Des drones pour surveiller les français, le ministère de l’Intérieur lance un appel d’offres de 3.8 millions d’euros

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France-Soir
Publié le 19 avril 2020 - 17:49
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FRANCOIS LO PRESTI / AFP
Surveillance par drone
FRANCOIS LO PRESTI / AFP

Le contôle des français, un sujet d’actualité puisque le ministère de l’intérieur vient de lancer un appel d’offre pour acheter 651 drones, justement pour les surveiller.  Le président n’a pas fini de louer le comportement civique des français, dans le respect du confinement, que le sujet de la surveillance refait surface.  Surveillance par application, par drone, traçage de l’épidémie, attestation numérique sur smartphone.

3.8 millions d’euros pour renforcer le système de surveillance, de reconnaissance, de recherche et de renseignement.

Les français sont déjà dans l’obligation de faire usage d’une attestation de sortie qui n’est pas sans rappeler le « mot justificatif des parents » pour qu’un élève sorte de son établissement scolaire.  Les verbalisations ont été nombreuses, et certaines villes, comme Nice, ont déjà eu recours à une flotte de drones pour sensibiliser les habitants, basés sur le modèle mis en place à Madrid.

Le document paru au bulletin officiel des marchés publics fait état de 651 drones de surveillance.  565 sont de catégorie micro-drones, plutôt légers (moins de 1 kilogramme), et capables de filmer à 100 mètres.  Les autres caractéristiques techniques concernent l’autonomie (25 minutes), un zoom x6 et surtout un niveau sonore assez bas. 66 drones de « capacité nationale » avec des caractéristiques plus avancées (8 kilogrammes maximum, vol jusqu’à 120 mètres d’altitude, capacité de filmer à 500 mètres avec une caméra thermique).  Enfin 20 nano-drones embarquant un capteur photo VGA et un capteur thermique complètent l’appel d’offres de 3.8 millions d’euros. 

Eduquer c’est prévenir

L’éducation est laissée pour compte.  Les français n’ont pas un comportement infantile, et souvent un discours éducatif est préférable à la surveillance.  Ce n’est pas l’un ou l’autre mais l’un avec l’autre qu’il faut mettre en place.  Les gestes barrières sont mis en avant sur tous les médias, sur tous les sites du gouvernement et vus par tous les français. « Appliquer un geste barrière est une chose, un geste barrière expliqué et compris en est une autre ».

Une personne de 65 ans nous disait :

« Je ne vais pas aller m’exposer à des risques inutiles, j’attends autres choses du gouvernement que d’être traitée comme un enfant ».

Un enseignant qui répondait à nos questions sur la manière dont l'école allait reprendre, suite à l’annonce du président, (ndlr à partir du 11 mai si les conditions sanitaires le permettent) : "je ne sais pas, on ne nous demande pas",

"Cependant, comme pour les autres réformes, nous attendons la directive du Ministre ». 

Démonstration que la centralisation excessive des décisions ne permettra jamais de prendre en considération les caractéristiques physiques de chaque établissement.  Les lignes directrices doivent être fixées par le gouvernement, cependant l’application doit être laissée à l’appréciation des établissements, des enseignants, des maires, des parents et des élèves.

La position du gouvernement, sur les masques, les tests, les divers traitements, a manqué de clarté, influencée par l’évolution rapide et changeante des connaissances et des conséquences épidémiologiques du virus.  Ce nouvel appel d’offres ne passera pas inaperçu avant l’explication sur les directions que pourraient prendre le déconfinement.  Il est important que le gouvernement soit clair dans sa démarche, en faisant confiance aux français, afin que le déconfinement ne tourne pas à la déconfiture.

« L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde » Nelson Mandela.

 

Lire aussi : 

Surveillance du confinement par smartphone: la réalité rattrape-t-elle la fiction de Big Brother?

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