La Révolution de Joe Biden
Après une prise de pouvoir intervenue dans des conditions rocambolesques, voire chaotiques - le camp de Donald Trump y voyant ni plus ni moins un coup d'État - Joe Biden est-il en train de préparer une révolution ?
Des démocrates majoritaires dans chacune des deux chambres législatives
Les démocrates sont désormais majoritaires dans chacune des deux chambres législatives mais avec seulement une dizaine de voix à la Chambre des représentants et une voix au Sénat, celle de la vice présidente Kamala Harris pour départager les 50 sénateurs républicains et les 50 sénateurs démocrates en cas de blocage. Il n'est donc pas évident, dans ces conditions, que les projets les plus ambitieux ou "progressistes" de la gauche américaine puissent être adoptés par le Congrès en cas de défections de certains représentants ou sénateurs démocrates centristes intimidés le cas échéant par l'ampleur et les effets destructeurs de ces réformes sur l'économie.
Un propgramme ambitieux de réforme des institutions
Il est toutefois un domaine dans lequel les deux chambres risquent de s'accorder, celui de la réforme des institutions. Joe Biden et son parti ont en effet promis de "moderniser" la République américaine, garantissant en réalité au parti démocrate de rester éternellement au pouvoir.
Réduction de l'âge minimum pour voter
En premier lieu, il est proposé d'abaisser à 16 ans l'âge minimum légal pour voter. Cette mesure permettrait aux démocrates de s'assurer le vote de millions d'adolescents immatures, non informés, pour ne pas dire manipulés par le corps enseignant et les médias sociaux, susceptibles d'embrasser les thèses socialistes les plus délirantes.
Accorder la citoyenneté aux immigrés clandestins
Il est également prévu d'accorder la citoyenneté, c'est-à-dire le droit de vote (ainsi que l'accès gratuit aux soins de santé), à des millions d'immigrés clandestins dans le cadre d'un vaste programme d'amnistie. Ces nouveaux électeurs seront très vraisemblablement reconnaissants envers les candidats démocrates aux prochaines élections.
Le vote par correspondance étendu à l'ensemble de l'Union
Par ailleurs, il est anticipé que le Congrès rende obligatoire à l'échelle des 50 États le vote par correspondance universel, si possible dénué de tout contrôle de fraude. La recette a prouvé son efficacité dans les États de la Géorgie, du Michigan, de la Pennsylvanie et du Wisconsin lors des élections du 3 novembre dernier. L'objectif est donc d'étendre le système aux autres États de l'Union réfractaires à ce mode de scrutin si prompt aux irrégularités. Un projet de loi en ce sens a déjà été déposé par les démocrates à la Chambre des représentants.
Abroger les grands électeurs
Qui plus est, la gauche américaine ayant perdu récemment deux élections présidentielles tout en ayant emporté le vote populaire (en 2000 avec plus de 500.000 voix et en 2016 avec près de 2,9 millions de voix), il est clairement proposé d'abroger le système de l'élection indirecte du président par le biais des grands électeurs, désormais jugés "archaïques".
Ce système, qui a été mis en place pour garantir un minimum de poids électoral aux États les moins peuplés de l'Union, favorise les républicains dans la mesure où ces derniers sont majoritaires dans la plupart des États ruraux du pays alors même que les démocrates ont remporté le vote populaire lors de 6 des 7 dernières élections...
Ajouter deux nouveaux États à l'Union
Pour parachever son œuvre, Joe Biden devrait également proposer d'ajouter deux nouveaux États à l'Union, à savoir Washington DC et Puerto Rico. De nombreux sénateurs démocrates ont déjà fait savoir qu'ils approuvaient le projet. Cela se traduirait en effet par l'arrivée au Sénat de quatre nouveaux sénateurs. Et sur la base des résultats électoraux des dernières décennies observés dans ces deux territoires, il est fort à parier que ces quatre nouveaux sénateurs seront démocrates ! Dans ces conditions, il deviendra tout simplement impossible au parti républicain de redevenir majoritaire au Sénat.
Augmenter le nombre de juges à la Cour suprême
Enfin, le Congrès sera immanquablement amené à se pencher sur la question de l'augmentation du nombre de juges à la Cour suprême. Les démocrates ont très mal réagi au fait que Donald Trump ait eu l'occasion - unique au cours de son mandat de quatre ans - de nommer, à vie, trois des neuf juges composants la cour actuellement, dont un in extremis, peu de tremps avant les élections du mois de novembre dernier, portant ainsi, en tout cas sur le papier, la majorité de juges républicains à six contre trois juges démocrates.
L'enjeu est d'importance puisqu'une Cour suprême contrôlée par des magistrats républicains est susceptible d'invalider une bonne partie du programme législatif de Joe Biden.
Pour contourner cet obstacle majeur, les démocrates ont trouvé une parade toute simple : ajouter quatre nouveaux juges (démocrates) à la Cour suprême, garantissant une majorité de sept juges démocrates face à six juges républicains. Les candidats seraient désignés par Joe Biden et avalisés par le Sénat à la majorité simple. Le plan est si radical que Joe Biden, interrogé avec insistance sur le sujet au cours de la campagne électorale, n'a pas osé apporter de réponse claire sur ce point.
Vote par 3/4 des États
Pour l'abaissement de l'âge minimum du droit de vote, l'abrogation des grands électeurs et l'ajout de deux nouveaux États à l'Union, il sera nécessaire de modifier la Constitution, ce qui implique l'adoption de ces réformes par les 2/3 des représentants et des sénateurs puis par 3/4 des États. La gauche risque donc de rencontrer une certaine résistance sur ces trois sujets, et ce d'autant plus que la droite américaine est majoritaire au sein des chambres législatives dans 30 des 50 États de l'Union depuis le 3 novembre dernier.
Vote à la majorité simple
Il n'en reste pas moins que la naturalisation des clandestins, la mise en place du vote par correspondance universel et l'augmentation du nombre des juges à la Cour suprême pourront être adoptées à la majorité simple dans chacune des deux chambres législatives. Il est donc très probable que Joe Biden mettra à profit la période de deux années qui s'ouvre, d'ici aux élections de mi-mandat prévues pour le mois de novembre 2022, pour faire adopter prioritairement ces réformes institutionnelles.
Le règne de la terreur
Une telle perversion des institutions s'inscrira naturellement dans le vaste programme de prise de pouvoir absolu des démocrates sur les États-Unis, aidés en cela par les grands médias et les médias sociaux. Ensemble, ils imposeront la propagande du parti, la censure des voix dissidentes, la chasse aux sorcières envers les anciens collaborateurs de Donald Trump, la purge de l'opposition politique, la suppression des libertés individuelles dans le contexte du coronavirus et l'incitation à la violence des groupes anarchistes dans la rue.
La destruction récente par les Big Tech du réseau social Parler ou le second Iimachment de Donald Trump pour incitation à insurrection six jours avant son départ ne constituent qu'un avant-goût de ce qui est à venir. Il est fort à parier par exemple qu'une loi sera rapidement adoptée, criminalisant le fait de remettre en cause publiquement la légitimité de l'éléction de Joe Biden, les soupçons de fraude constituant un "Big Lie" (le grand mensonge" - dixit Joe Biden). Et ce, alors même que les démocrates ont passé quatre années à remettre en question l'élection de Donald Trump en 2016. Les commentateurs médusés appellent déjà Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Robespierre...
Anthony Lacoudre est avocat à New York.
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