Contrôle au faciès : 13 personnes tentent de faire condamner l'Etat
C'est la seconde fois que treize personnes se retrouvent devant le tribunal pour attenter un procès à l'Etat. Ces plaignant s'estiment victimes de contrôles au faciès et espèrent faire condamner l'Etat et le ministère de l'Intérieur pour faute lourde.
Ils avaient déjà assigné en justice la place Beauvau en octobre 2013. Déboutées en première instance, la 1ère chambre civile du tribunal de grande instance de Paris avait alors estimé qu'ils contestaient en réalité le régime juridique applicable aux contrôles d'identité, et donc la loi elle-même. Elles reviennent donc devant la cour d'appel de Paris, cette fois-ci, avec le soutien important du Défenseur des droits Jacques Toubon.
Etudiants et salariés, de type magrébin ou noir, leur casier judiciaire est vide, mais certains rapportent pourtant avoir subi de nombreux contrôles: un tous les deux jours pendant plusieurs années en moyenne, explique l'un d'entre eux.
Jacques Toubon, appelle les autorités à "prendre des mesures concrètes visant à prévenir et réprimer les contrôles d'identité abusifs" en les "encadrant suffisamment" et en "prévoyant des garanties suffisantes contre les risques arbitraires".
Selon une étude menée en 2009 à Paris par l'ONG Open Society Justice Initiative et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), en France, les personnes perçues comme "noires" et "arabes" sont contrôlées respectivement six et huit fois plus que celles perçues comme "blanches". Rappelons que la lutte contre les contrôles au faciès était l'engagement numéro 30 de François Hollande lors de sa campagne présidentielle.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.