"Trop, c'est trop !" : le réquisitoire d'Aubry et Cohn-Bendit contre Hollande et Valls
La maire (PS) de Lille Martine Aubry et l'écologiste Daniel Cohn-Bendit, parmi d'autres signataires, reprochent à François Hollande et Manuel Valls de conduire à l'"affaiblissement durable de la France", dans une tribune publiée ce mercredi 24 dans Le Monde.
"Ce n'est plus simplement l'échec du quinquennat qui se profile, mais un affaiblissement durable de la France qui se prépare, et bien évidemment de la gauche, s'il n'est pas mis un coup d'arrêt à la chute dans laquelle nous sommes entraînés", écrivent les auteurs de cette tribune parmi lesquels Martine Aubry et Daniel Cohn-Bendit, mais aussi les députés PS "frondeurs" Christian Paul, Benoît Hamon, et l'adjoint à la maire (PS) de Paris Bruno Julliard.
"Trop, c'est trop", écrivent les 18 signataires qui énumèrent, à quatorze mois de l'élection présidentielle, les griefs à l'encontre de l'exécutif: le pacte de responsabilité, soit "41 milliards d'euros mobilisés pour rien" au bénéfice des entreprises, le "désolant débat sur la déchéance de nationalité" à laquelle ils demandent à François Hollande de renoncer au profit d'une peine d'indignité nationale pour les terroristes, et le projet de loi sur le Travail de Myriam El Khomri.
"C'est toute la construction des relations sociales de notre pays qui est mise à bas en renversant la hiérarchie des normes et en privilégiant l'accord dans l'entreprise dans un pays où le taux de syndicalisation est faible et où le patronat n'a jamais aimé la négociation". "A qui fera-t-on croire qu'en multipliant les facilités de licenciements (...) qu'on favorisera ainsi l'emploi?", "Qui peut imaginer que, en généralisant les possibilités de ne plus payer les heures supplémentaires en heures supplémentaires (...) on améliorera la situation de l'emploi en France?", poursuivent-ils.
Les signataires de cette tribune reprochent également à Manuel Valls "la meurtrissure de l'indécent discours de Munich". Le Premier ministre avait indiqué ne pas être favorable à la mise en oeuvre d'un mécanisme permanent de répartition des réfugiés dans l'Union européenne comme le propose la chancelière allemande Angela Merkel, dont il avait plus généralement, et depuis l'Allemagne, critiqué la politique migratoire.
"Non, Angela Merkel n'est pas naïve, Monsieur le Premier ministre. Non elle n'a pas commis une erreur historique. Non, elle n'a pas mis en danger l'Europe, elle l'a sauvée. Elle l'a sauvée du déshonneur qui aurait consisté à fermer totalement nos portes à toutes ces femmes, ces hommes et enfants fuyant les persécutions et la mort et en oubliant ceux qui chaque jour perdent la vie en Méditerranée", estiment les signataires.
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