Le courrier de la colère - Macron, "la force injuste de la loi"

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Alain Tranchant pour FranceSoir
Publié le 12 novembre 2020 - 13:08
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Tribune : Après 2020, 2021. Après Colombey, Jarnac. Après De Gaulle, Mitterrand.

"L'année De Gaulle" terminée, il paraît que le Président de la République entend faire de 2021 "l'année Mitterrand".

 

Sans doute, le fameux "en même temps" !

Certes, il faut toujours savoir d'où l'on vient. Mais, aujourd'hui, il importe surtout de savoir où l'on va. Après avoir mis le pays à l'arrêt au printemps, et au ralenti cet automne, il est bien clair qu'il est plus facile de disserter sur le passé que de donner aux Français des raisons d'espérer en l'avenir.

Pour ce qui est du présent, les Françaises et les Français vivent, ou survivent, en régime d'exception. Les libertés ne sont plus menacées, mais enlevées à nos compatriotes, notamment celle qui tient le plus à coeur à tout être humain : la liberté de pouvoir disposer de lui-même, la liberté d'aller et venir.

Non seulement les Français sont assignés à résidence, mais s'ils enfreignent l'interdiction, la sanction tombe, immédiate : 135 euros, tout de même !

M. Macron devrait lire la presse, et particulièrement la presse de province.

 

Qu'apprendrait-il ? Ceci.

Un jour, ce sont 40 gendarmes qui sont dépêchés à un péage d'autoroute pour contrôler la validité des sauf-conduits. D'ordinaire, c'est le nombre des militaires réquisitionnés quand l'Etat organise une opération de contrôle dans des campements sauvages.

 

Un autre jour, ce sont les Savoyards qui sont menacés d'une amende s'il leur vient l'idée d'aller faire un tour en montagne.

Un troisième jour, dans l'ouest de la France, ce sont des promeneurs qui ont été verbalisés pour avoir voulu prendre l'air d'une forêt, qui est sûrement plus dangereux que celui d'une grande surface !

Bien sûr, les gendarmes ont vocation à faire respecter la loi. Mais comment ne pas les plaindre de devoir sanctionner des braves gens qui sont tout sauf de dangereux délinquants ?

En ces temps de privation des libertés, qui n'ont quasiment pas de précédent dans notre histoire, une sourde colère monte des profondeurs du pays. Le pouvoir ferait bien d'y être attentif.

Les Français empêchés de circuler à moins d'un sauf-conduit, les commerçants empêchés de travailler -parce qu'ils ont eu la mauvaise idée de vendre des produits non "essentiels"- et qui risquent de perdre leur outil de travail, les médecins empêchés de prescrire un médicament vieux comme le monde, comment ne pas faire le rapprochement avec "la force injuste de la loi" évoquée jadis par M. Mitterrand ?

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