Lycéen grièvement blessé au visage en 2010 : un policier jugé en appel à Paris

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 09 janvier 2017 - 20:50
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Un Flash-Ball tenu par un policier.
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Uun policier est jugé en appel à Paris jusqu'à mercredi pour avoir grièvement blessé un lycéen au visage en 2010.
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Un policier qui a blessé un lycéen en 2015 avec un Flash-ball comparaît devant la justice en appel jusqu'à mercredi. Il avait été condamné en avril 2015 par le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) à un an de prison avec sursis pour "violences aggravées".

C'est une affaire emblématique pour les opposants aux lanceurs de balles de défense, les Flash-Ball et LBD 40: un policier est jugé en appel à Paris jusqu'à mercredi pour avoir grièvement blessé un lycéen au visage en 2010. "Je n'aurais pas dû tirer", a admis lundi Jean-Yves Césaire, condamné en avril 2015 par le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis) à un an de prison avec sursis pour "violences aggravées".

Le policier, qui avait également rédigé des procès-verbaux mensongers pour se couvrir et incriminer sa victime, avait écopé d'une interdiction de travailler dans la police pendant un an, et de porter une arme pendant deux ans. Il avait également dû verser 10.000 euros à sa victime, ainsi qu'à la mère et au père de ce dernier.

Le brigadier, qui travaille désormais pour la "Compagnie départementale d'intervention" en Guadeloupe, fait appel pour alléger ces peines complémentaires, surtout celles liées à l'exercice de son métier.

"Vous ne contestez pas votre culpabilité, c'est tout à votre honneur", a noté le président de la cour d'appel. Le magistrat a rappelé que les lanceurs de balles de défense étaient considérés comme des "armes de catégorie A", interdites à la vente, potentiellement mortelles.

L'avocat du policier, Laurent-Franck Liénard, a lui souligné une "défaillance de formation, une défaillance d'encadrement, un cumul de défaillances qui ont mené au tir", avec une arme présentant par ailleurs un défaut de réglage. Selon l'expert qui a examiné le LBD, la trajectoire de la balle de caoutchouc de l'arme est déviée d'une bonne dizaine de centimètres: selon lui le policier a pu viser le torse du lycéen, mais le toucher à la tête.

Assis derrière le massif fonctionnaire de police, un frêle jeune homme de 22 ans aux cheveux bouclés, accompagné de ses parents, écoute. Geoffrey Tidjani a 16 ans lorsqu'il participe en 2010 devant un lycée de Montreuil à une manifestation contre la réforme des retraites.

Il est atteint par une balle de caoutchouc, hors de toute légitime défense. La cour a visionné une vidéo tournée le jour de la manifestation: on y voit d'abord Geoffrey Tidjani les bras ballants au milieu d'un groupe de jeunes qui blaguent dans la fumée des lacrymogènes. Un peu plus tard, la vidéo montre le jeune homme à l'écart, tirant une poubelle pour la mettre sur la chaussée, puis des cris se font entendre et il s'écarte en titubant.

Souffrant de multiples fractures au visage et atteint à la rétine, le jeune homme a subi plusieurs interventions chirurgicales pour sauver son oeil. Il préfère ne pas répondre à la presse et laisse sa mère parler pour lui. "J'ai l'impression qu'il n'a pas pu grandir, que le temps s'est arrêté pour lui" il y a un peu plus de six ans, dit à l'AFP Corinne Naudin.

Elle explique que son fils n'a pas passé son bac, qu'il a "tout le temps mal au crâne", qu'il "prend des cachets tous les jours" et qu'il a perdu beaucoup de poids. Jean-Yves Césaire est le premier policier à avoir été condamné pour un usage illégal du LBD 40, l'un des deux lanceurs de balles de défense équipant la police, l'autre étant le Flash-Ball.

Le 16 décembre dernier, trois autres policiers ont été condamnés à Bobigny à des peines allant de 7 à 15 mois avec sursis pour avoir blessé au Flash-Ball quatre manifestants, dont l'un avait perdu un oeil en 2009 en Seine-Saint-Denis. L'association Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (Acat) recense un total de 42 blessés et un décès à la suite de l'utilisation de lanceurs de balle de défense. Elle réclame leur interdiction.

 

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