« Les journalistes des médias mainstream défendent un narratif et non la vérité » pour Benoit Paré
Benoît Paré, ancien fonctionnaire international à l’OSCE revient dans ce debriefing pour apporter ses observations sur les enjeux médiatiques de l’information et la désinformation en Ukraine.
Trois points précis sont évoqués :
- Le traitement médiatique du Maïdan : « Les médias mainstream défendent un narratif et non la vérité. Tout ce qui est inscrit dans les mainstream est sujet à caution » assure Benoît Paré. Ce dernier a rencontré à Kramatorsk un journaliste mainstream de France et après discussion sur les événements en Ukraine, il évoque l’Etude Ivan Katchanovski dans l’optique de lui suggérer de la vérifier ou valider. Le journaliste n’a pas semblé intéressé et lui répond « ah ben non cela changerait trop de choses », dans les faits cela aurait entrainé une inversion complète de l’affaire.
- Les victimes du Dombass – un autre sujet tabou ou faisant l’objet d’une information parcellaire et orientée. Pour Benoit Paré, la meilleure source reste l’ONU et il explique le processus très sérieux de vérification des blessés et morts de l’OSCE à partir de 2016 afin d’éviter les erreurs. Il utilisait trois sources différentes sur le terrain (source de la victime, source médicale, source officielle). D’après l’ONU, on décompte 14 300 morts et 40 000 blessés.
- Les procès des séparatistes – Paré a couvert ces procès dont on ne parlait pas dans les médias. Il rapportait l’information à ses supérieurs, cependant elle ne remontait pas plus haut dans la hiérarchie. Il y aurait eu 2 160 procès liés aux séparatistes dans le Dombass dont 99.9% mènent à des condamnations. « Les procureurs ont fait un point d’honneur à prononcer des condamnations. Cependant, aucun pays au monde n’atteint de tels taux de condamnation, hormis dans les dictatures. En France, on est à 80-85% ». Cela entraine donc un gros problème de fiabilité de la justice ukrainienne. Benoit Paré confirme ne jamais avoir vu de journalistes occidentaux à ces procès. Cette information n’était pas relayée dans les médias ni partagée.
De plus, Benoît Paré explique avoir évoqué cela avec des diplomates français sans qu'il n'y ait eu aucune inflexion. Il ramenait des infos plus contrastées et avec toutes les infos données, le discours ne changeait pas. Le diplomate aurait constaté la même chose. Au niveau gouvernemental, on confirmait le narratif.
Ce témoignage est important, car il permet de comprendre que l’information partagée par les médias ne correspond pas à la réalité.
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