Nouvelles perturbations à la SNCF, taux de grévistes en baisse
L'entreprise recensait en matinée 10,6% de salariés en grève. Mercredi et jeudi derniers, la SNCF en dénombrait 15 et 13,8%, et un peu plus de 24% le 31 mars, la CGT plus du double. En comptant les journées d'actions unitaires (avec Unsa et CFDT), il s'agit du cinquième épisode de grève à la SNCF depuis début mars pour défendre leurs conditions de travail.
Le mouvement doit se poursuivre jeudi. Pendant les deux jours, la SNCF prévoit 3 TGV sur 4 et 4 RER sur 5 en circulation, et en province, 2 TER sur 3 et 6 Intercités sur 10. En dépit de l'appel reconductible de SUD-rail, l'entreprise anticipe "un retour progressif à la normale quasi généralisé" vendredi.
Gare du Nord, en début de matinée, pas de pagaille mais un flot continu de voyageurs organisés. A l'image de René Abil et son épouse, Lan, partis de Picardie 30 minutes plus tôt que d'ordinaire pour arriver à l'heure à leur travail. Ce couple âgé d'une cinquantaine d'années dit comprendre le mouvement "face à un gouvernement qui fait la sourde oreille, remet en cause les acquis sociaux et devrait prendre les transports en commun plus souvent".
Audrey Berard, secrétaire de 36 ans, partie elle aussi en avance, déplorait des "retards constants, avec ou sans grève" sur sa ligne Paris-Chambly (Oise). En Aquitaine, où 61% du trafic était assuré, souvent avec des bus de remplacement pour les TER, la gare de Bordeaux était aussi très calme.
"Pas de stress, j'ai été prévenu pas sms, je savais que mon train partirait à l'heure habituelle" mais avec "deux arrêts supplémentaires" à Angoulême et Poitiers pour compenser les trains manquants, dit même en souriant un voyageur avant de monter dans un TGV pour Paris.
Jusqu'à présent, la CGT-cheminots appelait à la grève uniquement les mercredis et jeudis. Mais le premier syndicat à la SNCF a durci mardi son préavis à compter du 31 mai à 19h00.
A moins de trois semaines du début de l'Euro de football, les quatre syndicats représentatifs appellent donc désormais à une grève reconductible de jour en jour à partir du milieu de la semaine prochaine.
Les négociations avec la direction de la SNCF sur un nouvel accord sur le temps de travail et, avec le patronat du secteur ferroviaire, sur une convention collective harmonisée pour l'ensemble du secteur (fret/voyageurs, SNCF/privé), en vue de l'ouverture élargie à la concurrence à partir de 2020, sont entrées dans leur dernière phase.
Et les réunions prévues jeudi, au niveau de la branche, et vendredi, à la SNCF, seront cruciales. Pour Didier Aubert (CFDT), "la balle est dans le camp de la SNCF et de l'UTP (qui regroupe la SNCF et ses concurrents privés". La SNCF souhaite aboutir le 7 juin, avant le début de l'Euro, l'UTP les 1er et 2 juin.
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