Grèce : que propose Syriza, le parti d'extrême gauche aux portes du pouvoir ?

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E.B.
Publié le 24 janvier 2015 - 15:17
Mis à jour le 25 janvier 2015 - 16:11
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Le leader de Syriza, Alexis Tsipras.
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Reuters/Yannis Behrakis
Le parti dirigé par Alexis Tsipras fait figure d'immense favori des élections législatives.
Reuters/Yannis Behrakis
Le parti dirigé par Alexis Tsipras fait figure d'immense favori des élections législatives du 24 janvier. Avec pour obsession la lutte contre l'austérité.

L'Europe a les yeux rivés vers la Grèce. Alors que les élections législatives anticipées se dérouleront ce dimanche 25 janvier dans le pays, Syriza, le parti de la gauche radicale est crédité de 32,5 % des intentions de vote, selon les dernières enquêtes d'opinion.

Comment un parti quasiment inconnu avant 2012 a-t-il pu ainsi arriver aux portes du pouvoir? Son jeune leader, Alexis Tsipras, souvent comparé à Jean-Luc Mélenchon, se sent pousser des ailes et pourrait bien devenir le prochain Premier ministre.

Même si une victoire totale n'est pas certaine (Syriza n'obiendra probablement pas la majorité absolue), la politique du parti sera en rupture complète avec celle menée par les précédents gouvernements grecs.

La situation reste très compliquée en Grèce. Depuis la crise financière et économique mondiale débutée en 2008, le pays est sur les rotules. Même si l'actuel gouvernement Samaras a réussi à ramener un peu de croissance en 2014, la pauvreté reste galopante dans les rues du pays, le taux de chômage multiplié par 3 depuis 2009, et la dette toujours énorme.

Sur ce terrain économico-sociale, Syriza a réussi à séduire au-delà des clivages traditionnels, grâce à de nombreuses promesses, parmi une population saignée à blanc par des années de rigueur, et lassée des mesures d'austérité des partis traditionnels.

Un parti plutôt "modéré"

Concrètement, le parti promet des mesures sociales chocs: une augmentation du salaire minimal, des soins gratuits pour une grande partie de la population, la création de 300 000 emplois dans le secteur public, le courant électrique gratuit pour 300.000 ménages et l'extension du nombre de bénéficiaires du chômage. Des mesures qui coûteraient environ 12 milliards d'euros, et que le parti veut financer grâce à la relance, la lutte contre l'évasion fiscale, et à la réaffectation des ressources issues du programme européen.

C'est d'ailleurs au niveau européen que l'avènement du parti fait peur à certains. Alors que le montant de la dette grecque s'élève à 321 milliards d'euros (environ 175% du PIB), Syriza veut renégocier complètement les mesures d'austérité imposées par les accords passés entre Athènes et la Troïka (UE-FMI-BCE) pour restructurer la dette. Le parti souhaiterait obtenir l'annulation d'une partie de celle-ci, ainsi qu'un étaiement des remboursements restants.

Cela dit, si l'étiquette "parti d'extrême gauche" inquiète plusieurs dirigeants économiques et politiques, Syriza reste une organisation plutôt modéré, ayant abandonné une bonne partie de sa rhétorique marxiste afin de rassembler le plus grand nombre. Certes, Alexis Tsipras multiplie les promesses sociales et se pose en ennemi de l'austérité, mais il a également martelé sa volonté de respecter l'équilibre budgétaire et de rester dans la zone euro. D'ailleurs, certains investisseurs ne se sentent pas menacés par Syriza, estimant que l'austérité en Europe est contre-productive.

Alexis Tsipras le promet: "Une victoire de la Syriza sera un tournant historique pour l'Europe". En attendant, c'est le continent en entier qui suivra les résultats de l'ancien "petit poucet" politique demain. 

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