Identité numérique européenne ou gouvernance mondiale globale ?
TRIBUNE - Depuis plus d’un an, Ursula von der Leyen a annoncé l’identité numérique européenne.
Et quelle surprise ! Cette identité numérique Européenne s’appuie sur la technologie des passeports vaccinaux.
« Chaque fois qu’une application ou un site web nous propose de créer une nouvelle identité numérique ou de nous connecter facilement via une grande plateforme, nous n’avons aucune idée de ce que deviennent nos données, en réalité. C’est pourquoi la Commission proposera une identité électronique européenne sécurisée. Une identité fiable, que tout citoyen pourra utiliser partout en Europe pour n’importe quel usage, comme payer ses impôts ou louer un vélo. Une technologie qui nous permettra de contrôler quelles données nous partageons et l’usage qui pourra en être fait. »
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, dans son discours sur l’état de l’Union, le 16 septembre 2020.
C’est là qu’il faut crier « danger » ! Qui est ce « nous » utilisé par Madame von der Leyen ? Parle-t-elle des technocrates européens non élus ou bien du peuple européen ?
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En fait, ce projet n’est pas vraiment européen. Le "World Economic Forum" (WEF) travaille dessus depuis plusieurs années et toute la stratégie est déjà en place.
Ces identités numériques vont vous être présentées comme des simplifications, mais ce seront avant tout des outils de contrôle :
- Contrôle de vos déplacements qu’ils soient professionnels ou touristiques
- Contrôle de votre santé
- Contrôle de votre consommation énergétique et alimentaire (prétexte carbone)
- Contrôle de vos impôts et taxes
- Contrôle de vos revenus et de vos avoirs financiers
- Contrôle de vos contacts
- Contrôle de vos opinions politiques
- Contrôle de vos propriétés
Ces contrôles se feront à partir de ces identités numériques, recouvrant tous les aspects de votre vie personnelle, sanitaire, professionnelle, familiale, amicale.
Un superbe graphique interactif, publié sur le site du "World Economic Forum", permet de faire le lien entre toutes ces identités et leurs implications sur votre vie personnelle. Pour des raisons de droits de reproduction, et vu l’interactivité du schéma en question, il faut aller sur le site lui-même (cliquez ici).
C’est là où cela devient encore plus intéressant. Regardons ce que l’on appelle l’Internet des objets, ou "Internet of Things" (IoT) en anglais, du WEF :
L’Internet des objets nous entoure de réseaux d’appareils et de services intelligents et connectés au web, capables de détecter, d’interconnecter, de déduire et d’agir. Il permet le développement de nouveaux produits et de modèles de « business », tout en créant des moyens pour les gouvernements de fournir des services plus utiles et de mieux interagir avec le public.
Parmi les enjeux les plus importants liés à l’IoT, citons l’architecture et la normalisation technologiques, les risques en matière de sûreté et de sécurité, les menaces à la vie privée et à la confiance, les occasions potentiellement manquées d’obtenir de vastes avantages sociaux - et la nécessité d’une gouvernance responsable.
Si par exemple vous cliquez sur « Internet of Things » (IoT) dans le graphique interactif, vous verrez de multiples liens qui vous envoient vers d’autres critères comme, par exemple, « Making the rules for a beneficial IoT » (Faire les règles d'un IoT bénéfique), qui vous envoie lui-même vers « Global Gouvernance » (Gouvernance mondiale).
Cette gouvernance mondiale n’est rien d’autre qu’un gouvernement mondial regroupant acteurs publics et privés, qui gère tout dans le but « de résoudre les crises de manière transfrontalière, au-delà de l’élaboration des traités, pour établir la surveillance formelle et informelle, l’établissement de normes… Une gouvernance efficace est essentielle pour assurer des sociétés pacifiques, saines et prospères… en particulier dans un contexte de Covid-19, d’aggravation de crises écologiques, de tensions géopolitiques croissantes et de réactions nationalistes croissantes contre la mondialisation. »
Ces citations sont directement issues de la page « Global Gouvernance » du site en question.
Autre exemple : si vous cliquez sur le lien « Digital Identity » (Identité numérique), vous aurez dans le périmètre extérieur un lien « Aviation, Travel and Tourism » (Aviation, voyage et tourisme), qui vous emmène vers « Shifts in travel demographics » (Changement dans la démographie des voyages). Là, vous trouverez cette phrase sans aucune ambiguïté sur les volontés des futurs gouvernants mondiaux :
Le secteur du transport aérien a toujours été séparé des négociations commerciales internationales plus larges par des restrictions obsolètes et protectionnistes qui restent relativement inaperçues et incontestées.
Les auteurs de ces lignes et de cette stratégie, dont Madame von der Leyen comme Monsieur Macron paraissent être les meilleurs élèves de la classe, ont juste oublié quelque chose. C’est qu’en principe, dans nos systèmes dits « démocratiques », c’est le peuple qui décide de son avenir et de celui de ses enfants à travers des élections qui permettent de choisir ceux à qui il va confier ces tâches essentielles de gouvernance. Et quelqu’un comme Charles de Gaulle, contrairement à nos dites « élites » actuelles, reconnaissait pleinement le « bon sens populaire » de ce peuple français qu’il respectait.
Ces identités numériques connectées qu’on veut nous vendre au prétexte de simplification pourraient bien cacher d’autres intentions purement intéressées, très autoritaires, pour ne pas dire dictatoriales, et pouvant s’avérer profondément nuisibles. Sur le sujet des objets connectés par exemple, McKinsey avait fait un rapport expliquant comment cela permettrait de maximiser les profits des multinationales. Dans un autre registre, Apple, comme Google, Tesla, Dell et Microsoft, tous membres du forum de Davos, n’ont pas hésité à sacrifier des enfants congolais dans les mines de cobalt pour extraire le cobalt qui leur était nécessaire.
Toutes les innovations majeures du dernier siècle ont eu des effets positifs pouvant souvent se transformer en effets pervers ou l’inverse, les deux étant souvent liés. La plupart d’entre elles étaient conçues pour des développements militaires ou géostratégiques :
- La bombe atomique qui a permis de développer une certaine catégorie d’énergie ;
- Internet (surveillance mondiale) qui a permis le développement d’une intelligence collective que certains voudraient aujourd’hui pouvoir contrôler ;
- Technique du GPS permettant un ciblage précis de la part de l’armée qui n’a pas toujours été d’une précision totale sur les cibles visées, mais qui peut aider un conducteur à trouver son chemin s’il n’a pas de carte.
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