Confinement et télétravail, au fil de la plume…

Auteur(s)
Le Collectif Citoyen pour FranceSoir
Publié le 16 novembre 2020 - 10:26
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Le télétravail des habitudes à prendre
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BARBARA GINDL / APA / AFP
Mirages du télétravail.
BARBARA GINDL / APA / AFP

 

TRIBUNE

Je ne suis pas journaliste. Je ne suis pas davantage médecin. Mais je vis de - et par - l’économie concrète. Celle qui est massacrée pour ne rien avoir adapté dans le secteur médical. Aussi, ce matin, j’ai pris ma plume pour écrire « au kilomètre » quelques considérations sur ce que nous vivons, vous, moi, nous tous à des degrés divers.

Depuis le début de la pandémie COVID-19, il ne se passe pas une journée sans entendre tel ou tel autre médecin, tel ou tel autre dirigeant politique, nous répéter que le télétravail doit être encouragé. Quelles sont les réelles motivations qui encouragent le télétravail ? Quelles sont les conséquences sanitaires et sociales du télétravail et du confinement global ? Quelles sont les conséquences économiques de ce que nous vivons ?

 

I Quelles sont les réelles motivations qui encouragent le télétravail ?

  • Officiellement : le but est de limiter la circulation du virus en limitant les contacts physiques avec des tiers.

​Je parle de « barrières physiques » car l’expression « barrières sociales » est un non-sens absolu à l’ère du numérique, à l’ère des smartphones et des nombreuses applications de vidéo-conférences qui permettent de rester en relations « sociales » en temps réel. Les mots ont un sens que le sens des politiques ignore trop souvent.

  • Concrètement : avec des couvre-feux ou des confinements tels qu’ils sont pratiqués, avec les transports en communs bondés qui perdurent, des frontières qui n’ont jamais été fermées en France contrairement aux pays voisins, l’interdiction de sortir à tout moment après 21H, la contrainte de « s’auto-rédiger » une autorisation de sortie qui revient à demander à la main droite ou à la gauche d’autoriser ses deux pieds à se mettre en mouvement, des amphithéâtres bondés dans l’enseignement … cela n’a plus de sens.

Je ne suis pas liberticide, bien au contraire. Cependant, le sentiment laissé par les mesures prises est celui que l’on a face à une fuite d’eau sur une tuyauterie. Soit elle est colmatée à 100% et la fuite disparaît, soit elle est réparée à 99% et … la fuite perdure et s’amplifie jusqu’à la submersion. Remplaçons l’expression « fuite d’eau » par « virus COVID » et chacun aura compris que les mesures prises n’ont aucun bon sens.

Il eût fallu dans l’idéal un confinement strict mondial durant 3 semaines, avec interdiction absolue de sortir de chez soi, sans exception, après une période de préavis de 10 jours nécessaire à la constitution des réserves nécessaires en alimentation, produits de nécessité vitale, sans que les magasins ne soient trop pris d’assaut comme on l’a connu en avril dernier durant 72 heures. Naturellement, cela est bien plus concevable dans une maison avec un jardin que dans 9/25 mètres carrés … comme trop souvent à Paris quand on est étudiant ou célibataire.

Chaque pays ayant été touché à des dates différentes, il appartenait à chacun de se confiner ainsi, à défaut d’avoir opté pour des confinements de type Lazaret où l’on isole que les contaminés. Ceci aurait été la meilleure des solutions pour ne pas tuer l’économie. La faute en revient à nos gouvernants. A personne d’autre. Pas aux Français, comme ces gouvernants tentent de le faire.

Quand on dispose dans notre beau pays d’un des meilleurs experts mondiaux, mais qu’on refuse de l’entendre et de suivre ces recommandations pour écouter plutôt des spécialistes du VIH bien moins expérimentés, on en voit le résultat… Le « scientifique » a pris le pas sur le « politique » par la faiblesse en compétences de ce dernier.

Le Meilleur des mondes d’Adolf HUXLEY est en train de se réaliser, faute de savoir opposer un NON franc et massif à ces « scientifiques » dont certains n’ont que l'appellation.

 

II Quelles sont ses conséquences sanitaires et sociales ?

  • Sur le plan sanitaire, il est impossible d’affirmer que cela réduit les contaminations.

On peut penser que c’est le cas. En effet, les personnes en télétravail sont autant - ou presque - de personnes en moins qui doivent circuler via les transports en commun où les contaminations existent malgré le masque quoiqu’en dise le Ministre Jean-Baptiste DJEBBARI lorsqu’il affirme que « les transports en commun représentent moins de 1% des clusters », sans davantage de preuve établie. Chacun notera la différence entre 1% des clusters et 1% de malades en sachant que 1 cluster est égal à un minimum de … 3 personnes dans cette pandémie.

Nous ne ferons pas le mauvais procès au ministre en lui reprochant de jouer sur les mots pour minimiser le rôle des transports en commun mais là encore, le bon sens oblige à bien comprendre ses propos.

Pourtant le virus se propage bien par le « toucher » : l’Unité COMETE a fait un travail de fond remarquable sur le sujet. C’est le plus complet effectué à ce jour. France-Soir s'en est fait l'écho mais peu d'autres médias l'ont repris. Mais de cela nos élites technocratiques n’ont que faire : seul compte le masque, le masque et le masque… inutile en mars/avril et devenu obligatoire sous peine d’amende dissuasive, voire de prison en ce moment !

La communication sur le fait de se laver régulièrement les mains a disparu de tous les messages télévisuels. Curieux, non ?

On peut également penser que le télétravail apporte beaucoup sur le plan sanitaire. C’est juste souhaitable. Le télétravail modifie sur un plan sanitaire ceux qui sont amenés à le pratiquer : moins d’activité physique via ce semi-confinement, moins de contacts humains amènent à un affaiblissement de l’immunisation aux autres virus environnementaux, dont les effets se feront sentir plus tard. 

Vivre, c’est aussi vivre au contact des bactéries et des virus depuis la nuit des temps. Nos corps en comportent une quantité à donner le vertige …

Selon Curtis Suttle, virologue à l'Université de la Colombie-Britannique, au Canada, les propriétés physiques des virus les rendent difficiles à comprendre. Leur petite taille, pour commencer. Si chaque virus contenu dans un corps humain atteignait la taille d'une tête d'épingle, l'adulte moyen atteindrait 150 kilomètres (95 miles) de hauteur. Dans une étude de 2018, SUTTLE a découvert que plus de 800 millions de virus se déposaient sur chaque mètre carré de Terre chaque jour. Dans une cuillère à soupe d'eau de mer, il y a généralement plus de virus que d'habitants en Europe.

"Nous avalons plus d'un milliard de virus chaque fois que nous allons nager"

"Nous sommes inondés de virus" Curtis Suttle

« Porter le masque » en ne se souciant plus de ce qu’on touche frise l’hystérie collective, pour ne pas dire la démence généralisée …

A se lever plus tard, à se coucher plus tard également, le biorythme se modifie, de façon réversible fort heureusement.

Le retour à une vie « comme avant » nous posera quelques soucis de ré-acclimatation à un rythme plus normal de travail durant quelques semaines.

 

  • Sur le plan social, de nouvelles habitudes sont prises.

Parmi ces habitudes, il y a celles et ceux qui vont travailler davantage qu’au bureau … et les autres. 

Aucune étude fiable n’existe sur le sujet mais il est raisonnable d’estimer entre 20 à 25% la quantité de personnes qui travaillent autant - et même davantage - en télétravail, quand d’autres travaillent moins en voulant donnent l’illusion de travailler autant qu’au bureau.

Car le télétravail ne concerne que les activités de bureaux, de services.

En aucun cas les activités de production industrielle, en aucun cas les activités de BTP, en aucun cas les activités « terrain » de distribution d’énergie et d’eau, en aucun cas des activités de fonderie de métal ou de verre.

Bref, le télétravail ne concerne pas les activités les plus créatrices de valeur : les activités de production.

Ceci pose un problème social : celui de l’inéquité sociale, selon le métier pratiqué par chacun.

 

III Quelles sont les conséquences économiques de ce que nous vivons ?

A entendre les hommes et femmes politiques, à entendre les syndicats – uniquement certains – le télétravail « C’est bien ».

A entendre les mêmes, le confinement « il le faut » : 62% des personnes sont prêtes à passer Noël sans recevoir quiconque.

Pourtant, avec le télétravail, avec l’impossibilité de recevoir ses proches avec des gestes barrière adaptés, les pertes de chiffres d’affaires condamnent à court ou à moyen terme tous les commerces de centre-ville notamment dès lors que les achats ne peuvent être différés (restauration, hôtellerie, réparations urgentes à faire). Les relations avec nos proches devront se faire par vidéo « réunion ». Triste période …

Moins de clients en restaurants, moins de clients dans les magasins de commerce alimentaire « entre midi et deux » ou « après 18H00 », moins de clients dans les magasins de vêtements ou de chaussures de centre-ville et tant d’autres, provoqueront à très court terme une 2ème ou 3ème vague non pas de COVID … mais de liquidations judiciaires. Certes certains achats peuvent être différés aux week-ends car reportables. Néanmoins, force est de constater que la clientèle de centre-ville en semaine (actifs travaillant) n’est pas la même que sur les week-ends (touristes, habitants locaux). De plus, pour quelle raison renouveler ses vêtements ou chaussures si c’est pour travailler de chez soi où l’on préfère travailler en mode plus « cool » ? Enfin, certaines consommations ne peuvent pas se rattraper de façon différée : le déjeuner du 20 octobre ne peut pas être pris le 21 octobre.

Chaque jour qui passe avec une impossibilité de faire son chiffre d’affaires est un jour définitivement perdu. Comme un produit frais ayant dépassé sa date de péremption. Il en est de même pour les nuitées d’hôtels : la nuitée perdue du 10 novembre ne sera pas récupérable le 11 novembre. Le groupe ACCOR a annoncé le 22 octobre une chute de chiffre d’affaires de 63,7% en données comparables sur le 3ème trimestre 2020 et 68,7% en données publiées, qui confirme les propos précédents.

Le télétravail amène également les syndicats à modifier leur discours, avec à terme un nouveau problème économique si la demande de certains se trouvait suivie d’effet.

Conscients du développement « durable » au sens de « durable dans le temps » du télétravail, Laurent BERGER (CFDT) affirme le 26 octobre 2020 : « Il va falloir encadrer davantage le télétravail ».

Dès juin 2020, avec cette certaine forme de nouvelle liberté (pouvoir travailler de chez soi) l’idée « d’encadrer le télétravail » naissait dans l’esprit de technocrates …A une liberté nouvelle, il fallait « vite » qu’ils cherchent à imposer une nouvelle contrainte, voire plusieurs ! Surtout quand 73% des Français annonçaient préférer le télétravail.

Paradoxalement, Geoffroy Roux de Bezieux, président du MEDEF, affirme le 5 juin 2020 « Le télétravail n’est pas l’apha et l’omega ». Il poursuit le 26 octobre 2020 par cette déclaration « 70% des emplois ne sont pas télé-travaillables …La solution c’est de continuer l’activité économique. Il faut trouver le bon curseur entre économie et santé».

Le télétravail va donc générer une nouvelle lutte de pouvoir entre syndicats salariaux et syndicats patronaux. Et potentiellement des coûts additionnels.

 

D’un côté, la volonté d’imposer encore et encore de nouvelles règles, de nouvelles normes, de nouvelles dépenses, en oubliant que ce n’est vraiment pas le moment d’alourdir les contraintes et les coûts pour les entreprises.

De l’autre, celle de ne pas laisser mourir les activités économiques, sans lesquelles aucune création de richesse n’existe, aucun impôt n’existe et donc sans lesquelles ceux qui vivent de ces ressources perdront à court ou à moyen terme leur emploi … Et leur patrimoine durement constitué pour les détenteurs d’entreprises petites, moyennes ou grandes.

Or, sans emploi, sans patrimoine, sans ressources, sans épargne également soumise à fiscalité pour la plupart, la protection sociale ne saurait perdurer sans un recours encore plus massif à l’endettement … déjà hyper élevé. Mais comment recourir à plus d’endettement si les revenus et le patrimoine de l’emprunteur diminuent ? Nos gouvernants auraient-ils résolu la quadrature du cercle ?

Certes une partie des milliards de dette levée sera remboursable dans 99 ans « in fine », ce qui reviendra à les rembourser du fait de l’érosion monétaire en monnaie de singe, mais tout de même …

Pour pouvoir emprunter à des conditions acceptables et encore plus rembourser ces emprunts, encore faut-il générer de la richesse avec ces emprunts et pas seulement « boucher les trous » comme des générations d’hommes et de femmes politiques se sont complus à le faire depuis des décennies.

« Du dogmatisme au réalisme » pourrait-on titrer ces échanges de points de vue intersyndicaux…

Comme en toute chose, le bon sens voudrait que devant l’impossibilité de faire disparaitre le virus, nous soyons appelés à vivre avec, à ne rien changer de notre mode de vie, sauf à utiliser masques et gel hydro-alcoolique afin de réduire sa circulation. Cela reste supportable dès lors que c’est limité en intérieur « non aéré » et lors de la présence de plusieurs personnes. En extérieur, jamais une étude n’a démontré son efficacité.

La Suède en a donné un bon exemple. Décriée dès le départ par nos dirigeants français, force est de constater l’efficacité de ses décisions. Aucune psychose n’existe en Suède à ce jour, aucun mort, aucun confinement, aucune vague de liquidations judicaires d’entreprises. Aucun masque sauf pour ceux qui en portent volontairement, sans amende de 135€.…

 

Courbe de la mortalité COVID en Suède :

 

Courbe de la mortalité COVID en France :

Rappelons que si un mort est toujours un mort de trop, quand on voit le constat de la mortalité en France, un constat s’impose : il n’y aura AUCUNE surmortalité en 2020, avec ou sans télétravail.

Source : INSEE

Source : IFRAP

La courbe bleue des « actifs » est quasi stable, confinement ou pas, ce qu’il convient de noter.Devons-nous pour autant être entravés dans notre libre circulation au point que nous connaissons, aidés en cela par le télétravail ?

Nous ne sommes pas faits pour vivre confinés, même si avec le télétravail c’est uniquement pour travailler, avec des dégâts sournois en termes de perte de résistance immunologique, de restriction de sa liberté de travail et de dégâts économiques dès à présent avérés. Sans parler des éventuels problèmes de cohabitation qui existent chez certains couples sur des périodes longues. Chacun conservera son libre-arbitre sur le sujet.

Si les décisions à venir durcissaient celles déjà prises, si le télétravail était encore plus encouragé, alors que l’on ne nous parle plus jamais d’acquérir une immunité collective, ce fantasme souvent évoqué et jamais démontrée sur aucun virus, sur aucune bactérie. Qu’on ne nous parle pas davantage de mesures prises pour relancer l’économie.

Nous n’en sommes plus à une aberration près : les pouvoirs publics ont demandé aux commerçants d’investir massivement en protocoles sanitaires … pour les fermer aussitôt ces mesures prises ! Les Français se sont tous mis au masque, au gel hydro-alcoolique … mais « restez chez vous » est devenu la consigne ! Comprenne qui pourra … Nous vivons en totales injonctions paradoxales. Toutes les mesures prises vont dans le sens contraire de la logique. Le masque porté en permanence aggraverait la perte d’immunité de chacun. Le télétravail aussi. Mais on nous encourage à adopter les deux.

Comprenne qui pourra encore une fois...

Nous avons une population qui vieillit et qui augmente... Il est donc inutile d’avoir fait l’ENA, cette école des pseudos-élites, pour décider d’augmenter les lits dans les hôpitaux publics, avec l’armement qui doit les accompagner en moyens humains et techniques.Cela n’aurait été que du bon sens. Eh bien c’est le contraire qui a été fait depuis 30 ans !
 

Incroyable … mais vrai.

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