Relève-toi, une ode à la France
Stéphane Cairn, auteur compositeur interprète, nous offre un texte fort et intense, une ode à la France.
Après avoir écrit un texte qui fut censuré sur un virus, Stéphane s’est mis sur ce projet qui est décrit de manière élogieuse sur les réseaux sociaux « le nouvel hymne national », « un appel à la France ».
Il s’adresse à la nation France, aux français. Ce texte est porté de manière théâtrale comme une déclamation poétique et pamphlétaire.
Je voudrais te revoir
Et puis toucher ta main
J’en garde encore l’espoir
Au moins jusqu’à demain
J’aimerais te serrer
Contre moi pour la vie
Mais ce qui nous unit
N’est plus autorisé
Je veux te retrouver
Sans nulle attestation
Te sentir respirer
Et sans distanciation
Te voir en présentiel
Libre, enfin apaisée
Me paraît essentiel
Je veux nous rassembler
Pourtant j’ai vu tes droits
Chaque jour rétrécir
Comme tu perdais la joie
Je t’ai vue t’affaiblir
Divisée par la peur
Égarée et livide
Menacée par des tueurs
Tu ne penses plus qu’au vide
Et de Nice à Paris
Confinée dans ton ombre
Je crains que tu ne sombres
Dans un amer repli
Ne te laisse pas tomber
Je veux te voir renaître
Ne te laisse pas glisser
Ou tu vas disparaître
Ne couvre pas le feu
De ta culture si belle
L’art est universel
Le motif impérieux
Tes librairies fermées
Alors que lire délivre
Petits commerces floués
Comment faire pour survivre
Infirmières épuisées
Quasi-saturation
Je te sens résignée
Pas loin de l’abandon
Ce besoin d’oxygène
Face aux interdictions
Notre famille humaine
Toujours plus sous pression
Je te sens fatiguée
Accablée sidérée
Presque tétanisée
Je te vois dévisser
Et tes agriculteurs
Employés ouvriers
Ou bien chauffeurs-livreurs
Caissières magasiniers
Que deviennent tes exclus
Parfois verbalisés
Toutes ces âmes déprimées
Totalement abattues
Ne plus manifester
Seulement obéir
Avec ou sans gilet
Simplement s’aplatir
J’ai bien vu s’envoler
Tes paradis perdus
Toutes ces libertés
Mais pas tes corrompus
Je plains tes endettés
Je pense aux alités
À tes enfants masqués
Trop souvent maltraités
Si dans la solitude
Tu redoutes de plonger
Reprends de l’altitude
Tu dois te redresser
Refuse la servitude
Préserve ta dignité
Malgré tes inquiétudes
Ne te laisse pas museler
À la télévision
Polémistes agités
Tu peux couper le son
Pantomime insensé
Pour ton immunité
Éloigne-toi du stress
Oublie tous les cinglés
Et ceux qui te rabaissent
Policiers professeurs
Psychologues désarmés
Vaillants dessinateurs
Tu sembles t’affaisser
Ta vallée des Merveilles
A bien failli couler
Même sous ce grand Soleil
Tu ne peux l’oublier
Répression délation
République asphyxiée
Culpabilisation
Peuple manipulé
Harangues militaires
Tests de soumission
Âpres gestes barrières
Rudes admonestations
Tu ploies sous leurs violences
Mais n’oublie pas ton rêve
Tu endures tes souffrances
Écoute, le vent se lève
Je connais ton histoire
Je sais ta volonté
Il faut encore y croire
Tu ne dois pas flancher
Des fumées de Rouen
À celles de Notre-Dame
Sombres bouleversements
Tu traverses des drames
Si leur Restauration
N’est pas celle que tu souhaites
Si la consommation
N’est pas ta plus grande fête
Si tu aimes tes bistrots
Tes plages et tes forêts
De Sète à Landerneau
Si tu crains d’étouffer
Si cloîtrée tu manques d’air
Et que ces tours de vice
Comme autant d’injustices
Font monter ta colère
Que l’angoisse de crever
Plus que les actionnaires
T’appelle à résister
Si vraiment c’est la guerre
Si tu veux travailler
Mais ne veux plus te taire
Si tu es attaquée
Par une caste arbitraire
De Bordeaux à Mulhouse
De Versailles à Marseille
Ça n’est plus l’heure du blues
C’est l’alarme le réveil
Si ployer sous le joug
Devant l’autoritaire
Et ne vivre qu’à genoux
Pour raisons sanitaires
Si l’hygiénisation
Proprement délirante
La moralisation
À l’excès inquiétante
Te poussent à t’indigner
Si la démocratie
Gouverne ton esprit
Tu vas te soulever
Si tu n’veux pas finir
En biens privatisés
Si tu n’veux pas mourir
Seule, désarticulée
Si tu es sacrifiée
Écrasée fracturée
Si tu es intubée
Tu pourrais succomber
Relève haut la tête
Tu ne peux retomber
Je sais que tu es prête
Pas à toi d’abdiquer
Leurs lois sont délétères
Rejette leurs balivernes
N’éteins pas tes Lumières
Fais briller tes lanternes
Songe à leur monde d’après
Traçage application
Fichage et restrictions
Noël aseptisé
Infantilisation
Crises et précarité
La marchandisation
Comme une fatalité
Ordres et coercition
Barbouzes assermentées
Abjecte sujétion
Journalistes censurés
Profit et oppression
Ruissellement gravité
Et ta désinstruction
Sciemment organisée
Tu n’es pas un produit
Il faut te protéger
Et contre leur mépris
Cours te faire vacciner
Face à leur impudence
Ni plier ni céder
Tu es la résilience
Ne vas pas t’suicider
Tu es persévérance
Tu n’vas pas reculer
Tu es la résistance
Tu es force et fierté
Tu es la délivrance
Tu es l’égalité
Tu es l’indépendance
Tu es fraternité
Parce que tu fus souffrances
Bien sûr tu es sacrée
Tu es gloire et puissance
Tu es la société
Porte ton visage, sors
De ta cabane, action
Il va y avoir du sport
Troisième Révolution
Plus tard sera trop tard
La contamination
Et les papillons noirs
T’injectent leurs poisons
Tu n’es pas l’ignorance
Tu es l’éducation
Tu es l’intelligence
Tu es l’élévation
Tu es Molière Rimbaud
Berlioz Apollinaire
Tu es Cézanne Hugo
Audiard et Baudelaire
Tu es Danton Fauré
Aragon Mirabeau
Tu es Ravel Bizet
Bocuse et puis Loiseau
Tu es Voltaire Diderot
Signoret et Montand
Tu es Piaf et Cerdan
Et Annie Girardot
Tu es Rodin Claudel
Debussy Barbara
Tu es Matisse Chanel
Rabelais Émile Zola
Tu es Brassens Prévert
Tu es Paul Valéry
Pierre et Marie Curie
Ou encore l’Abbé Pierre
Tu es Camus Montaigne
La Fayette Beaumarchais
Maupassant La Fontaine
Tu es Charlotte Corday
Montesquieu d’Alembert
Bourvil et Fernandel
Jean Cocteau et Marais
Tu es Sartres ou Flaubert
Brossolette Marivaux
Germaine Tillion Malraux
Jaurès et Géricault
Gérard Philippe Truffaut
Tu es souvent charnelle
Moreau Gabin Morgan
Mais toujours spirituelle
Blaise Pascal ou Renan
La Boétie Corneille
Racine René Descartes
Paul Éluard Simone Veil
Paul Verlaine et Jeanne d'Arc
Tu n’es pas Black Friday
Tu es Dumas Balzac
Tu es Moulin Jean Zay
Lucie Raymond Aubrac
Puisque tu n’es pas rien
Posée sur notre Terre
Rallume ton destin
Fuis des rives mortifères
Parce que tu t’appelles France
Pour un acte salutaire
Relève-toi et avance
Mais pas en marche arrière
Paroles de Relève-toi © Stéphane Cairn
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