Comment te dire adieu  ?

Auteur(s)
Xavier Azalbert, France-Soir
Publié le 15 juin 2024 - 20:00
Image
Françoise Hardy
Crédits
France-Soir
Comment te dire adieu ?
France-Soir

« Quel dommage » (2018) ! « Ce n'est pas un rêve » (1965) mais un cauchemar qu'ont vécu ses fans (j'en suis), le 11 juin 2024, en apprenant la mort de Françoise Hardy.

Nous avons pleuré comme des madeleines à l'annonce de son décès. Mais, ce ne fut pas uniquement parce que « Madeleine » est son second prénom. Non. C'est avant tout parce que, Françoise Madeleine Hardy, cette autrice-compositrice-interprète et actrice française née à Paris le 17 janvier 1944, nous l'aimons beaucoup.

J'en parle au présent (« aimons ») et non pas au passé (« aimions »), car lorsqu'une artiste est, comme elle, à ce point aussi fantastiquement ancrée dans les cœurs (et dans la mémoire collective), « Le temps de l'amour » (1962) ne s'arrête jamais.

C'est le « Message personnel » (1973) que je tiens à lui adresser ici, en utilisant (« en italique »), des titres de chansons de son œuvre, histoire de lui rendre hommage.

Elle a écrit « Tant de belles choses » (2004). Ah si ! En 50 ans de carrière, « Mon amie la rose » (1964) a sorti 28 albums. « Personne d'autre » (2018) n'a fait mieux. Ce n'est pas Jacques Dutronc, son compagnon de toujours (1), qui dira le contraire. Ni Thomas Dutronc, leur fils né en 1973.

Et, alors que c'est à la mort de son idole que l'on pleure le plus, généralement, c'est de son vivant, elle, que Françoise Hardy nous a le plus ému.

Wikipédia et l'intéressée confirment : le répertoire de Françoise Hardy est basé sur des mélodies mélancoliques qu'elle affectionne.

« J’ai toujours été la même, j’aime les belles chansons lentes sur fond de violons. Je n’aime que les chansons tristes. » - Magazine Best, n° 62, janvier 1982.

Somptueuse en tous points qu'elle était, « Tous les garçons et les filles », de mon âge et d'autres, étaient amoureux d'elles. Ça date du 28 octobre 1962, jour où elle a interprété pour la première fois à la télévision, cette chanson qui a lancé sa carrière.

À cet égard, j'ai une anecdote dont nous ne sommes pas peu fiers, chez France-Soir : c'est en partie grâce à notre journal que Françoise Hardy s'est lancée dans la chanson.

En effet, après une première année d’études supérieures d'allemand à la faculté des lettres de Paris, une annonce parue quatre ans plus tôt « Noir sur blanc » (2010) dans France-Soir dans la rubrique « Les Potins de la commère », a retenu son attention.  Le rêve de cette grande « Sentimentale » (2017) étant de faire un disque : la maison de disques Pathé-Marconi souhaite auditionner de jeunes chanteurs. Françoise Hardy a obtenu un rendez-vous et a passé un essai. Celui-ci est resté sans suite. Cependant, cette expérience l'a encouragé à continuer, car elle n'a pas été jetée dehors.

Et, voilà ! La suite, vous la connaissez : 50 ans d'un succès mérité et ininterrompu.

Malheureusement, « Pas gentille » (1964), la mort l'a convoquée mardi dernier : « Moi vouloir toi » (2003), lui a-t-elle dit. Et malgré le « Dis-lui non ! » (1965) que nous avons tous hurlé à notre idole, et bien qu'en d'autres circonstances cette française qui a brillamment défendu les couleurs de Monaco au Concours Eurovision de la chanson le 23 mars 1963 à Londres (2), lui aurait rétorqué « Je ne vous aime pas » (2010), Françoise Hardy a accepté de « Partir quand même » (1998),   direction « L'autre côté du ciel », (2010), faire « Trois petits tours » (2018), en « Dilettante » (1988), « à l'ombre de la Lune » (1978), et « Rêver le nez en l'air » (1973).

Pourquoi ? Parce que c'est « Un mal qui fait du bien » (2018).

Atteinte d'un cancer du larynx en phase terminale, elle a demandé le droit à l'euthanasie en France.

« J' suis d'accord » (1962) : vouloir monter sur ce « Train spécial » (2018) en une telle occurrence, « Quel mal y a-t-il à ça ? » (1964)

La pauvre ! Elle avait déclaré ceci à ce sujet, fin mars 2021, sur les ondes de RTL : « Je suis dans un état de souffrance vraiment cauchemardesque la plupart du temps. »

En cela, une fois n'est pas coutume, c'est « Avec toute ma sympathie » (2017) que je remercie céans la grande faucheuse de l'avoir conviée à partir en « Villégiature » (2017), jouer « à cache-cache » (2018), faire « La sieste » (2017) et faire « Des ronds dans l'eau » (2009). « Ces petits rien » (1982) qu'on aime savourer « Dans le monde entier » (1964), « Un cœur éclaté » (2010). J'entends par là, en attendant l'arrivée salvatrice et régénérante « Des lendemains qui chantent » (2006).

« Dors mon ange » (2018), lui a très certainement dit son éternel amoureux. « Seras-tu là ? » (2018) pour m'accueillir lorsque je mourrai ? Puis, s'il est inconsolable, « Tu n'as qu'un mot à dire » (1964) et je te rejoins. Diable ! « L'amour ne dure pas toujours » (1963), le chagrin, lui, si.

« Les mots s'envolent » (2010), c'est vrai, mais les jolies mélodies, elles, demeurent à jamais.

Ainsi voici maintenant venu « Le temps des souvenirs » (1965).

Comme « Il se fait tard » (1965), si vous me permettez, Madame, de vous tutoyer, j'aimerais terminer cette éloge funèbre sur une dernière chanson à vous : « Toi je ne t'oublierai pas » (1963).

 

(1) malgré leur séparation en 1987, ils n'ont jamais divorcé. (corrigé par la rédaction)

(2) avec « L’Amour s’en va », une chanson de sa composition. Elle s'est classée cinquième sur seize, ex-aequo avec le représentant de la France Alain Barrière et sa chanson Elle était si jolie.

À LIRE AUSSI

Image
Françoise Hardy 2012
Françoise Hardy : elle raconte son combat contre le cancer
Hospitalisée il y a trois mois après une chute, Françoise Hardy se bat depuis 10 ans contre un cancer du système immunitaire. Elle a raconté jeudi sur RTL son combat c...
25 juin 2015 - 17:45
Culture
Image
Françoise Hardy et  Aymeric Caron dans "On n'est pas couché"
Quand Françoise Hardy dresse le portrait du "sadique et impitoyable" Aymeric Caron (VIDEO)
En promotion pour son livre, la chanteuse Françoise Hardy était samedi 7 face au chroniqueur Aymeric Caron dans "On n'est pas couché", sur France-2. Un journaliste qu'...
09 mars 2015 - 12:57
Culture

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.