Vaccination et troubles menstruels : de nombreuses femmes témoignent d'effets secondaires

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FranceSoir
Publié le 11 novembre 2021 - 19:35
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Une adolescente se fait administrer le vaccin Pfizer BioNTech contre le Covid-19 dans un collège à Privas, dans le sud-est de la France le 6 septembre 2021
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© PHILIPPE DESMAZES / AFP
Une adolescente se fait administrer le vaccin Pfizer.
© PHILIPPE DESMAZES / AFP

Interpellé sur France Inter fin septembre au sujet des troubles menstruels relevés chez de nombreuses femmes vaccinées, Olivier Véran a nié toute responsabilité pouvant être imputée au vaccin. Selon ses dires, ces troubles seraient "transitoires et temporaires", et "n’affectent en aucun cas la fertilité". 

Suite aux affirmations du ministre de la Santé, Le Télégramme a lancé un appel afin de donner la parole aux principales concernées ; les femmes qui ont subi des troubles menstruels suite au vaccin ont pu prendre la parole. 39 femmes du pays de Vannes ont décrit les troubles menstruels auxquels elles sont confrontées depuis leurs injections de vaccin. Certaines témoignent de faits inquiétants : l’une a dû se faire retirer l’utérus à cause des douleurs et des saignements incessants, deux autres attestent s’être rendues plusieurs fois à l’hôpital à cause d’hémorragies ou de fissures vaginales. Depuis, elles ne sont toujours pas guéries. Chacune des femmes a suivi une batterie d’examens qui n’ont rien révélé d’anormal, laissant le vaccin seule cause suspecte de tous leurs maux.
 
Fort heureusement, les troubles menstruels ne sont pas aussi graves pour l'ensemble des 39 femmes ayant répondu à l'appel du Télégramme, mais toutes subissent des maux notables :
« l’absence de règles pendant un ou plusieurs mois pour 31,6 % d’entre elles ; des règles beaucoup plus abondantes, plus fréquentes, ou qui durent plus longtemps (26,3 %) ; des cycles devenus erratiques alors qu’ils avaient une régularité de métronome (18,4 %) ; d’autres symptômes comme les fissures vaginales ou des nausées (15,8 % :), et deux femmes ménopausées qui ont recommencé à saigner ».
Aucune réelle explication ne leur a été donnée, et aucun traitement ne leur a été prodigué. Pire, certaines témoignent avoir subi un mépris de la part de leur médecin : on leur dit que c’est « le stress et la fatigue » qui sont la cause de leur douleur, et que ça « n’a rien à voir » avec le vaccin. Certains de leurs médecins ont quand même identifié le vaccin comme responsable probable, mais « aucune des 39 femmes n’a été incitée à déposer un signalement auprès de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) ». Comme pour de nombreux autres effets secondaires, ce silence rend le phénomène difficile à analyser, mais il ne le rend pas moins légitime, puisque les témoignages récoltés par Le Télégramme ne sont pas isolés.
 
Suite à un appel à témoins lancé mi-septembre, Nice-Matin avait, par exemple, reçu plus de 1 700 témoignages en trois semaines. La majorité des femmes relataient des problèmes de saignements, d’avance ou de retard dans leur cycle, ainsi que des douleurs accrues. D’autres symptômes ont également été signalés : baisse de la libido, bouffées de chaleur,  perte de cheveux, de l'acné et des sautes d'humeurs...
 
Le 30 juillet, l’ANSM faisait remonter dans son enquête de pharmacovigilance des centaines de cas observés suite à une vaccination avec Pfizer et Moderna. Des dossiers classés comme « signal potentiel », qui font donc l’objet d’une attention particulière. Le 24 septembre, un nouveau point de situation sur ces deux mêmes vaccins confirmait le maintien de ce signal, mais aucun lien direct n'a été reconnu par l'autorité sanitaire entre vaccination et troubles menstruels. Il est vrai qu'une perturbation du cycle n'est pas chose rare, même hors campagne de vaccination, et que sur l'ensemble des femmes vaccinées, mécaniquement nombreuses sont celles qui peuvent établir un lien qui n'existe que par concomitance. Sans compter le possible effet nocebo... "Seuls des essais cliniques pourraient le vérifier", affirme Sophie Gautier, responsable du Centre régional de pharmacovigilance de Lille.

Une phrase qui résonne curieusement, alors qu'on nous a expliqué que tous les tests nécessaires ont été réalisés... "Dans le doute, on ne s'abstient pas pour nous ?", s'interroge une étudiante concernée que nous avons interrogée, qui explique que les problèmes rencontrés dans son entourage lui paraissent être trop nombreux pour être le fruit du hasard - et que "quand bien même ça le serait, dans le doute, il faudrait suspendre"...

Le manque d'attention aux effets secondaires, même bénins comme le rappelait Amine Umlil dans son dernier debriefing sur la pharmacovigilance, demeure donc flagrant.

Avec toujours cette lancinante évaluation du bénéfice/risque escamotée : un effet secondaire, même peu grave - et en la matière, tout est relatif, pour un sportif de haut niveau par exemple, un effet bénin peut avoir une importance gravissime - reste à considérer au regard du bénéfice attendu. Pour une jeune femme en bonne santé dont le risque d'avoir une forme grave du covid est nul ou presque, en quoi la vaccination est-elle justifiée, si elle encourt de tels effets, même limités en durée ou gravité, qui ne sont jamais anodins ?

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