Planter 1 milliard d'arbres : pourquoi ce n'est pas une si bonne idée
Planter 1 milliard d’arbres pourrait s'avérer une mauvaise idée, selon certains experts. Au lendemain des méga-feux qui ont ravagé les Landes cet été, le président Macron a annoncé un plan de relance pour les forêts françaises : 1 milliard d’arbres doivent être plantés d'ici à 2030 sur le territoire, soit 10% de nos forêts. Un chiffre impressionnant qui, a priori, démontre une féroce volonté de protéger et de relancer nos forêts, et de reverdir le territoire. Mais qui, de l'avis d'experts, ne serait pas si une bonne idée, pour au moins trois raisons.
Les champs d’arbres sont plus vulnérables aux incendies
Les incendies de l’été dans les Landes de Gascogne l’ont prouvé : les champs d’arbres, souvent des résineux, s’enflamment comme des allumettes. Les forêts naturelles résistent mieux que les monocultures, notamment de pins maritimes. En plus de nécessiter des engrais, elles sont plus vulnérables aux pathogènes et aux parasites et également plus fragiles en cas de tempêtes.
Les jeunes forêts sont moins efficaces écologiquement
Selon une étude parue dans la revue Science en 2022, relayée par Reporterre, "le stockage du carbone, l’approvisionnement en eau, et en particulier le contrôle de l’érosion des sols et les avantages pour la biodiversité sont tous mieux fournis par les vieilles forêts qu’avec des plantations plus simples et plus jeunes." Maintenir le couvert forestier, mélanger les essences et conditionner les aides publiques en faveur d’une sylviculture plus proche de la nature : telle est la seule stratégie viable, avaient plaidé 600 scientifiques, associatifs et professionnels du bois dans une tribune au JDD, en début d’année.
L’ONF n’a pas suffisamment de ressources pour planter 1 milliard d’arbres
Pour planter 1 milliard d’arbres dans les huit ans à venir, encore faudrait-il disposer des graines et des plants suffisants. Car les spécialistes sont tous d’accord pour le dire : les pépinières ne pourront pas en fournir une quantité aussi importante… Quand bien même on trouverait des centaines de millions de plants, il faudrait encore disposer des personnes pour les mettre en terre et les surveiller. Or, expliquent les syndicalistes de l’ONF, en vingt ans, l’organisation a perdu 32% de ses salariés, avec une accélération ces cinq dernières années...
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