Marine Le Pen "espère" la victoire de Syriza en Grèce
Marine Le Pen n'en est pas à une contradiction près. La présidente du Front national vient ainsi de déclarer au Monde, qu'elle "espère la victoire de Syriza", aux élections législatives grecques de dimanche 25 janvier. Oui, Syriza, le parti d'extrême-gauche.
Pour autant, Marine Le Pen, à la tête de la principale formation d'extrême-droite française, estime "complètement cohérente" cette ligne, par ailleurs déjà défendue début janvier par son vice-président Florian Philippot. C'est ainsi par stratégie qu'elle se positionne publiquement pour le parti fondé notamment par d'anciens leaders communistes grecs.
Dressant le constat d'"une fracture en Europe qui passe par la reprise en main des peuples contre le totalitarisme de l’Union européenne et de ses complices, les marchés financiers", la présidente du FN espère ainsi que la victoire de Syriza renforce le camp des eurosceptiques. Pourtant, même s'il affiche son hostilité envers le programme d'austérité imposé à la Grèce par la Troïka, Alexis Tsipras, le président de Syriza, a encore assuré récemment qu'il ne souhaitait pas que son pays sorte de la zone euro.
Quel intérêt alors pour Marine Le Pen et le Front national? Selon Le Monde, il s'agit tout simplement d'une nouvelle pierre ajoutée à l'entreprise de dédiabolisation: "plus il y a de confusion, plus il est difficile de renvoyer le FN à ce qu’il est fondamentalement, c’est-à-dire un parti d’extrême droite", assure ainsi le quotidien du soir.
Fin décembre, le Parlement grec a rejeté le gouvernement proposé par le candidat conservateur Stavros Dimas. Des élections législatives anticipées auront donc lieu dimanche prochain, 25 janvier. Syriza est actuellement largement favori pour l'emporter, reste à savoir si le parti parviendra à faire élire assez de députés pour ne pas être contraint à négocier au sein d'une coalition.
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