L’administration Biden “satisfaite” du sabotage des gazoducs Nord Stream
Washington continue de rejeter fermement les accusations selon lesquelles les États-Unis étaient impliqués dans les actes de sabotages des gazoducs sous-marins Nord Stream… mais l’administration Biden s’en félicite néanmoins ouvertement. C’est la sous-secrétaire d'État pour les Affaires politiques, Victoria Nuland, qui a exprimé cette position, lors d’une audience au Sénat le 26 janvier 2023.
La diplomate américaine, qui a été secrétaire d'État assistante pour l'Europe et l'Eurasie entre 2013 et 2017 sous Barack Obama, était interrogée par Ted Cruz, sénateur du Texas au Congrès des États-Unis depuis 2013. Sa question portait sur les sanctions imposées contre le gazoduc Nord Stream 2, pour lesquelles “le président ukrainien Zelensky a prié, voire supplié, les États-Unis”, et leur efficacité : “Il a dit qu’adopter ces sanctions était, à ce moment-là, l'une de nos dernières chances pour prévenir l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Avait-il tort ?”.
Victoria Nuland ne répond pas à la question de savoir si de telles sanctions auraient réellement pu dissuader les forces russes de lancer une offensive militaire sur le territoire ukrainien. Près de six mois après les actions de sabotage sur les gazoducs, le conflit se poursuit et connaît un enlisement sans précédent.
Les États-Unis accusés d’être derrière l’acte de sabotage
La sous-secrétaire d'État pour les Affaires politiques s’est juste contentée de rappeler que Nord Stream “n’est qu’un morceau de métal au fond de la mer”, si tel était le souhait de l’Ukraine. Néanmoins, elle révèle que “l’administration [Biden] est très heureuse et satisfaite de savoir” que Nord Stream "soit dans cet état".
Elle affirme par ailleurs qu’elle a été “personnellement impliquée avec Antony Blinken” dans les négociations avec la Russie pour "empêcher cette guerre".
Quelques jours après les explosions de Nord Stream, les accusations contre le Kremlin ont commencé à pleuvoir. La secrétaire américaine à l'Énergie, Jennifer Granholm, avait déclaré qu’il “est hautement improbable que ces incidents soient une coïncidence”, blâmant la Russie. Le ministre allemand de l'Économie, Robert Habeck, avait également fait ce sous-entendu : “La Russie qui dit 'Ce n'était pas nous' c'est comme dire 'Je ne suis pas le voleur’”. Un conseiller de Volodymyr Zelensky a qualifié les explosions “d'attaque terroriste planifiée” par son voisin qui “a agressé l’Union européenne”.
La Russie, à son tour, a accusé le 28 septembre les États-Unis d’être à la manœuvre derrière ce sabotage. Le Kremlin n’est pas le seul à défendre cette hypothèse.
Accusée de tous bords, la Russie "n’est peut-être pas responsable du sabotage” selon les premières conclusions d’une enquête de plusieurs mois qui démontrent que “rien ne lie, de manière concluante, Moscou à l'attaque", selon le Washington Post. “La condamnation de Moscou a été rapide et généralisée”, lit-on dans l'article.
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