Un couple illégitime à la Maison-Blanche ?

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Elisabeth Dancet, journaliste pour FranceSoir
Publié le 27 février 2021 - 12:21
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Biden et Harris à la Maison-Blanche
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WH (YT)
Biden et Harris à la Maison-Blanche
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Connu pour ses bafouilles, Joe Robinette Biden est une figure familière de la politique américaine et a accumulé durant sa longue carrière un capital sympathie auprès du public ; celui qui se présentait comme l’homme des syndicats ("I am a Union man. Period") et rappelait volontiers ses origines modestes a fait rire des millions d’américains, incarné par des comiques comme Robin Williams dans « Joe qui radote ». L’oncle de bonne famille affirmait haut et fort il y vingt ans être « l’homme le plus pauvre de D.C. ».

Dans son nouvel ouvrage, Profiles in corruption, Peter Schweizer envoie un violent coup de projecteur sur les comportements de ces leaders démocrates davantage occupés à s’enrichir qu’à défendre les classes moyennes et l’intérêt général. Le clan Biden, dont la fortune s’est considérablement étendue durant les années politiques de leur champion, remporte le gros lot. L’auteur n’en est pas à son coup d’essai. Ce conservateur respecté pour la qualité des investigations qu’il mène avec ses équipes a contribué à ébrécher la réputation d’Hillary Clinton et de la fondation du même nom. Clinton Cash, son ouvrage paru en 2015, est devenu rapidement un best-seller ; il a secoué les médias, déclenché des enquêtes par le FBI et détruit la réputation de H. Clinton qui, malgré la formidable machine du parti, a perdu les élections présidentielles de 2016 avec les conséquences que l’on sait. Après quatre années de dénigrement systématique du Président Trump, les médias dominants ont tout fait pour étouffer les couleuvres qui se cachent sous le clan Biden et éviter un nouvel échec en 2020. Malgré leurs machinations et leurs censures, les fraudes ont été tellement massives que la longévité du couple illégitime locataire de la Maison Blanche semble incertaine.

Chez les Biden, la politique est depuis le début une opération familiale. Quand Joe est élu sénateur du Delaware en novembre 1972 à l’âge de 29 ans sous l’étiquette démocrate, son frère James s’occupe de financer la campagne tandis que sa sœur Valérie est en charge de la communication. Valérie exercera ce rôle à chacune des réélections. Sénateur pendant 36 ans, Joe aura servi sous 7 présidents, des Républicains Richard Nixon aux Bush père et fils en passant par les Démocrates Jimmy Carter et Bill Clinton. Il sera président de la commission judiciaire qui votera le Patriot Act en 2001, et chef du comité des Affaires étrangères au Sénat pendant plusieurs années. Le clan le pousse à viser plus haut ; en 1988, il est candidat aux primaires démocrates pour les présidentielles, mais se retire quand la presse découvre qu’il a plagié un député travailliste britannique dans l’un de ses discours. Politiquement il est bien loin des préoccupations actuelles mises en avant par le parti, volontiers ségrégationniste, peu sensible aux victimes de harcèlement sexuel, Biden a voté pour la défense du mariage entre homme et femme avant de retourner sa veste et de soutenir le mariage homosexuel. Joe a su s’adapter au fil de sa carrière et embrasser les priorités de l’époque. Une constante demeure, le clan fait des affaires : ses frères et sœur, sa fille Ashley et surtout son fils Hunter. L’incompétence n’est pas un problème car le sésame est toujours le même : Joe Biden, ses réseaux à Washington et l’accès à l’argent publique. Dès 2001, son fils Hunter met sur pied une activité de lobbying à deux pas de la Maison Blanche pour des clients avides d’obtenir des fonds publics. Tous les secteurs sont bons à prendre, de l’université du Delaware aux réserves indiennes en passant par les services de soin et de santé, la fonction de middle man fonctionnera très bien jusqu’en 2006, quand une législation du Sénat oblige les élus à déclarer par écrit que les lois qu’ils votent ne bénéficient pas à leur famille.

A nouveau candidat aux primaires en 2008, Biden, fort de son expérience des relations étrangères, est choisi par Obama pour être son colistier et sera vice-président de 2008 à 2016. Les affaires du clan prennent alors une tournure internationale. Dès 2009, Hunter en partenariat avec Devon Archer crée Rosemont Seneca Partners, société basée à D.C. qui effectuera des deals de grande envergure. En 2014, durant les manifestations en Ukraine, le Vice-Président Biden se rend à Kiev pour proposer une assistance technique et des prêts garantis au gouvernement ; deux semaines plus tard, Devon Archer suivi par Hunter, rejoignent le conseil d’administration de Burisma, la principale entreprise d’énergie du pays. Hunter n’a aucune expérience ni de l’Ukraine, ni du secteur de l’énergie. Le chef de mission diplomatique US George Kent exprime publiquement ses réserves sur cette fonction embarrassante confiée au fils du Vice-Président. Joe fait la sourde oreille. Tout comme son partenaire Archer, Hunter percevra un million de dollars par an de Burisma. En contrepartie, l’oligarque Zlochevsky propriétaire de Burisma échappera aux poursuites judiciaires pour corruption.

Tony Bobulinski, un homme d’affaire associé au clan Biden pour structurer leurs actions avec la Chine, a claqué la porte et témoigné officiellement du fait que Joe Biden, malgré ses dénégations systématiques, était tout à fait au courant des affaires menées par son fils et son frère James en Chine et ailleurs. Bobulinski possède les CR de réunions, les mails et SMS échangés avec Hunter Biden à propos de leurs deals, messages dans lesquels Hunter se réfère à son père comme à son patron. Il a remis l’ensemble de ces pièces au FBI. Pendant les 2 mandats de son père, Hunter et ses complices continuent d’œuvrer dans les recoins les plus sombres de la finance internationale. Entre 2014 et 2015, Rosemont Seneca reçoit plusieurs millions $ d’honoraires d’Elena Baturina, oligarque russe ex-épouse du maire de Moscou, dont les activités sont sous investigation pour extorsion de fonds publics dans son propre pays. La société reçoit également des fonds du Kazakhstan. Les deals les plus faramineux cependant sont conclus avec la Chine, le géant compétiteur principal des USA loin d’être un allié. En 2010 et 2011, Hunter - bénéficiant de la protection des services secrets US - se rend en Chine à deux reprises et rencontre des officiels du gouvernement chinois soucieux d’investir dans les fleurons de l’industrie américaine. En 2013, dix jours après le voyage officiel de Joe Biden à Pékin, voyage durant lequel Hunter l’accompagne, la nouvelle holding Gemini-Rosemont finalise un deal d’1 milliard $ avec le gouvernement chinois pour procéder à des acquisitions ! Cet investissement doublera entre 2015 et 2017. Les observateurs politiques diront à l’époque que la position officielle du Vice-Président Biden face aux actions du PCC s’était « adoucie ».

Schweizer dénonce enquêtes à l’appui ces actes de corruption par proxy de grande envergure, actes criminels passibles de poursuites pénales. Ses découvertes ont été confirmées par deux événements. Hunter Biden, dont l’addiction au crack est avérée, a eu la mauvaise idée d’oublier son ordinateur portable dans un atelier de réparation au Delaware. Saisi par le FBI en Avril 2019, l’ordinateur a révélé du contenu pornographique associé au crack, mais surtout ses nombreux mails et échanges sur les affaires en cours via un réseau complexe de sociétés avec Burisma en Ukraine, Elena Baturina en Russie et plusieurs deals de rachat d’entreprises américaines, notamment dans le domaine de la haute technologie par des entreprises chinoises liées au PCC. Par ailleurs, en Septembre 2020, la commission du Sénat dirigée par Ron Johnson et Chuck Grassley a produit un rapport inquiétant sur les nombreux deals conduits par Hunter Biden à l’étranger. Les médias dominants ont beau censurer ces informations ou utiliser la vieille rengaine de la théorie du complot, les faits sont là. Hunter Biden fait l’objet d’un contrôle fiscal, mais Joe Biden devrait être poursuivi pour soupçons de trafic d’influence, délit d’initié et suspecté de trahison pour des opérations de contre-intelligence avec la Chine, encourant les peines les plus graves. Comment expliquer l’inaction du département de la Justice suite à la saisie de l’ordinateur de Hunter et à la publication du rapport du Sénat ? Le même homme dont par ailleurs, les facultés intellectuelles sont visiblement altérées, se retrouve depuis le 20 janvier 2021 locataire de la Maison Blanche. Qui sont ceux qui le protègent et qui ont choisi sa colistière, inconnue du grand public ?
 

Kamala Harris fait ses classes en politique

Figure de la vie politique californienne, Willy Brown est un politicien né. Il a été président de l’assemblée de Californie pendant 14 ans puis maire de San Francisco de 1996 à 2004, premier afro-américain à remporter ce poste. Brown est connu pour son sens de la démesure, de l’organisation d’événements grandioses au système de rétribution systématique de ses faveurs pour protéger ses alliés et son groupe à l’assemblée, et s’est attiré de nombreuses critiques. Poursuivi à plusieurs reprises par le FBI pour corruption et népotisme, l’homme s’affiche à gauche du parti démocrate, mais sous sa gestion laxiste, le nombre de sans-abris ne cesse d’augmenter et les services sociaux sont débordés, quand M. le maire et ses amis continuent de mener grand train. Amateur de vêtements et de voitures de luxe, il n’hésite pas à s’exposer publiquement avec ses jeunes maitresses, alors même qu’il est marié. En 1994, Kamala Harris, âgée de 29 ans, devient la maitresse de Brown, de 31 ans son aîné. Selon le procédé coutumier du copinage, W. Brown la fait nommer à deux postes de commissions de l’état, emplois à temps partiel fort bien rémunérés pour lesquels elle n’a pas de compétence particulière. Elle l’accompagne dans ses campagnes de collecte de fonds où, tout sourire, Kamala rencontre l’élite de San Francisco, accédant ainsi aux cercles de pouvoir indispensables au financement d’une carrière politique. Après avoir été élu maire, Brown rompt avec Harris, mais il continue de la soutenir lorsqu’elle se présente contre Terrence Hallinan au poste de procureur de district. Comme Obama qu’elle assistera dans sa campagne, cette politicienne ambitieuse a intégré que l’époque est favorable aux femmes et la couleur de sa peau un atout politique.

L’image et l’exercice arbitraire de la justice

Dans son poste d’avocate de district puis plus tard d’avocate générale de la Californie, poste qu’elle occupera pendant plus de 10 ans, K. Harris se distingue, d’après Peter Schweizer, par un schéma récurrent dans son exercice de la justice : l’aptitude à enterrer les affaires qui concernent Willy Brown et ses alliés, ses soutiens financiers ainsi que ses proches. Comme avec beaucoup de démocrates et un certain nombre de républicains, la frontière entre le judiciaire et le politique devient de plus en plus floue. Cette représentante du parti des classes moyennes et des minorités exerce la justice selon deux poids deux mesures. Le respect de la loi s’applique à ceux qui ne gênent ni les élites financières ni la classe dominante. Pour ceux qui comptent, les règles du jeu sont adaptées ou les dossiers sont classés sans suite. Au cours des années 2000, une affaire occupe le devant de la scène dans tout le pays et le reste du monde occidental : la sanction des prêtres ayant abusés sexuellement d’enfants. Alors que plus de 50 villes américaines ont poursuivi en justice ces agresseurs, exigeant réparation pour leurs victimes, la ville de San Francisco en la personne de son avocate de district n’en a poursuivi aucun. Dans son image publique, Harris se présente comme défenseuse des victimes et particulièrement des enfants. D’après les investigations menées par l’équipe de Schweizer, elle a classé et enterré des dizaines de plaintes déposées par les associations de victimes contre des prêtres catholiques du diocèse de la ville. A ce jour, ces dossiers demeurent introuvables.

L’exercice sélectif de la justice de Harris semble s’adapter en fonction du plus offrant à même de servir ses ambitions politiques. Un exemple parmi d’autres illustre l’application de ce qu’elle a appris auprès de son mentor. L’association des Filles de la Charité, propriétaire de plusieurs hôpitaux endettés en Californie et soutenue par le syndicat des infirmières de l’état, insiste auprès de l‘avocate générale pour autoriser leur reprise par Prime Healthcare, société expérimentée dans le management d’hôpitaux. Mais les alliés politiques d’Harris qui financent sa campagne alors qu’elle vise un poste de sénatrice pour les élections de 2016, ne l’entendent pas ainsi. Harris fait en sorte de bloquer le deal ; elle rend le rachat par Prime Healthcare impossible en imposant 300 conditions exposées dans un document de 77 pages, conditions qu’elle a composées elle-même. Elle autorisera la reprise par un fond d’investissement sans aucune expérience dans la gestion hospitalière qui s’empressera de supprimer les services aux patients que Prime Healthcare avait garanti. En récompense, Harris a obtenu les fonds pour sa campagne qui lui a valu son poste de sénatrice en 2016. Lors des primaires démocrates de 2020, mis à part les éléphants du parti tels que Biden, Sanders et Warren, rien ne distingue Harris des autres candidats, ni son charisme et encore moins son programme. En fait ses résultats sont médiocres, elle arrive 6° sur les 18 candidats qui se retirent avant les primaires, avec 844 votes populaires, très loin derrière Julian Castro, maire de San Antonio au Texas, qui en remporte plus de 37 000, ou Marianne Williamson, auteur à succès de livres de développement personnel et spirituel, qui obtient 22 334 voix. Autrement dit, Harris n’est pas le choix du peuple. L’état profond la choisit pour son image, et parce qu’elle a démontré sa docilité à servir ceux qui dirigent le système en place. K. Harris est en phase avec l’opinion qu’ils comptent bien continuer de manipuler, tout comme le décompte des bulletins de vote.

En sommes-nous arrivés là ?

Comme l’avait affirmé William Casey en 1981, alors directeur de la CIA sous Reagan et soupçonné d’avoir orchestré la vente illégale d’armes à l’Iran, « nous saurons que notre plan de désinformation est achevé quand tout ce que croit le public américain est faux ».

En sommes-nous arrivés là ? Avec l’élection contestée à la présidence US de ce drôle de couple dont le sens de l’éthique laisse vraiment à désirer, il est temps de se poser vraiment la question.

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