Référendum au Royaume-Uni : le Brexit donné gagnant

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 24 juin 2016 - 09:01
Image
Le drapeau des partisans du "Brexit"
Crédits
©Chris J. Ratciffe/AFP
Les premiers résultats placent en tête les votes en faveur du Brexit.
©Chris J. Ratciffe/AFP
A l'issue d'un référendum historique, le Brexit est donné gagnant selon les estimations des grandes chaînes du pays ce vendredi matin. Le vote pour une sortie de l'Union européenne serait en tête avec près de 52%. La participation a été estimée officiellement à 72,2%.

Les Britanniques ont voté pour une sortie de l'Union européenne, selon les estimations ce vendredi 24 matin des grandes chaînes du pays, à l'issue d'un référendum historique qui fait déjà sentir ses premiers effets sur les marchés asiatiques. Le Brexit, ou British Exit, était en tête avec près de 51,7% des voix après dépouillement dans 300 des 382 centres du pays, peu avant 4h GMT, selon le décompte officiel, grâce à des résultats largement favorables dans plusieurs villes du nord de l'Angleterre et au Pays de Galles. Dans la foulée, la bourse de Tokyo a plongé de 5% et la livre sterling est tombée au plus bas face au dollar depuis 1985. Et nombre de responsables européens devraient se lever vendredi avec une gueule de bois politique.

Peu avant les prévisions de la BBC et de plusieurs autres chaînes britanniques, le leader du parti europhobe Ukip, Nigel Farage, a dit commencer "à rêver d'un Royaume-Uni indépendant". "Si les prévisions se vérifient, ce sera la victoire des vrais gens, des gens ordinaires", a lancé M. Farage, cofondateur de l'Ukip en 1993, qui œuvre depuis le début pour un Brexit. "Nous l'avons fait pour l'Europe entière. J'espère que cette victoire va faire tomber ce projet raté et nous guider vers une Europe de nations souveraines", a-t-il ajouté.

Les bookmakers, qui donnaient plus de 90% de chances à une victoire du "Remain" à la clôture des bureaux de vote jeudi à 21h GMT, n'accordaient plus qu'une chance infime au maintien dans l'UE aux premières heures de la matinée. Le résultat officiel de ce référendum aux enjeux colossaux pour l'avenir du Royaume-Uni et du reste de l'Europe devrait être annoncé vendredi au petit matin. La participation a été estimée officiellement à 72,2%. On attendait toujours le verdict définitif des grandes villes, dont Londres. La City de Londres, le quartier de la Finance, a voté à une majorité écrasante pour un maintien mais le nombre de voix était trop insignifiant pour peser.

Au QG de la campagne de "Vote Leave", dans un immeuble londonien, l'atmosphère était à la fête: les bouchons de champagne ont sauté à l'annonce du premier résultat pour un Brexit, celui de la ville de Sunderland. Des cris de joie accueillaient l'annonce à la télévision de chaque résultat favorable à la sortie de l'UE. Des drapeaux britanniques constellaient les tables et les militants attendaient d'avoir plus de résultats avant d'attaquer un gros gâteau "Leave" en forme de bouteille de champagne.

Les derniers sondages penchaient pourtant plutôt vers un maintien dans l'UE. Un ultime sondage YouGov publié à la clôture des bureaux de vote avait donné le maintien dans l'UE en tête à 52% contre 48%. Deux autres enquêtes d'opinion conduites avant et après le vote donnaient le même écart. L'enjeu est de taille et tous les dirigeants européens sont intervenus pour retenir les Britanniques, conscients que leur départ ferait peser une menace de désintégration du club des pays membres de l'UE.

Le président français François Hollande avait estimé qu'il faudra "engager une relance de la construction européenne", quelle que soit l'issue du référendum. Outre les conséquences économiques immédiates pour le pays et au delà, un Brexit serait dommageable à plus long terme, ont prévenu les grandes institutions financières internationales, du FMI à l'OCDE. Un Brexit ouvrirait aussi une période de turbulences politiques, avec un possible départ de David Cameron. Le Premier ministre britannique, qui a mis en jeu sa crédibilité en menant campagne pour le maintien dans l'UE, a voté à Londres sans faire de déclaration. Il a appelé un peu plus tard ses compatriotes à opter pour le maintien, gage selon lui d'un "avenir meilleur".

Le référendum a exposé les profondes divisions au sein des Tories et de son gouvernement conservateur, dont plusieurs membres ont fait campagne pour un Brexit. Malgré ces divisions, 84 députés conservateurs eurosceptiques ont publié après la fermeture des bureaux de vote une lettre affirmant que David Cameron devait rester Premier ministre quel que soit le résultat du référendum. "Nous, partisans d'une sortie et membres du parti conservateur (...) estimons que, quelle que soit la décision du peuple britannique, vous avez à la fois le mandat et le devoir de continuer à diriger la nation", ont écrit les signataires, dont Boris Johnson, chef de file du camp du Brexit et ex-maire de Londres.

Cherchant à freiner les divisions au sein de son parti conservateur, M. Cameron avait annoncé en janvier 2013 la tenue de ce référendum. Mais il a ouvert une boîte de Pandore et déchaîné les passions, attisées par les redoutables tabloïds britanniques, toujours prompts à vilipender l'UE.

 

À LIRE AUSSI

Image
Les drapeaux du Royaume-Uni et de l'Union européenne
Brexit : l'Europe suspendue au vote des Britanniques
Les Britanniques décident jeudi s'ils souhaitent ou non rester dans l'Union européenne ou devenir la première nation à la quitter. Jusqu'au dernier moment, les sondage...
23 juin 2016 - 20:22
Politique
Image
Une femme avec des billets dans la main.
Brexit : les Britanniques nombreux à échanger leurs livres sterling
L'incertitude demeurait jeudi, jour du référendum sur le Brexit au Royaume-Uni. Face à une chute annoncée de la livre sterling en cas de vote pour une sortie de l'Euro...
23 juin 2016 - 15:52
Tendances éco
Image
Le drapeau des partisans du "Brexit"
Brexit : c'est le jour J, les citoyens votent
L'heure est venue pour les Britanniques de dire s'ils veulent ou non sortir de l’Union européenne. Au total, 46,5 millions de citoyens se sont inscrits pour voter. Le ...
23 juin 2016 - 10:52
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.