Chroniques d’un "gauchiste" non vacciné

Auteur(s)
Filipe Rafaeli, traduit par France-Soir
Publié le 04 novembre 2023 - 14:30
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Outside of the group
Crédits
Andril Yalanskyi
En dehors de la horde
Andril Yalanskyi

Publié originellement dans la revue Brownstone Institute, cet article de Filipe Rafaeli a été traduit, avec l’autorisation de son auteur, par France-Soir.

Ayant une idéologie de gauche, j’ai toujours été intrigué par le sujet des préjugées. C’est un de mes défis de comprendre la société, la façon dont les gens pensent et réagissent aux changements sociaux et au progrès. C'est dans cet esprit que, sans être de couleur de peau ébène, j’ai commencé à plaider en faveur de la discrimination positive pour les Noirs dans les universités. Sans être homosexuel, j’ai commencé à soutenir le mariage homosexuel. Sans être une femme, je défends l'autonomie des femmes sur leur corps et je critique le sexisme structurel de la société.

Alors que les positions évoluent et qu'il y a une certaine résistance sur ces points, des personnes comme moi, qui ont pris à bras-le-corps la défense des luttes sociales des autres, restent inébranlables et appuient leurs arguments avec méthode, en prenant comme références des idéologues, des philosophes, des chiffres et des études. Les préjugés de la société sont donc éclairés et expliqués de cette manière. Nous concluons toujours que le progrès est nécessaire. En fin de compte, notre objectif est de sensibiliser ceux qui résistent à la réalité des victimes.

Mais tout cela est basé sur de la théorie. C'est l’analyse du sort des autres, sans en faire réellement l'expérience. C'est bien là que réside la faille ou la fragilité de l’analyse. Il n'est pas rare qu'une personne ayant un point de vue différent nous accuse de ne pas être directement ou personnellement impliqués dans ces batailles et, par conséquent, de ne pas comprendre pleinement le problème. Après tout, nous n’avons pas une expérience directe de la discrimination. J'admets qu'à tout le moins, cette assertion présente une certaine validité.

Cependant, au cours de la crise Covid, j'ai eu l'occasion de mener une expérience personnelle importante sur les préjugés. L'idée m'est venue à la lecture d'un article scientifique publié dans la revue Nature et intitulé Discriminatory attitudes against unvaccinated people during the pandemic ('Attitudes discriminatoires à l'égard des personnes non vaccinées pendant la pandémie').

En résumé, cet article, publié fin 2022, conclut qu'au plus fort de la campagne de vaccination, il existait une forte intolérance et une discrimination basée sur le statut vaccinal Covid. Les chercheurs ont constaté que dans la plupart des pays, les personnes vaccinées avaient des attitudes négatives à l'égard des personnes non vaccinées. Cependant, il est surprenant de constater que l'inverse n'est que très peu démontré, ce qui signifie que les personnes non vaccinées n'ont pas de préjugés à l'égard des personnes vaccinées.

Les préjugés observés à l'égard des personnes non vaccinées étaient loin d'être minimes. Ils étaient deux fois et demi plus importants que les attitudes d'exclusion à l'égard des immigrants du Moyen-Orient. Les chercheurs ont découvert que les personnes non vaccinées étaient aussi mal aimées que les toxicomanes et bien plus mal aimées que les personnes sortant de prison.

Cette étude est très complète et approfondie. Les chercheurs ont constaté que de nombreuses personnes vaccinées n'auraient pas voulu pas que les membres de leur famille proche épousent une personne non vaccinée. Ils avaient également tendance à considérer les personnes non vaccinées comme incompétentes ou moins intelligentes. Une part importante de la population vaccinée estimait que les personnes non vaccinées devraient voir leur liberté de mouvement restreinte. Un pourcentage plus faible préconisait des restrictions à la liberté d'expression des personnes non vaccinées, allant même jusqu'à suggérer qu'elles ne devraient pas avoir le droit de s'exprimer.

Tous ces préjugés ont été délibérément ancrés dans la société. C'est ce que l'on peut déduire à la lecture d'une autre étude réalisée avant la mise sur le marché des produits vaccinaux : "Des messages persuasifs pour augmenter les intentions d'acceptation du vaccin COVID-19" (Persuasive messaging to increase COVID-19 vaccine uptake intentions).

L'objectif de cette recherche était de déterminer les messages les plus efficaces à utiliser lors de la campagne de marketing du vaccin Covid-19. Sur cette base, les gens ont été intentionnellement programmés comme des robots par la suite : "Il est encore plus efficace d'ajouter un langage qui présente l'adoption du vaccin comme une protection des autres et une action coopérative. Non seulement le fait d'insister sur le fait que la vaccination est une action prosociale qui augmente l'adhésion, mais également la volonté des gens de faire pression sur les autres".

Toutefois, ce plan marketing présentait un problème. Les meilleurs messages publicitaires pour le produit n'ont jamais représenté les qualités du produit. L'information selon laquelle les vaccins contribueraient à réduire la transmission de la maladie et que, par conséquent, se faire vacciner était une action prosociale, était un mensonge dès le départ. Très tôt, des études ont montré que les vaccins ne réduisaient pas les vagues d'infection dans les pays, ni la transmission au sein des ménages.

En d'autres termes, malgré une stratégie marketing efficace basée sur les préjugés à l'égard des non-vaccinés pour stimuler les ventes, assortie d'un discours moralisateur des dirigeants politiques à l'encontre des non-vaccinés, s'injecter ces produits pharmaceutiques injectables a toujours été une décision individuelle, et non collective. On a donc créé une fraude massive qui a généré des tensions sociales sans justification scientifique ou de santé publique, tout cela pour un gain monétaire.

Cependant, même si j'ai pu identifier la fraude, de mon point de vue, ce scénario m’a servi d'expérience sociale importante. Je voulais comprendre ce que l'on ressentait lorsqu'on faisait l'expérience directe des préjugés. Après tout, le fait d'être de gauche et de prôner la lutte contre les préjugés sans jamais en avoir fait l'expérience ne me permettait pas de comprendre.

C’était une occasion rêvée. Contrairement à une personne noire entrant dans un magasin pour faire ses courses, qui ne peut pas mener une expérience pour comprendre ce que c'est que de ne pas subir de préjugés parce qu'elle ne peut pas changer de race et entrer dans un autre magasin pour observer un traitement différent, tout ce que j'avais à faire était de communiquer, au sein de certains groupes, que j'étais contre le vaccin Covid. Car il est évident que la plupart des personnes non vaccinées ont simplement caché leur statut vaccinal pour éviter d'être jugées.

Cependant, loin de moi l’intention de passer inaperçu. Je voulais comprendre ce que c'était que d'être traité plus mal que les immigrés du Moyen-Orient, plus mal que les ex-détenus, plus mal que les toxicomanes. Aujourd'hui, grâce à cette expérience, je dispose d'une série d'histoires personnelles qui s'étendent du début de la campagne de vaccination jusqu'à aujourd'hui.

Lorsque les vaccins ont commencé à être distribués au Brésil, la priorité a été donnée aux groupes à risque, c’est-à-dire les personnes âgées et les individus présentant des comorbidités. Au fur et à mesure de la disponibilité des vaccins, les produits ont été rendus éligibles aux groupes d'âges de plus en plus jeunes. L’information concernant l’éligibilité à la vaccination pour divers groupes d'âges a été diffusée par divers médias.

Lorsque mon groupe d'âges a été proche d’être éligible, un ami, légèrement plus âgé que moi, m'a appelé sur Zoom, comme il l’avait fait occasionnellement tout au long de la pandémie. Il avait pris au sérieux l'ordre de se confiner chez lui. Au cours de cette conversation, il m’a informé que le lendemain, il ferait deux heures de route pour se rendre dans un centre de santé situé dans une ville éloignée afin de se faire vacciner. J'ai trouvé curieux qu'il dût aller si loin pour obtenir le vaccin qu'il voulait. Il m'a expliqué que c'était le seul centre de santé qui pouvait prendre en compte sa comorbidité. Dans notre ville, cela prendrait quelques semaines de plus.

Cet ami avait un certificat médical attestant d'une tension artérielle élevée. "Ce centre de santé accepte également ton facteur de risque", m’a-t-il déclaré en parlant de ma santé. "Quelle comorbidité ? Je n'ai pas de comorbidité", ai-je répondu. Il a insisté sur le fait que j'avais une comorbidité et que c'était le seul moyen qu'il avait trouvé pour obtenir un vaccin plus tôt. De plus, il connaissait un médecin qui pouvait me fournir un certificat de comorbidité.

J'ai expliqué que je ne voulais pas de certificat, et que je n'en avais même pas besoin si je voulais le vaccin ; en effet, je suis pilote et je figurais sur la liste prioritaire du gouvernement. Je pouvais simplement me rendre dans n'importe quel aéroport et me faire vacciner sur place. Cependant, je ne l'avais pas fait parce que, tout simplement, je ne souhaitais pas être vacciné. En le disant d’une manière si directe, l'information selon laquelle je n'avais pas l'intention de me faire vacciner a commencé à se répandre.

Le rejet a été immédiat. Le contraste était saisissant entre quelqu'un qui était prêt à obtenir un certificat médical de priorité, qui avait recherché un lieu correspondant à son état de santé et qui était prêt à faire deux heures de route jusqu'à une autre ville pour se faire vacciner, tout cela dans le seul but d'avancer sa vaccination de deux semaines. Pendant ce temps, son interlocuteur minimisait à ses yeux les efforts nécessaires pour se faire vacciner.

Quelque temps plus tard, alors que la vie en ville semblait être revenue à la normale, j'ai rencontré un autre ami dans un bar. Il consommait avec excès de l'alcool de manière quotidienne et me dit, désespéré : "Je vais mourir." Surpris, je lui en ai demandé la raison et il m'a expliqué qu'il souffrait d'une grave thrombose à la jambe. Il boitait et craignait que sa vie ne tienne qu'à un fil...

Lorsque je lui ai demandé quel vaccin il avait reçu, il m'a répondu qu'il avait reçu le vaccin Janssen, connu pour causer de graves problèmes de ce type. À tel point que, peu de temps après, ce vaccin a été suspendu dans une grande partie de l'Europe, bien qu'il soit encore utilisé au Brésil. Notre entourage fut stupéfait de voir quelqu'un attribuer sa condition à un vaccin.

Tout au long du processus de commercialisation des vaccins, lorsque les tranches d'âge pour la vaccination ont été progressivement abaissées, je me suis abstenu d'intervenir lorsque des adultes choisissaient de se faire vacciner. En revanche, lorsqu'il s'agissait d'individus n'appartenant pas au groupe à haut risque, comme les jeunes et les enfants en bonne santé, j'estimais qu'il était de mon devoir, à tout le moins, d'émettre une mise en garde.

Les chiffres présentés dans l'étude de l'équipe de Vinay Prasad à l'université de Californie, publiée dans la revue BMJ étaient alarmants : le risque pour un jeune d'être hospitalisé en raison des effets secondaires du vaccin était plus élevé que le risque d'être hospitalisé en raison d'une infection potentielle par le Covid.

À l'époque, un ami a insisté pour emmener son jeune fils en bonne santé se faire vacciner. Je lui ai expliqué les conclusions de l'étude et lui ai dit que le jeu n'en valait pas la chandelle. Il a insisté pour le faire. Pour une raison qui m’échappe, dès le départ, la procédure impliquait non seulement de se faire vacciner mais aussi de publier une photo sur les médias sociaux mettant en scène l’injection du produit ou en montrant le carnet de vaccination. "Si tu veux le faire, et si tu veux que je sois le photographe, je vous accompagne", ai-je déclaré. Un tabouret de bar a alors volé dans ma direction.

Quelques mois plus tard, j'étais dans un autre bar avec plusieurs personnes, et l'ami qui avait eu la thrombose de la jambe, après un long traitement, allait mieux et s'est joint à nous. Lorsqu'il est arrivé, la première chose que j'ai demandée a été de savoir où en était son traitement. Pendant qu'il me l'expliquait, j'ai fait remarquer que le vaccin Janssen était vraiment mauvais. De concert, de manière fascinante et coordonnée, toutes les personnes présentes à la table ont commencé à m'interrompre, à proposer de nouveaux sujets, confirmant par là même l’étude selon laquelle les gens veulent censurer les personnes non vaccinées.

On a bien l'impression que tout le monde est conscient que des problèmes peuvent survenir, mais ils adoptent une attitude similaire à celle des fanatiques des religions qui pratiquent des sacrifices d'animaux ou de personnes. Ils comprennent et acceptent que certaines personnes doivent sacrifiés au cours du processus, dont le but est le "plus grand bien" qui aboutira au salut de toute l'humanité, conformément à la volonté des dieux ayant exigé ces sacrifices. La question de la vaccination ne devrait donc pas être discutée ou remise en cause...

Il semble que les gens fassent confiance à quelqu'un qui fait le bon calcul risque-bénéfice et pensent que si le gouvernement, les médias et les fabricants continuent à le recommander, c'est que cela en vaut sans doute la peine et qu’il y a des raisons valables. Comment imaginer qu’une personne mettrait volontairement sa vie en danger avec un produit défectueux. Ce serait sans précédent et pour la première fois dans l'histoire de l'industrie pharmaceutique, que l’on mette un mauvais produit sur le marché dans le seul but de faire du profit.

Il y a quelques mois, alors que la pandémie ne faisait plus la une des journaux, j'étais dans un autre bar avec un ami de gauche. Une connaissance s'est jointe à nous et, après avoir fait une déclaration, a clôturé la discussion en prononçant une phrase accusatrice : "Le meurtrier que tu soutiens." Je n'ai pas cherché à clarifier l'accusation, et mon ami a également fait semblant de ne pas entendre.

La politique brésilienne est polarisée depuis de nombreuses années. Je suis donc habitué à voir les gens s'engager dans des confrontations et des arguments simplifiés à l'extrême. Au cours de la dernière décennie, il n'était pas rare que quelqu'un m'accuse de soutenir Staline, Mao Zedong ou Pol Pot simplement parce que je défends des politiques contre la faim ou pour l'inclusion. Pour une raison ou une autre, les gens croient qu'il s'agit là d'un argument définitif en leur faveur. Évidemment, lorsque la conversation en arrive à ce genre d'argumentation fanatique, il vaut mieux l'ignorer.

Plus tard, j'ai découvert que ma connaissance mentionnée plus haut faisait référence à l'ancien président d'extrême droite du Brésil, Jair Bolsonaro. Il avait appris que je n'avais pas été vacciné et, avec une logique stupéfiante, en avait conclu que j'étais un partisan de Bolsonaro. Bien sûr, le mépris absolu que j’ai pour Bolsonaro ne se traduit pas par une affection particulière pour Big Pharma. Cependant, c'est ce qui s'est passé pour la grande majorité des personnes qui ont fait partie de l’étude.

Bien que je ne puisse pas approfondir cette question pour le moment, quelqu'un devrait un jour écrire un long article pour tenter de comprendre pourquoi toute la gauche occidentale s'est soudainement transformée en défenseur des grandes entreprises impérialistes américaines.

Cependant, alors que nous sommes en octobre 2023, je pensais que mon expérience personnelle toucherait à sa fin. Après tout, plus personne ne parle des vaccins Covid dans la vie quotidienne. Il en a été ainsi jusqu'à la semaine dernière, lorsque je suis allé manger des brochettes dans un bar en plein air. Alors que plusieurs personnes étaient attablées, un ami est venu me parler pour me donner des nouvelles d’Anibinha.  Notre ami commun, Anibinha, était décédé la semaine précédente.

"Crise cardiaque ou accident vasculaire cérébral ?" ai-je demandé. Depuis un peu plus de deux ans, chaque fois que j'entends parler de la mort de jeunes gens que je connais, je demande s'il s'agit d'une crise cardiaque ou d'un accident vasculaire cérébral. Auparavant, les décès de jeunes gens étaient généralement dus à des accidents de la route ou à d'autres incidents similaires. Depuis 2021, je me suis habitué : il s'agit toujours d'une crise cardiaque ou d'un accident vasculaire cérébral.

Je n'hésite pas à demander s'il s'agit d'une crise cardiaque ou d'un accident vasculaire cérébral parce que, dans l'étude initiale du vaccin Pfizer, la "norme d'excellence", publiée dans le New England Journal of Medicine, sur 44 000 personnes environ, dont environ 22 000 dans le groupe placebo et 22 000 dans le groupe vaccin, plus de personnes sont mortes de toutes causes dans le groupe vacciné que dans le groupe placebo. Au départ, le rapport était de 15 contre 14. Peu après, lorsque la FDA, l'agence de réglementation américaine, a mis à jour ce chiffre, il est passé à 21 contre 17. Aujourd'hui, sans surprise, la dernière mise à jour fait état d'un rapport de 22 à 16.

Oui, ce que vous venez de lire est exact... Lorsqu'ils ont compté les décès dans l'étude, il y a eu plus de décès dans le groupe vacciné que dans le groupe placebo : 22 contre 16. Et il y a eu fraude dans l'étude, selon une étude publiée dans le British Medical Journal, l'une des revues scientifiques les plus prestigieuses au monde. Ce n'est pas surprenant venant d’une société qui a reçu, pour fraude, la plus grosse amende de l'histoire des États-Unis.

Je ne serais donc pas surpris que le ratio de 22 à 16 ans ne s'aggrave encore. En outre, cette tendance à la surmortalité des personnes vaccinées a été confirmée par le VAERS, le Vaccine Adverse Event Reporting System (système de notification des effets indésirables des vaccins) du gouvernement américain. Or, depuis 2022, les données démographiques ultérieures ont renforcé la présence d'une surmortalité au sein des populations fortement vaccinées. Tout indique que nous sommes face à un autre cas ancien et traditionnel de iatrogénèse, mais cette fois à l'échelle mondiale.

À la table, ils ont répondu à ma question. Anibinha, la cinquantaine, a eu une crise cardiaque soudaine. C'est le troisième de mes jeunes amis de bar, que je connaisse, à mourir subitement d'une maladie cardiovasculaire depuis l'introduction des vaccins. "C'est à cause de ces foutus vaccins", ai-je répondu. Ils ont eu l'air étonné. À ce moment-là, je me suis transformé en immigré du Moyen-Orient, en toxicomane et en ex-détenu.

En réponse, une personne, par empathie, m'a proposé de m'emmener au centre de santé pour me faire vacciner. Une autre personne m'a demandé, intéressée sincèrement par ma réponse, si "je croyais que la Terre était plate", confirmant la recherche publiée dans Nature selon laquelle les personnes vaccinées ont tendance à croire que les personnes non vaccinées sont moins intelligentes.

Au bout de quelques minutes, tout le monde a agi exactement comme il avait été programmé : la conversation s'est arrêtée. Ils se sont levés. Seule une autre personne est restée à la table avec moi. Cela s'est produit à une table remplie de personnes progressistes qui, juste avant le sujet des vaccins, partageaient des histoires de fêtes fétichistes et d'escapades sexuelles. Une femme nous parlait de sa relation de longue date avec un esclave BDSM.

Ma conclusion est que, plus de deux ans plus tard, en octobre 2023, les gens sont encore dans l’irrationalité quand on parle des vaccins. Après tout, j'ai toujours considéré comme irrationnelles toutes les formes de préjugés, que ce soit à l'égard des Noirs, des personnes LGBTQ+, des immigrés ou de ceux qui ont une vision libertaire de la sexualité.

Mais une question demeure. Je ne sais pas si ces réactions ne sont qu'une confirmation des préjugés constatés dans l'étude de Nature ou s'il y a une autre composante : la peur d'être infecté par le Covid. Cela peut être dû au fait qu'ils croient que les vaccins réduisent la transmission ; après tout, la discrimination est basée sur cette connaissance, qui s'est rapidement révélée fausse.

Toutefois, si les gens étaient bien informés avec les motivations adéquates, les préjugés devraient aujourd'hui aller à l’encontre des vaccinés. En effet, des données à long terme ont commencé à émerger et elles ne sont pas bonnes : plus les gens ont pris de doses, plus le risque de contracter le Covid est élevé. Les tendances sont inversées.

En même temps que l’aliénation qui a été observée, à ce jour, en 2023, les données sur la surmortalité continuent de révéler des chiffres effrayants, suscitant même l'inquiétude des compagnies d'assurance-vie. Il n'y a aucun moyen de le cacher. Même les scientifiques ayant fait la promotion des vaccins ont reconnu les chiffres élevés. Il est impossible de les dissimuler. Pendant ce temps, je regarde les journaux télévisés qui expliquent que l'augmentation des crises cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux depuis 2021 est due au réchauffement climatique, mais également au froid. Que l'augmentation des crises cardiaques est due au célibat, mais aussi aux inondations et à l'humidité. Et ce n'est pas tout, le manque de sommeil et l'excès de sommeil sont, selon les scientifiques, les vrais coupables !

Honnêtement, ce n'est pas mon problème. Le seul problème, c'est que les robots adhèrent à tout cela. L'observation de ce phénomène est une expérience sociale de plus. Le danger réside dans la possibilité qu'un nouveau variant du Covid, légèrement plus dangereux, n’apparaisse et que tous ces gens décident à ma place qu'il me faut être vacciné. Il est plus sage qu'ils prennent la décision à ma place puisque je ne suis pas très intelligent.


Filipe Rafaeli

Filipe Rafaeli

Filipe Rafaeli est cinéaste, quadruple champion brésilien de voltige aérienne et militant des droits de l'homme. Il écrit sur la pandémie sur son Substack et a publié des articles dans France-Soir et Trial Site News, aux États-Unis.

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