Covid-19 : Mark Zuckerberg révèle que l’administration Biden a fait pression sur Meta pour censurer des contenus

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France-Soir
Publié le 27 août 2024 - 22:51
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Smialowski / afp
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Le vent tourne, et les langues se délient de plus en plus. Presque deux ans après les révélations des Twitter Files sur le rôle joué par le gouvernement américain et les agences de renseignement sur l’ancienne équipe de modération de la désormais plateforme X, le groupe Meta à travers Zuckerberg révèle, à son tour, les pressions exercées pour censurer le contenu des utilisateurs. Dans une lettre transmise à une commission parlementaire, le patron de la firme, Mark Zuckerberg de plus en plus sous pression, affirme que l’administration Biden et le FBI ont fait pression “pendant des mois” sur ses équipes pour censurer les contenus, “parfois de l’humour et de la satire”, liés à la pandémie de COVID-19 ou à l’affaire du laptop de Hunter Biden.   

Dans sa lettre, diffusée lundi 26 août 2024, le patron de Meta, maison-mère de Facebook, Instagram, Thread et WhatsApp, mis à mal ces derniers temps, a profité de “l’opportunité” que lui offrait l’enquête d’une commission sur la modération de contenus sur les réseaux sociaux pour décrire, cette fois-ci sans fard, le comportement “inapproprié” du gouvernement, particulièrement l’administration Biden et la Maison Blanche, pendant la pandémie de COVID-19. 

Des pressions “inappropriées” de l’administration Biden  

“En 2021, des hauts responsables de l'administration Biden, y compris la Maison Blanche, ont exercé une pression continue sur nos équipes, et ce pendant des mois, pour censurer certains contenus liés au COVID-19, y compris de l'humour et de la satire”, a-t-il révélé. Mark Zuckerberg souligne que ces dirigeants “ont exprimé beaucoup de frustration concernant nos équipes lorsque nous n'avons pas été d'accord” pour que nous cédions à cette pression, qui était, selon ses termes, “inappropriée”. “Je regrette que nous n'ayons pas été plus fermes à ce sujet”, a-t-il déploré, reconnaissant avoir cédé.  

“En fin de compte, c'était à nous de décider de supprimer ou non le contenu, et nous assumons nos décisions, y compris les changements liés au COVID-19 que nous avons apportés à notre modération sous l'effet de cette pression”, écrit-il aux représentants de la commission. Dans sa lettre, il fait part enfin de son regret d’avoir pris “certaines décisions que, avec le recul et de nouvelles informations, nous ne prendrions pas aujourd'hui”.  

La pandémie de COVID n’était pas le seul sujet qui “fâchait” l’administration Biden ou les agences de renseignement, particulièrement le FBI, comme le démontraient déjà les Twitter Files. “Le FBI nous a avertis d'une possible opération de désinformation russe concernant la famille Biden et Burisma avant l'élection de 2020”, révèle-t-il encore. “Cet automne-là, lorsque nous avons vu un article du New York Post rapportant des allégations de corruption impliquant la famille de Joe Biden, alors candidat démocrate à la présidence, nous avons envoyé cet article aux vérificateurs de faits pour qu'il soit examiné et l'avons temporairement rétrogradé en attendant une réponse”, reconnaît Mark Zuckerberg.   

Cet article a donné naissance à l’affaire du laptop Hunter Biden, le fils du président américain, déclenchant une controverse majeure, mettant en question l'intégrité de Joe Biden et soulevant des interrogations sur de potentiels conflits d'intérêts. Le milliardaire et fondateur de Facebook admet alors qu’il “est depuis apparu que ce reportage n'était pas de la désinformation russe, et rétrospectivement, nous n'aurions pas dû rétrograder cet article. Nous avons modifié nos politiques et nos processus pour que cela ne se reproduise plus, par exemple, nous ne rétrogradons plus temporairement des contenus aux États-Unis en attendant les résultats des vérifications”. Mais le mal est fait, sans qu’aucun retour en arrière ni démenti n’aient été effectués sur les réseaux. 

Le vent tourne mais la Maison Blanche se défend, mais Zuckerberg serait “prêt à résister” 

Il a ainsi affirmé que lui et son équipe étaient “prêts à résister” si de nouvelles pressions survenaient.  “Comme je l'avais dit à nos équipes à l'époque, je suis convaincu que nous ne devrions pas compromettre nos normes de contenu en raison de pressions provenant d'une quelconque administration”. “Nos plateformes, rappelle-t-il au début de sa lettre, sont accessibles à tous. Nous promouvons la liberté d'expression et aidons les gens à se connecter de manière sûre et sécurisée”. 

Cette lettre intervient à deux mois des présidentielles américaines du 05 novembre, qui opposeront le républicain Donald Trump, ancien président, à Kamala Harris, vice-présidente de Joe Biden et sa remplaçante dans cette course à la Maison Blanche après son retrait. A propos des élections, Mark Zuckerberg affirme que son “objectif est d'être “neutre” et de ne pas jouer un rôle d'une manière ou d'une autre - ou même de sembler jouer un rôle”. 

La Maison Blanche a réagi à sa lettre, rétorquant que “sa position avait été claire et constante”. “Nous pensons que les groupes de la tech et les autres acteurs privés doivent prendre en compte les conséquences de leurs actions sur le peuple américain, tout en faisant des choix de manière indépendante sur l’information qu’ils diffusent”, a indiqué un porte-parole du gouvernement américain dans un court communiqué. 

Les révélations de Zuckerberg viennent corroborer les informations dévoilées par Elon Musk peu après son rachat de Twitter fin 2022. Des documents liés à l’ancienne équipe de modération ont dévoilé les coulisses de celle-ci et de ses décisions, aussi bien sur l’affaire du laptop de Hunter Biden que sur la pandémie de Covid-19. Les “Twitter Files” ont aussi dévoilé les pratiques de Twitter, comme les filtres de visibilité, le shadow banning et la censure, le tout, sur pression du gouvernement et des agences de renseignement. 

Il semblerait qu’au pays de l’oncle Sam, le quartet Trump, Kennedy, Musk, Carlson, déclenchent des remords. 

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