politique de Macron et son gouvernement. Pour 80 % les politiques n’agissent pas dans l’intérêt des Français et 61 % jugent que Macron doit partir. La fracture entre les Français et les politiques est donc consommée. Cette seconde partie du sondage a porté sur des détails de politique générale en France, permettant d’éclairer cette fracture. La troisième partie s’attachera aux aspects internationaux.
L’enquête a été conduite le 16 janvier 2025 sur un échantillon représentatif de 1200 Français. En temps normal, les sondages utilisent des échantillons de 1000 personnes répartis selon la méthode des quotas, cependant augmenter le nombre de personnes interrogées permet des analyses bien plus fines. Le sondage a été mené par la société MISGroup.
Les résultats principaux de cette seconde partie :
- 78 % pensent que la corruption est trop importante en France et pour 93 % les politiques doivent devenir pénalement responsables de leurs actes. En augmentation significative depuis la vague d’octobre 2024.
- Sur l’état des finances de la Nation, la sincérité des déclarations du gouvernement et de la gestion devient donc un problème majeur pour les Français. Ceci explique en grande partie la perte de confiance dans le gouvernement et l’attente croissante d’une démission du Président. Pour,
- 92 %, l’endettement est trop élevé ;
- 74 %, le déficit de la France largement supérieur aux 4 % attendus ;
- 62 %, les comptes de la Nation sont non sincères et maquillés par le gouvernement Macron ;
- 89 %, les ministres qui ont contribué au maquillage des comptes doivent être tenus responsables en justice.
- Sur les diverses actions politiques, les Français ne sont plus dupes. Pour,
- 77 %, le gouvernement français doit complétement revoir la politique sur le réchauffement climatique et prendre en compte les avis divergents ;
- 56 %, la loi sur les ZFE est discriminatoire contre les plus pauvres et doit être annulée ;
- 56 %, la réforme des retraites mise en place en 2023 doit être annulée ;
- 48 %, la loi sur les DPE est discriminatoire contre les plus pauvres et qu’elle doit être annulée ;
- 89 %, il est urgent de relocaliser notre production industrielle et agricole ;
- 88 %, les dirigeants français s’occupent mal des agriculteurs et des paysans.
- L’information et son traitement par les médias posent vraiment questions. Pour,
- 63 %, la censure dans les médias devient de plus en plus apparente ;
- 65 % la liberté d’expression et d’opinion doit subsister sur les réseaux sociaux, y compris X, tout en respectant la loi sur les délits en matière de diffamation, d’injures et de harcèlement ;
- 40 %, seulement, suivent la volonté du gouvernement de bannir le réseau social X pour protéger la démocratie avec 37 % qui y sont opposés et 23 % qui ne savent pas ;
- 52 %, les aides et les subventions aux médias doivent totalement être suspendues.
- La covid-19 illustre aussi la pollution informationnelle. Pour,
- 50 %, le gouvernement a mal géré la crise covid (36 % en octobre 2024) ;
- 67 %, le gouvernement devrait mettre en œuvre une commission Covid pour évaluer la politique et les dépenses. (50 % en octobre 2024) ;
- 82 %, le secret défense sur la gestion Covid devrait être levé.
- 43 %, la politique de vaccination n’est pas un succès contre 39 % qui pensent le contraire. (Inversion depuis octobre 2024 avec respectivement 33 % et 37 %) ;
- 53 %, il y a beaucoup d’effets secondaires aux vaccins covid-19.
- Sur le financement de la sortie de crise, il y a peu de degrés de liberté qui subsistent, probablement conséquences de la perte de confiance dans les politiques français (80 % estimant que les politiques n'agissent pas dans leur intérêt, 78 % que la corruption est trop élevée et 78 % que le gouvernement Bayrou ne changera rien) :
- 82% ne sont pas prêts à payer plus d'impôts pour aider la France à réduire son déficit ;
- 53 % ne veulent pas d'un impôt type "impôt de guerre" pour réduire le déficit ;
- 43 % pensent que la France ne doit pas lancer un grand emprunt pour réduire son déficit.
Responsabilité pénale des politiques et corruption
De manière générale, 78 % pensent que la corruption est trop importante en France alors qu’ils étaient 68 % en octobre 2024. Cette augmentation montre la prise de conscience des Français sur l’état des comptes de la nation et d’autres décisions. Pour 93 % (en augmentation de 9 points, 84 % depuis la vague d’octobre 2024) les politiques doivent devenir pénalement responsables de leurs actes.
Les comptes de la nation
Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin 2024, quelques minutes après l’annonce des résultats catastrophiques des élections européennes pour le parti présidentiel, la France sombre progressivement. L’enquête de la Commission des Finances qui révèle un déficit largement supérieur aux 4 % attendus ainsi que des comptes de la nation non sincères, a plongé la France dans une spirale négative. Les Français ne sont plus dupes et les communications successives semblent ne pas enrayer la chute dans l’opinion du Président et de ses gouvernements.
Pour 92 % (rappel 85 % pour la vague d’octobre 2024) l’endettement est trop élevé (il est à ce jour de 3 300 milliards soit 1300 milliards de plus en 7 ans de Macronie). 74 % savent que le déficit de la France est largement supérieur aux 4 % attendus. Ils sont 62 % (54 % vague octobre 2024) à évaluer que les comptes de la Nation ne sont pas sincères et ont été maquillés par le gouvernement Macron. D’ailleurs, 89 % demandent que les ministres qui ont contribué au maquillage des comptes soient tenus responsables en justice. La sincérité des déclarations du gouvernement et de la gestion devient donc un problème majeur pour les Français, ce qui explique en grande partie la perte de confiance dans le gouvernement et l’attente croissante d’une démission du Président (61 % l’attendent).
Les principales actions politiques dans les médias aujourd’hui
Sur les diverses actions politiques qui forment la base des communications récentes, les Français ne sont aussi plus dupes. 77 % pensent que le gouvernement français doit complétement revoir la politique sur le réchauffement climatique et prendre en compte les avis divergents – la cause du réchauffement climatique servie à toutes les sauces ne prend plus.
Depuis le début janvier 2025, les Zones à faibles émissions (ZFE) ont été mises en place, rendant l’accès interdit à certaines métropoles à de plus vieux véhicules représentant 1,8 million d’automobiles. En s’attaquant successivement à des poches minoritaires (ici quelque 5,5 % du parc automobile français), le gouvernement tente donc de diviser, en ressortant une application de la méthode « j'ai très envie d'emmerder les Français propriétaires de CritAir 3 »; en écho à la formule d'E. Macron, « les vaccinés, j'ai très envie de les emmerder ». Cependant, l’opinion ne suit pas et est majoritairement contre ces ZFE et la discrimination qui s’ensuit. Ils sont aussi 56 % à vouloir que la réforme des retraites mise en place en 2023 soit annulée. Quant à la loi sur les diagnostics de performances énergétiques (DPE), 48 % la jugent discriminatoire contre les plus pauvres et qu’elle doit être annulée. Ce chiffre doit être mis en perspective avec la proportion de 58 % des Français propriétaires de leur logement. Ils seraient donc 83 % (48 %/58 %) à la trouver discriminante et à vouloir son annulation.
Indépendance industrielle et agricole, une urgence dont les dirigeants s’occupent mal.
L’indépendance industrielle et agricole est une urgence importante pour les Français. Pour 88 %, il est urgent de relocaliser notre production industrielle et agricole. Avec 88 % qui pensent que les dirigeants français s’occupent mal des agriculteurs et des paysans.
Communication et censure des médias
La prise de conscience de la dérive des comptes de la Nation liée avec l’attente de responsabilité pénale des politiques se reflète aussi dans la censure dans les médias qui devient de plus en plus visible pour 63 % des interrogés (57 % en octobre 2024). Quant à la censure sur les réseaux sociaux, elle devient intenable pour 41 % contre 37 % qui ne sont pas d’accord avec cela.
Une majorité importante de 65 % attend que la liberté d’expression et d’opinion subsiste sur les réseaux sociaux, y compris X, tout en respectant la loi sur les délits en matière de diffamation, d’injures et de harcèlement. Seuls 40 % suivent la volonté du gouvernement de bannir le réseau social X pour protéger la démocratie avec 37 % qui y sont opposés et 23 % qui ne savent pas. On est donc loin d’une majorité. Il serait donc de bon ton que les politiques qui s'expriment sur ce sujet soient tempérés dans leur message par les journalistes : leur désir de censure en tant qu'outil de contrôle, ou de défense de la démocratie, ne semble pas perçu comme étant dans l'intérêt des citoyens tel qu'ils le représentent.
En conséquence, il parait normal que 52 % attendent que les aides et les subventions aux médias soient totalement suspendues. Une augmentation très significative de 12 points depuis octobre 2024.
La Covid, une illustration de la désinformation qui ne prend plus
Avec la recrudescence des messages sur la grippe et la vaccination sur lesquelles des informations contradictoires sont données par les médias, il paraissait critique de regarder l’évaluation de la crise Covid qui reste dans toutes les mémoires. Ils sont maintenant une majorité de 50 % à penser que le gouvernement a mal géré la crise Covid, alors qu’ils étaient 36 % en octobre 2024. On rappelle que de nombreuses informations sont venues d’outre atlantique avec le rapport de la chambre des représentants et de plus en plus de critiques dans des pays voisins comme l’Allemagne (RKI files), l’Italie (Commission Covid), ou le Royaume-Uni (Commission Covid).
67 % approuvent le fait que le gouvernement devrait mettre en œuvre une Commission Covid comme c’est le cas dans de nombreux pays pour évaluer la politique et les dépenses. Une augmentation très importante de 17 points depuis octobre 2024 où ils n’étaient que 50 % !
Et, 82 % pensent que le secret défense sur la gestion Covid devrait être levé.
Cependant, il semble que l’information des médias mainstream continue à polluer les esprits en essayant de justifier ex-post les mesures sanitaires, telles que la vaccination. Leur évaluation suit la même pente de la nécessité d’un accès à une information plus indépendante.
Ils sont maintenant plus nombreux à penser que la politique de vaccination n’est pas un succès (43 %) que ceux qui pensent le contraire (39 %) – une différence statistiquement significative. Une inversion depuis octobre 2024 où ils étaient respectivement 33 % et 37 %.
De même pour les effets secondaires estimés nombreux pour 53 % de Français (48 % en octobre 2024 – différence statistiquement significative), ceci malgré le fait que d'anciens ministres comme A. Rousseau persistent à désinformer les Français sur l’absence d’effets secondaires de la vaccination Covid.
Financement de la dette
La corruption, l’évaluation négative des mesures et des priorités choisies par les gouvernements d’Emmanuel Macron se traduisent par une réelle perte de confiance des Français dans sa capacité à trouver une solution. 80 % estiment que le gouvernement n’agit pas dans l’intérêt des Français et 78 % estiment que le gouvernement Bayrou ne changera rien. La corruption étant estimée trop importante pour 78 %.
Il n’est donc pas surprenant que les Français soient opposés aux diverses mesures politiques qui accentuent le déficit de la Nation, mais également à des solutions pour réduire le déficit. 82 % ne sont pas prêts à payer plus d’impôt pour aider la France, 53 % ne veulent pas d’un impôt type impôt de guerre et 43 % d’un grand emprunt national. Respectivement 74 %, 43 % et 38 % en octobre 2024.
La troisième partie de l’analyse des résultats du sondage s’attachera aux aspects internationaux et à la politique étrangère.
Étude BonSens.org et France-Soir analysée par FranceSoir.fr sur la situation en France, à l’international mené le 16 janvier 2025 sur un échantillon représentatif de la population française de 1200 personnes. Méthode des quotas sur les critères de sexe, âge, catégorie socio-professionnelle et répartition géographique. L'enquête a été réalisée par MIS Group pour l’association Bonsens.org et la société Shopper Union France SAS qui publie et édite le site www.francesoir.fr. Tout sondage comporte statistiquement des marges d'erreurs, réduites en l'espèce de par la taille de l'échantillon de 1200 personnes Toute personne a le droit à consulter la notice prévue par l'article 3 de la loi.
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