La France a attrapé le Covid long
EDITO - Depuis le premier cas en France identifié à Colmar dans le Haut-Rhin le 1er décembre 2019, la France déplore 97 273 décès attribués à la Covid pour 4,8 millions de cas.
Des cas identifiés par le biais de tests PCR dont l’efficacité de mesure a été questionnée – tant sur la souche utilisée, en l’occurrence ce que l’on mesure, que sur la précision de la mesure, c’est-à-dire avec quel degré de précision ou de finesse va-t-on mesurer ou enfin de la nature même de ce que l’on mesure – du virus vivant ou des débris de virus mort. Ce manque d’harmonisation entraîne des écarts considérables d’évaluation et pourtant les politiques sanitaires sont prises en grande partie sur ce fameux taux d’incidence afin de prévenir la surcharge des lits de réanimation. D’un pays à l’autre cette mesure va varier - on a une fâcheuse tendance à mélanger des pommes et des oranges dans une belle salade de cas.
Pour les décès, ces derniers sont attribués mais pas validés au travers d’une autopsie – et donc le débat s’installe sur la cause réelle du décès que seule une autopsie permettrait d’identifier avec précision. Cependant les autopsies ont été interdites – seuls quelques pays ont pratiqué des autopsies pour comprendre – mort du covid ou avec la covid – « that is the question » nous dirait Shakespeare.
Dans le cercle médical et de la santé, le spectacle des médecins et gouvernants qui déclarent par média interposé qu’il n’y a pas de traitements précoces, est opposé à ceux qui sont pro-traitements précoces. Une démonstration supplémentaire que la médecine n’est pas une science dure mais bien une science humaine. C’est une bataille qui se joue autour de la guerre du vaccin – faut-il ou pas vacciner ? Ces vaccins sont-ils ou pas efficaces ? Combien de doses ? Va-t-on libérer enfin les Français avec la vaccination ? Les premières décisions du Conseil d’Etat associées au mémoire du ministère de la Santé ne sont pas favorables à un relâchement des mesures de restrictions des libertés sur un fondement présenté par le ministre de la Santé dans son mémoire établissant qu’il n’y a pas de certitude quand à l’efficacité du vaccin. On a donc inversé la charge de la preuve – on passe de "dans le doute d’un bénéfice, on s’abstient de prescrire" à "dans le doute de l’efficacité, on ne lève pas les mesures de restrictions de libertés".
Au-delà du cercle médical, certaines personnes ont des symptômes covidiens persistants, sans même avoir parfois un test PCR positif, ce qui bien sûr pose question. Quand on dépasse le niveau de la personne et que l’on rentre dans le cercle sociétal la covid a entrainé de profonds débats sociétaux – entre-autres : passeport vaccinal ou pas, traitements préférentiels pour les vaccinés, obligation de vaccination des personnels de santé, pour ne pas parler des conséquences délétères de mois d’incertitudes sur la santé psychologiques des Français. Gouverner c’est avant tout prévoir, et non réglementer. Que dire de la sphère économique où certains employeurs, au-delà d’avoir dû adapter leur infrastructure en matière de protection et d’usage de l’espace, se voient aujourd’hui consultés pour décider si la vaccination pourrait être rendue obligatoire pour travailler ? Quid de la situation économique de certaines entreprises qui ont perdu 80% de leur chiffre d’affaires, quand ce n'est pas 100% pour certains ?
Au niveau de la planète, le covid a fragmenté les pays en deux groupes. D’un côté ceux qui ont pris la mesure de la pandémie comme pour une autre épidémie, en appliquant avec rigueur des méthodes prouvées, en traitant de manière précoce et vaccinant de manière ciblée. De l’autre, ces pays qui ont pris la vaccination comme seul traitement, réglementant à outrance, donnant ainsi le sentiment de faire une expérimentation grandeur nature sur leur population avec une thérapie génique aux bénéfices non prouvés à grande échelle – l’analyse bénéfice-risque, nous dit-on, est toujours en faveur de la vaccination, malgré les milliers de morts qui sont à déplorer post-vaccination sans qu’une relation de causalité certaine n’ait été prouvée. Quand on rentre dans la sphère complotiste, toutes les théories sont permises sans qu’aucune ne soit démontrées. Mais en l’absence de preuve, la croyance de chacun y va bon train.
Les humains ont la covid, les corps intermédiaires ont la covid, les gouvernements ont la covid, bref la France a la Covid.
En France, pays déclassé par The Economist pour les mesures draconiennes prises en matière de réduction de liberté, la vaccination a pris du retard, et ce malgré la présence d’un expert mondialement reconnu en maladies infectieuses : on s’est installé dans une version longue de la maladie. Jusqu’à présent, le système social et la solidarité fonctionnent, avec un endettement qui semble avoir pris le train à grande vitesse.
La longueur du Covid imposé à la nation et aux Français pourrait se révéler bien pire que la maladie elle-même. À l'époque où la médecine était plus aléatoire, le risque était que les remèdes concoctés par les apothicaires nuisent au malade : le remède était alors plus dangereux que le mal. Epoque révolue ?
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