Les légumineuses augmentent de 20% le rendement des cultures de céréales
L’introduction des légumineuses dans les systèmes de culture permet d’améliorer les rendements des cultures principales d’environ 20%. Les résultats d’une nouvelle étude publiée dans Nature Communications montrent que les avantages sont particulièrement importants pour l’agriculture africaine et l’agriculture biologique.
La rotation des cultures est, on le sait, fondamentale pour une agriculture durable. Favoriser cette biodiversité engendre en effet de nombreux bénéfices écosystémiques tels que la résilience face aux maladies et aux parasites et l’amélioration de la fertilité des sols.
Et les légumineuses sont particulièrement intéressantes, selon une vaste étude relayée par le Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) puisqu’elles permettent, en moyenne, d’améliorer les rendements de 20%. Pour parvenir à ces conclusions, les scientifiques ont synthétisé 462 expérimentations de terrain, soit près de 12 000 observations de rendement à travers 53 pays.
Concrètement, les légumineuses sont capables de capter l’azote présent dans l’air et de le réinjecter dans le sol, le rendant alors disponible pour les cultures à venir. Elles agissent comme un fertilisant naturel.
Des rendements particulièrement améliorés en agriculture biologique
91% des observations analysées portaient sur les céréales : le riz, le blé ou encore le maïs, explique l’un des co-auteurs de l’étude, le chercheur spécialisé en analyse de données agronomiques, Damien Beillouin.
Deux facteurs influencent les évolutions de rendements liées aux légumineuses :
- l’apport d’intrants azotés chimiques : plus il est élevé moins le bénéfice en terme de rendement est important. « Les légumineuses sont capables de fixer l’azote atmosphérique dans les sols, précise le chercheur. Dans des milieux où l’on utilise déjà beaucoup d’intrants azotés, cet atout pèse évidemment moins fort. »
- les gains de rendements sont également moins élevés pour les systèmes de culture les plus diversifiées. Mais reste cependant substantiels.
Des bénéfices particulièrement importants là où c'est absolument nécessaire
Parmi les autres points clés à noter de cette étude : le fait que l’agriculture biologique et le continent africain aient beaucoup à gagner de l’introduction des légumineuses : sur les 844 observations de terrain analysées, les légumineuses augmenteraient les rendements de 43% en moyenne. Le gain moyen observé en Amérique du Nord est de 19%, en Europe, il est de seulement 15% et de 12% en Asie.
Les résultats de cette étude viennent confirmer que l’agroécologie peut nous permettre faire conjuguer agriculture et préservation de nos ressources. La systématisation de la rotation des cultures peut permettre d’économiser une grande quantité d’intrants azotés. On sait que leur épandage engendre, chaque année, une pollution massive : production de particules fines, acidification des forêts et des sols, mais aussi des eaux souterraines et des écosystèmes aquatiques, maladies respiratoires, contamination de l’eau potable… Le coût environnemental et humain est colossal.
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