Dette grecque : négociations tendues entre Alexis Tsipras et l'Europe
Athènes est de plus en plus sous pression à mesure que s'approche plusieurs échéances concernant la dette grecque. Ce lundi déjà, les ministres du G20 se sont retrouvés à Istanbul (Turquie) et bien que la question grecque ne soit pas à l'ordre du jour, nul doute qu'elle a été largement discutée.
Mardi 10, le gouvernement d'Alexis Tsipras soumettra son programme à un vote de confiance du parlement grec. La réunion de l'Eurogroupe, les ministres des Finances de la zone euro, se tiendra le lendemain. Jeudi 12 enfin, Alexis Tsipras devrait participer au Conseil européen rassemblant les chefs d'Etat et de gouvernements de l'Union européenne.
Elu sur un programme anti-austérité, le gouvernement grec doit maintenant convaincre les dirigeants et les instances européennes d'accepter son projet économique et une renégociation du remboursement de la dette. S'il s'est trouvé un allié ou du moins un arbitre en la personne de François Hollande, il doit encore faire face aux réticences de l'Allemagne, l'Espagne, ou le Portugal. Pour ces pays, le gouvernement grec doit honorer les engagements rigoristes de ses prédécesseurs envers l'Europe.
Le temps presse d'autant plus que le programme de soutien de la Grèce par le FMI et la zone euro mis en place en 2010 se termine le 28 février prochain. Le 4 février dernier la Banque centrale européenne avait déjà décidé de cesser de financer les banques du pays contre des titres de l'Etat grec. Le gouvernement Tsipras a par ailleurs annoncé refuser plus de 7 milliards d'euros d'aides supplémentaires.
La Grèce refuse de vivre sous perfusion européenne, ce qui impliquerait de devoir suivre la politique imposée par Bruxelles mais compte bien récupérer ce que l'Europe lui doit selon son Premier ministre.
Le pays a en effet désespérément besoin de liquidité. Alexis Tsipras devrait donc réitérer mercredi 11 et jeudi 12 la proposition qu'il a défendue lors de sa récente tournée européenne. A savoir une rallonge de 1,9 milliards d'euros correspondant aux profits réalisés par la BCE grâce aux obligations grecques qu'elle détient depuis 2010.
Pour remplir les caisses, le Premier ministre a même demandé à Berlin de lui verser les indemnités de guerre effacées par la Grèce après la Seconde Guerre mondiale. Un montant de 162 milliards d'euros qui représente près de la moitié de la dette grecque. Mais le ministre de l'Economie allemand a d'ores et déjà écarté cette proposition. Pas de quoi réchauffer les relations entre Athènes et Berlin.
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