Les accords de Minsk – l’Ukraine n’a quasiment rien respecté
Dans ce debriefing, Benoit Paré, ancien fonctionnaire international bénéficiant d'une expérience de terrain en Ukraine revient évoquer les accords de Minsk I et Minsk II. Ces accords sont centraux pour comprendre la situation actuelle. Si Minsk I, signé le 5 septembre 2014 sous l’influence de la France et de l’Allemagne, n’a pas été couronné de succès, Minsk II a été signé le 12 février 2015, et comporte 12 mesures sous 4 volets : le volet sécuritaire, politique, humanitaire et le volet économique.
Benoit Paré présente ces accords, et les raisons qui ont menées aux échecs et à la reprise du conflit en février 2022. Pour lui, les volets politiques et humanitaires ont failli. Le volet politique prévoyait la modification de la constitution par le Parlement ukrainien à la majorité qualifiée des deux tiers, cependant fin 2015 cela n’aura toujours pas été fait, et ce, sans que cela n'entraine de quelconques sanctions. Sur le volet humanitaire, en tant qu’observateur, Benoît Paré devait mesurer le respect des cessez-le-feu. Il n’a eu de cesse que de jouer au chat et à la souris pour trouver les armes qui devaient normalement être entreposées dans des lieux prédéfinis, et ne s’y trouvaient pas. De son point de vue, les chiffres qu’il a pu observer montrent que ce sont les ukrainiens nationalistes qui ont rendu la vie intenable aux séparatistes du Dombass. 75% des biens détruits l’étaient côté séparatiste. Ce qui n’a jamais été rapporté dans les médias.
Pour rappel, l’élection de Zelinsky en 2019 était très attendue (il est élu avec 73% des voix) par la population ukrainienne, y compris en zone séparatiste, car durant sa campagne, Zelinsky tenait un discours pro paix. Dès qu’il fut au pouvoir Zelinsky changea de position, déclarant qu’il récupèrerait le Dombass d’une manière ou d’une autre.
Dans les accords de Minsk, la seule chose qui aura vraiment été respectée, ce sont les échanges de prisonniers.
Un debriefing essentiel pour comprendre.
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