Une analyse indépendante des données des 30423 patients soignés à l’IHU-Méditerranée Infection donne des résultats encore meilleurs que ceux initialement annoncés par les équipes de l’IHU

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France-Soir
Publié le 19 février 2024 - 06:48
Mis à jour le 04 mars 2024 - 19:00
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IHU
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Gérard Julien / AFP
Résultats sans appel en faveur des traitements précoces.
Gérard Julien / AFP

Réunis autour du Professeur Christian Perronne, Valère Lounnas (PhD de chimie théorique appliquée aux protéines et ancien chercheur à l'EMBL-Heidelberg), Pr. Eleftherios Gkioulekas (PhD, School of Mathematical and Statistical Sciences, University of Texas), Dr Marc Rendell, (MD Rose Salter Medical Research Foundation), Dr Alexis Lacout et Xavier Azalbert (économétricien, directeur de la rédaction de France-Soir) ont analysé de manière autonome et indépendante les données des 30 423 patients pris en charge par l’IHUM ( Institut Hospitalo-Universitaire-Méditerranée Infection). Deux faits marquants : 

  • La bithérapie utilisée à l'IHUM diminue de 58 % le passage en soins intensifs et décès, montre l'étude indépendante des données des 30423 patients soignés à l’IHUM.
  • L'AP-HM, sous la responsabilité de François Crémieux, a donné son accord à l'exploitation des données dans un but de publications scientifiques. Ce qui vient mettre un terme aux affirmations non étayées du Pr Molimard qui a qualifié cette étude "d'essai sauvage". 

Le Professeur Perronne déclare : 

"L’équipe a fait un travail très précis alliant la rigueur mathématique et méthodologique nécessaire à l’analyse d’une base de données de type Big data avec les compétences cliniques essentielles."

Le lien pour l'étude est ici. Le pdf peut être téléchargé : etude Llounnas et al.

Une étude autorisée par l’AP-HM dirigé par François Crémieux

Les patients analysés sont ceux du pôle de maladies infectieuses de l’AP-HM (Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille) soignés à l'IHU-Méditerranée pendant la phase aiguë de l'épidémie (de mars 2020 à décembre 2021). Cette clarification importante permet de resituer les responsabilités des uns et des autres notamment en matière de soins et de recherche clinique. L’AP-HM est donc le responsable administratif des soins, de la collecte des données et de leur utilisation. Et c’est dans cette optique que l’AP-HM, aujourd’hui représentée par son directeur général François Crémieux, a donné son accord pour l’exploitation des données à but de publications scientifiques dans l’intérêt de la science médicale. Les autorisations 2020-151 et 2020-152, que France-Soir a pu consulter, établit que les études des Pr Million et Pr Lagier sur la Covid sont inscrites au registre des activités de traitements de l’AP-HM pour la période du 27 avril 2020 étendue jusqu’au 31 décembre 2021. Ceci est bien sûr une des missions d’un pôle d’expertise internationalement reconnu comme celui de l’IHUM. Ces éléments contredisent les affirmations non étayées du Pr Molimard de l’université de Bordeaux, opposant affiché aux travaux de l’IHU, qui a déclaré sans l’étayer factuellement que ces données constituaient un "essai sauvage". Contactés par France-Soir à plusieurs reprises, François Crémieux et Mathieu Molimard n'ont jamais été disponibles pour répondre à ces points spécifiques. Par un courrier de février 2024, que nous avons pu consulter, l’AP-HM aurait retiré l’autorisation d’exploiter les données, confirmant par là même qu’il y avait bien eu une autorisation. Les résultats de l’étude de l’IHU sont tellement favorables aux traitements précoces, confirmé par l’analyse indépendante de Lounnas et al, que les autorités paraissent se déchainer afin que ces données soient déqualifiées avec des arguments qui paraissent circulaires.

Les résultats de l’étude indépendante confirment les résultats des chercheurs de l’IHUM

Les données de 30 423 patients, après contrôle par huissier, ont été publiées sur un serveur et téléchargées par l’équipe pluridisciplinaire qui a passé plusieurs mois à les analyser en passant en revue méthodiquement les divers biais potentiels ainsi que tous les facteurs qui peuvent affecter l'évaluation du traitement dans la limite des données fournies. Rappelons que c’est en octobre 2023 que les chercheurs de l’IHU avaient republié leur étude montrant des résultats clairement en faveur des traitements précoces.

Les résultats sont sans appel en faveur des traitements précoces mis en place à l'IHU-Méditerranée (hydroxychloroquine + azithromycine ou azithromycine avec ou sans ivermectine) sur le critère principal d'évaluation combinant transfert en réanimation et décès.

L’efficacité de la bithérapie s'est élevée à 58 % de réduction du risque de passage en soin intensif ou décès.

Il s'agit de la première analyse critique publiée dans une revue à comité de lecture qui vient donc confirmer les résultats obtenus par la publication des chercheurs de l’IHU-Méditerranée.

Résumé de l'article, traduit en français

"Une cohorte de 30 423 patients atteints de covid-19, traités entre mars 2020 et décembre 2021 à l’IHU-Méditerranée Infection de Marseille (France), a été analysée rétrospectivement en termes d'intention de traiter et de facteurs d’aggravation de la maladie, afin de quantifier l’efficacité par rapport au critère d’évaluation composite du transfert en réanimation ou du décès, dans les deux mois (56 jours) suivant l’admission.

Dans la limite des données et des modèles statistiques utilisés, après ajustement pour tenir compte des biais d’échantillonnage, des analyses de régression logistique multivariée ont été effectuées pour déterminer l’efficacité mesurée par un rapport de risque relatif (OR ou odds ratio : rapports de cotes) non ajustés et ajustés pour le sous-ensemble de patients ayant reçu le traitement combiné hydroxychloroquine plus azithromycine (HCQ-AZ) ou aucun traitement spécifique (c’est-à-dire pas d’HCQ, pas d’AZ et pas d’ivermectine) (24 943 patients).

L’azithromycine sans hydroxychloroquine, mais associée à l’ivermectine dans 31,3 % des cas était significativement active en l’absence de traitement spécifique (OR non ajusté = 0,720, IC à 95 % = [0,574 ; 0,905] p = 0,005 et OR ajusté = 0,727, IC à 95 % = [0,608 ; 0,870] p < 0,001).

Les interactions entre la bithérapie (HCQ-AZ) et les covariables du modèle ont été systématiquement explorées. Aucune interaction entre le traitement par HCQ-AZ et la vaccination n’a été détectée. Des interactions favorables statistiquement significatives ont été détectées entre le traitement par HCQ-AZ et le sexe masculin, les catégories d’âge ≥ 50 ans, le variant britannique et lorsque le variant n’a pas été déterminé, l’obésité, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), le cancer et l’immunodéficience, confirmant la grande efficacité de ce traitement précoce. Aucune interaction défavorable statistiquement significative de l’HCQ-AZ avec une autre covariable n’a été détectée.

Les limites des modèles et leurs implications pour les résultats sont discutées en détail ainsi que les limitations des données de l’IHU. 

L’étude conclut : "L’analyse statistique des données de l’IHU-Méditerranée avec les méthodes en vigueur en matière d'évaluation rétrospective du bénéfice d'un traitement a démontré l’efficacité du traitement empirique utilisant une association d’hydroxychloroquine et d’azithromycine, administrée en traitement précoce. La très grande taille de la cohorte observationnelle de patients traités de manière cohérente dans un seul établissement, ainsi que la qualité de l’approche statistique que nous avons utilisée, posent un sérieux défi à ceux qui ont continuellement nié l’efficacité potentielle du traitement à base d’hydroxychloroquine des patients Covid pendant la pandémie. Nous avons confirmé la validité de l’approche en intention de traiter, en cas d’urgence, avec une association de médicaments dont on pouvait raisonnablement penser, au début de 2020, qu’elle avait une efficacité potentielle sur la maladie en question. Ce travail devrait inciter d’autres chercheurs indépendants à mener des analyses plus approfondies, éventuellement avec des méthodes encore plus avancées."

L’association Bonsens.org a financé les frais de publication et un ordinateur à 829 euros pour effectuer les travaux.

Étant donné les résultats de l'étude de l'IHU et l'analyse indépendante de Lounnas et al, une mission d'enquête parlementaire devient essentielle afin d'évaluer combien de vie auraient pu être sauvées avec un usage systématique des traitements précoces. Les risques de toxicité de l'hydroxychloroquine, azithromycine, ivermectine sont excessivement faibles, tel qu'il a pu être observé sur des dizaines d'années pour ces molécules (Vigibase de l'OMS recense seulement 114 décès attribuable à l'HCQ sur une période de 50 ans et des dizaines de milliards de doses). En outre, Emmerich a confirmé ce résultat en montrant dans une étude revue par les pairs que, l'état du Para au Brésil, ayant systématisé les traitements précoces, avait 5.5 fois moins de morts que l'état voisin Amazonas, qui lui ne les a pas systématisés. L'analyse bénéfice risque est clairement en faveur de l'usage des traitements précoces.

Estimer le nombre de vies qui auraient pu être sauvées

Il conviendra donc que des experts se penchent sur le nombre de vies qui auraient pu être sauvées avec la systématisation des traitements précoces. 
En France, 167 642 décès ont été attribués au Covid (source : worldometer). En admettant que la cause de mortalité soit vraiment la Covid et non avec la Covid, et en appliquant le taux de 58,1% d'efficacité des traitements précoces obtenu dans l'étude Lounnas et al, une première estimation du nombre de vies sauvées serait de 97 400 (58,1%*167 642 décès). Le taux de mortalité recalculé en France s'élèverait donc à 1 038 décès par million d'habitants (d/mh) (167 642 - 97 400)/67,697 - la population française) contre 2 476 d/mh. 


Toute estimation issue d'un modèle mathématique a besoin d'être calibrée au réel afin d'en valider la pertinence.  
Pour ce faire, reprenons l'étude d'Emmerich qui compare le Para à l'Amazonas. Au Para, les traitements précoces ont été systématisés et il y a 296 d/mh soit 2 575 décès pour une population de 8,7 millions d'habitants pour la période du 11 novembre 2020 au 15 mars 2021. 
En France au 11 novembre 2020, il y avait 42 535 décès Covid et 90 832 au 15 mars 2021 (source worldometer). Il y a donc eu 48 297 décès dans la période. En appliquant le taux d'efficacité de 58,1%, on estime que 28 061 décès auraient pu être évités. Les décès Covid sur la période se seraient donc élevés à 20 236 et le nombre de décès par million d'habitants serait de 298,93 (20236/67,697). Ce chiffre n'est statistiquement pas différent du chiffre des 296 d/mh de l'État du Para.  Ce premier travail de calibration pourra être affiné.

Le nombre total de décès attribués au Covid dans le monde s'élève à 7 003 621 (source Worldometer). En appliquant le taux d'efficacité des traitements précoces obtenu dans l'étude Lounnas et al. ce sont 4 069 104 décès qui auraient pu être évités. Une conclusion qui ne devrait pas laisser insensible les autorités, ainsi que le public, dans sa quête de l'évaluation de l'efficacité des mesures sanitaires de par le monde entier.

 

ndlr : article modifié le 4 mars 2024 - pour inclure l'estimation des vies sauvées.

 

Note : Questions posées à Monsieur François Crémieux étaient les suivantes : 

Je prépare un article sur la publication sur les 30 000 patients traités au CHU de Marseille qui a fait l’objet d’une première publication rétractée et d’une seconde publication par les professeurs de l’IHUM.  Le professeur Molimard s’est exprimé dans les médias en expliquant que cette étude aurait nécessité un agrément RIPH1 et déclare « que c’est un essai sauvage ».

1 – Cette étude étant effectuée sur des patients de CHU et donc sous votre entière responsabilité, avez-vous donné l’autorisation pour exploiter cette base de données rétrospectives ? si oui à quelle date ? 

2 – Est-ce que l’IGAS vous a interrogé à ce sujet et fait des recommandations à ce sujet ?

3 – Les professeurs de l’IHUM ont été attaqués pour cette étude, est-ce que le CHU prend leur défense en tant que responsable de l’institution AP-HM, l’institution qui les emploie ?

4 – Quand Monsieur Molimard déclare que c’est « un essai sauvage », que pouvez-vous dire à ce sujet ? Etant donné qu’il remet ainsi en cause votre responsabilité et les conclusions de l’IGAS ?

5 – Est-il envisagé par le ministère de la Santé de faire un audit pour répondre à la question député Dupont-Aignan au ministre de la Santé sur la validité des résultats de l’IHU en termes de soins et performance du traitement à l’hydroxychloroquine et azithromycine ?

Ndlr  : une version préliminaire de cet article a été publiée le 19 février au matin. 

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