Moscou : plus de 115 morts dans une attaque armée revendiquée par l'EI

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G.L France-Soir avec AFP
Publié le 23 mars 2024 - 11:54
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Krasnogorsk, banlieue de Moscou, La Salle de concert du Crocus City Hall, en feu après l’attentat du vendredi 22 mars
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Plus de 115 personnes ont perdu la vie et de nombreux autres ont été blessés lors d'une attaque armée survenue vendredi soir dans une salle de concert à Krasnogorsk en périphérie de Moscou. L'attentat, marqué par un incendie massif, a été revendiqué par le groupe jihadiste État Islamique (EI). Les autorités russes sont activement à la recherche des assaillants. Le nombre de victimes pourrait s'accroître. 

L'attaque, qui s'inscrit dans une série d'assauts précédemment dirigés contre la Russie par l'EI, s'est déroulée dans une ambiance de chaos. Selon des sources officielles, les terroristes ont ciblé un rassemblement important dans la banlieue moscovite, avant de se replier en sécurité. La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a qualifié l'événement d'"attentat terroriste sanglant" et de "crime monstrueux", tandis que l'Ukraine rejetait toute implication, pointant du doigt une possible action des services secrets russes. 

  

Le ministre de la Santé, Mikhaïl Mourachko, a rapporté que 115 personnes, dont cinq enfants, ont été hospitalisés, soulignant la gravité de l'état de soixante adultes et un mineur. L'assaut a eu lieu au Crocus City Hall, une salle de concert située à Krasnogorsk, au nord-ouest de Moscou. Des journalistes présents sur place ont témoigné d'un incendie majeur, d'une forte présence policière et de secours très importants. 

Le gouverneur de la région de Moscou, Andreï Vorobiov, a pris la parole pour informer que l'incendie avait été presque entièrement maîtrisé, permettant aux secouristes d'accéder à l'auditorium, dont le toit s'était effondré. Les opérations de déblaiement, nécessitant l'intervention de près de 500 secouristes, devraient se poursuivre tout au long de la journée. 

Les détails de l'attaque sont glaçants. Un producteur de musique présent sur les lieux a décrit avoir entendu des rafales de mitraillette et des cris terrifiants, témoignant de la panique parmi les spectateurs tentant de fuir. Des témoins ont vu des individus en tenue de camouflage ouvrir le feu dans la salle de concert, lançant ce qui semblait être des grenades ou des bombes incendiaires, provoquant ainsi l'incendie qui a ravagé près de 13 000 m² de bâtiment. 

Le président Vladimir Poutine, informé dès les premiers instants de l'attaque, a souhaité un rétablissement rapide aux victimes et a remercié les intervenants.  

L'attaque a suscité une onde de choc internationale, avec des réactions de solidarité de la part de la Maison Blanche, de l'UE, de l'Espagne, du président français Emmanuel Macron, du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, et d'autres. Le président chinois Xi Jinping a présenté samedi ses "condoléances" à Vladimir Poutine, en assurant que la Chine "soutenait fermement les efforts du gouvernement russe pour maintenir la sécurité et la stabilité" en Russie. 

Un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak, a affirmé que l'Ukraine, qui faisait face depuis deux ans à une offensive militaire russe, "n'avait absolument rien à voir" avec la fusillade. 

Une unité de combattants russes anti-Kremlin à l'origine de plusieurs incursions armées à la frontière russe ces derniers mois, la Légion Liberté de la Russie, a aussi nié toute implication. 

L'ambassade américaine en Russie avait averti il y a deux semaines ses citoyens qu'elle "suivait de près des informations selon lesquelles des extrémistes avaient planifié de cibler de grands rassemblements à Moscou, y compris des concerts". 

En réponse à l'attaque, le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, a annulé tous les événements publics prévus pour le week-end, mesure suivie par plusieurs autres régions en signe de solidarité. Des mesures de sécurité renforcées ont été mises en place dans toute la Russie, particulièrement dans les aéroports et d'autres grandes villes. 

L'attaque a eu lieu lors d'un concert du groupe de rock russe Piknik, ajoutant une couche de tragédie culturelle à l'événement.  

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