Gaza : les négociations pour une trêve au point mort à nouveau, l’OMS poursuit sa campagne de vaccination contre la polio

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France-Soir
Publié le 06 septembre 2024 - 11:45
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Les maigres espoirs d’une trêve à Gaza butent une fois de plus sur l’obstination des deux parties, Israël et le Hamas, à camper sur leur position. Les deux belligérents se rejettent la responsabilité de l’échec du nouveau round de négociations, au moment où les combats et les bombardements israéliens dans l’enclave palestinienne se poursuivent. Amnesty International a demandé une enquête pour crime de guerre contre Tel Aviv tandis que la rapporteur spéciale de l’ONU pour les territoires palestiniens alerte sur le risque que les violences s’étendent en Cisjordanie occupée. L’OMS annonce la réussite de sa première vaccination contre la polio à Gaza.   

Les négociations pour une trêve sont toujours au point mort. Ni Israël ni le Hamas ne témoigne d’une volonté de lâcher du lest. Mardi, Washington a appelé à finaliser un accord.  “Nous essayons de trouver des terrains sur lesquels commencer les négociations mais ils refusent et disent qu'il n'y a rien à discuter”, a déclaré Benyamin Netanyahu, sous pression par d’importantes manifestations israéliennes pour trouver un accord lié aux otages. Dimanche dernier, les corps de six d’entre eux ont été découverts par Tsahal.  

Le Hamas et Tel Aviv intraitables 

Parmi ses conditions, le Premier ministère israélien cite le contrôle du “couloir de Philadelphie”, une zone tampon qui sépare la bande de Gaza de l’Egypte, pour, dit-il, empêcher la contrebande d’armes. La condition irrite aussi bien le Hamas que Le Caire. Le mouvement palestinien, de son côté, exige un retrait total de l’armée israélienne, de cette zone tampon comme de l’ensemble de Gaza, accusant Tel Aviv “d’empêcher l’obtention un accord” par cette volonté. Le nombre de prisonniers palestiniens détenus par Israël à libérer en échange des otages israéliens est l’autre point de discorde.  

Un des médiateurs du conflit, Doha estime que la partie israélienne “cherchait à falsifier les faits”, estimant que sa condition sur le couloir de Philadelphie et son véto à la libération de certains prisonniers palestiniens réclamés par le Hamas “conduira en fin de compte à l’arrêt des efforts de paix”.  

Les négociations patinent tandis que les combats sur le front se poursuivent. Hier, un bombardement israélien a tué quatre personnes abritées dans des tentes à Deir al-Balah. Le ministère de la Santé de la Bande de Gaza a annoncé que le bilan des victimes de la guerre depuis le 7 octobre s'est alourdi à “40.878 martyrs et 94.454 blessés”. L’autorité sanitaire accuse “l'occupation israélienne [d’avoir] commis deux massacres dans la Bande de Gaza, ce qui a conduit à l'arrivée de 17 martyrs et 56 blessés dans les hôpitaux” de l'enclave en 24 heures. 

Tel Aviv est aussi accusée par Amnesty International de “crime de guerre”. L’ONG a révélé hier les résultats d’une enquête menée pendant 8 mois sur les destructions à l’Est de Gaza. Selon elle, l’objectif d’Israël est la création d’une zone tampon. Des destructions “injustifiées et contraires au droit international humanitaire”, dénonce Amnesty.  

Selon son étude, “plus de 90 % des bâtiments sont détruits ou gravement endommagés”, 59 % des terres agricoles ont été détériorées, des fermes ont été rasées au bulldozer, des immeubles d’habitation ont été démolis. Entre octobre 2023 et mai 2024, il est question de “milliers d’habitations et des terres rendues inhabitables”.  

La vaccination contre la polio se poursuit 

Des destructions qui aggravent la situation humanitaire et sanitaire des populations gazaouies. L’OMS avait annoncé la semaine passée avoir obtenu un accord avec Tel Aviv pour lancer une campagne de vaccination qui vise à vacciner plus de 640.000 enfants contre la polio. La première phase dans le centre de la bande “s’est conclue avec succès”, atteignant 187.000 enfants, selon l'Organisation mondiale de la Santé. 

Les violences s’étendent en Cisjordanie occupée, qui a fait l’objet ces deux dernières semaines d’attaques par l’armée israélienne. Le Croissant-Rouge palestiniens a rapporté que cinq personnes sont mortes jeudi 5 septembre à Tubas, au nord de ce territoire. Yoav Gallant, ministre israélien de la Défense, justifie la nécessité de recourir à “toute la force nécessaire”.  

Mais la rapporteur spéciale de l’ONU pour les territoires palestiniens, l’Italienne Francesca Albanese, qualifie les opérations israéliennes de “violence génocidaire d’Israël”. Dans un nouveau communiqué, elle a affirmé “que la violence génocidaire d’Israël risque de sortir de Gaza et de s’étendre à l’ensemble du territoire palestinien occupé. L’apartheid israélien vise simultanément Gaza et la Cisjordanie, dans le cadre d’un processus global d’élimination, de remplacement et d’expansion territoriale”, accuse-t-elle. 

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