Restauration : les food trucks prennent place sur les aires de repos
Des food trucks triés sur le volet s'installent depuis l'été dernier sur les aires de repos des routes nationales du Grand Ouest, une initiative unique en France pour inciter les automobilistes à la pause et associer plaisir et sécurité routière. "Il y a beaucoup de gens qui s'arrêtent pour faire une pause, ils prennent plus le temps, ils se dégourdissent les jambes… Un café chaud et un sourire, ça remotive!", assure Ronan Marquet, qui, avec sa "Nomad kitchen", occupe, comme en 2015, l'aire de repos de La Berlaudais, sur la RN 137, la quatre-voies qui relie Rennes et Nantes.
Si en France ces camions restaurant sont habituellement cantonnés aux zones urbaines ou à certaines aires d'autoroutes privées, la Direction des routes de l'Ouest (Diro) a décidé de profiter de cette tendance afin de redonner vie à ses aires de repos, une mode qui bat son plein aux États-Unis comme au Canada. Un premier food truck a ainsi été autorisé pour la saison estivale 2014 près de Dinan (Côtes-d'Armor), le long de la RN 176. Le succès a été au rendez-vous et en 2015 six "popotes roulantes", comme on les appelle au Québec, ont été autorisées sur cinq emplacements, explique la Diro.
En 2016, ce sont quatre aires de repos supplémentaires qui ont été ouvertes le long des routes nationales, de mai à novembre, sur la zone de la Diro qui s'étend jusqu'à la Loire-Atlantique. "Auparavant, sur ces aires de repos, il n'y avait rien pour se restaurer ou se détendre. L'intérêt c'est de pouvoir proposer aux automobilistes des services, et faciliter la pause. Un objectif de la sécurité routière", note la Diro.
Mais tous les food trucks n'ont pas accès à ces emplacements privilégiés. Un appel d'offres est lancé, les dossiers doivent être motivés... Et les critères de sélection sont stricts. Outre la qualité des produits et leur provenance, l'engagement pour le développement durable est aussi pris en compte: gestion des déchets, consommation énergétique, provenance des produits...
En dehors de juillet et août, la plupart des food trucks ne sont présents que les week-ends sur leurs emplacements. Mais Anne-Sophie Beaudor, elle, a choisi de rester de mai à novembre en continu sur l'aire de la Lande, le long de l'A84, une autoroute publique, entre Fougères et Rennes, avec son "Ty Break Gourmand". La trentenaire sert cafés, sandwichs, salades ou burgers aux professionnels de la route et touristes de passage. Avec un objectif: "valoriser les produits locaux" et "retrouver le goût des bons produits".
Une démarche qualitative partagée par Ronan, qui a ouvert son resto roulant en septembre 2014 et a sauté sur l'occasion offerte par la Diro. "C'est ce qui m'a sauvé la première année", assure le jeune cuisinier. Sur l'aire où en ce début de vacances les touristes affluent, il propose hamburgers et frites maisons, tout en s'inscrivant dans une "démarche écologique": les plats sont en plastique d'algue, le carton est issu du recyclage.... Présent toute l'année dans divers emplacements à Rennes, il complète ainsi ses revenus en étant l'été là où sont les clients. Lors des "gros weekends de chassé-croisé" il peut gagner jusqu'à 1.800 euros sur deux jours, explique-t-il, déjà dans les starting-blocks en perspective du week-end prochain.
Seul bémol, il reste difficile pour l'usager non averti d'identifier les aires occupées par un food truck: en raison de la règlementation, il n'y a pas mieux comme panneau que la traditionnelle tasse à café. Du coup, c'est une bonne surprise pour les automobilistes de passage, qu'ils soient Français mais aussi Irlandais, Italiens ou Anglais croisés sur cette aire et très heureux de pouvoir prendre un petit café "puisque l'occasion se présente", confie Jean-Claude, venu de Caen.
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