Sony sortira bien "The Interview", la Corée du Nord aurait subi une cyberattaque

Les studios Sony ont finalement décidé mardi 23 de diffuser dans 200 salles américaines la comédie "The Interview", malgré les menaces de cyberterrorisme imputées à la Corée du Nord. La dictature aurait elle-même été victime de piratages massifs ces derniers jours.

Le film The Interview (L'interview qui tue! en français) sera finalement diffusé, à minima. Après avoir annoncé l'abandon de la sortie en salles de la comédie de Seth Rogen et Evan Goldberg, Sony Entertainment, la filiale cinématographique américaine du géant japonais de l'électronique, a finalement décidé de diffuser le film dans environ 200 salles aux Etats-Unis pour Noël. Dix fois moins que ce qui était prévu à l'origine.

Mercredi 17 décembre, les studios avaient dans un premier temps renoncé à cette diffusion face aux risques de piratages informatiques. Menacée par un groupuscule de "hackers" de dévoiler de nombreuses données sensibles volées à la société le 24 novembre, Sony avait plié. Les pirates étaient soupçonnés de travailler pour la Corée du Nord. L'interview qui tue! met en effet en scène deux présentateurs télé américains (Seth Rogen et James Franco) invités pour un show par le dictateur coréen Kim Jong-un. La CIA leur demande alors d'en profiter pour l'assassiner.

Dès la révélation du scénario, les autorités nord-coréennes avaient fait part de leur hostilité au projet. Le piratage dont a été victime Sony, associé aux menaces des pirates de s'en prendre à quiconque diffuserait le film, avait donc rendu la dictature très suspecte dans cette affaire. Le FBI a ainsi annoncé avoir des preuves de l'implication de la Corée du Nord dans le piratage.

Lundi 22 et mardi 23, le pays aurait été privé de connexion internet. Une information difficile à confirmer tant le pays est hermétiquement fermé, mais qui fait suite aux menaces de représailles de Barack Obama. Le président des Etats-Unis avait critiqué la rapide reddition de Sony. Il a, depuis, salué la décision des studios de changer d'avis et de ne pas céder face à cette nouvelle forme de censure.

Les conséquences du piratage de Sony Entertainment étaient évaluées à plusieurs centaines de millions d'euros. Mais suite à l'annonce de la diffusion de L'interview qui tue!, l'action du groupe a, ce mercredi, fait un bon de près de 4% à la bourse de Tokyo. Le film devrait en effet attirer de nombreux curieux, ainsi que des Américains qui considèrent qu'aller le voir est à présent un devoir patriotique. En France, le film devait à l'origine sortir en février 2015; on ignore si sa sortie est maintenue. 

(Voir ci-dessous la bande-annonce de "L'Interview qui tue!")