Terrorisme : Abdeslam capturé, la traque des djihadistes n'est pas finie

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 19 mars 2016 - 14:44
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Deux policiers à Paris.
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"Ceux qui ont permis, organisé ou facilité ces attentats (de Paris en novembre) (...) sont beaucoup plus nombreux que ce que nous avions pu un moment penser et identifier", a déclaré François Hollande.
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Si la capture de Salah Abdeslam, vivant qui plus est, est un succès indéniable pour les autorités françaises et belges, Bernard Cazeneuve ayant même salué un "coup important" porté à Daech, la traque antiterroriste n'est pas finie pour autant. L'enquête sur les attentats du 13 novembre n'est ainsi pas finie. Et d'autres suspects sont toujours recherchés.

Au lendemain de l'arrestation spectaculaire vendredi 18 à Molenbeek de Salah Abdeslam, suspect clé des attentats de Paris, les justices belge et française vont pouvoir avancer dans l'enquête sur les pires attentats jamais commis en France, mais la lutte contre le terrorisme djihadiste est loin d'être achevée, selon les deux pays.

"Homme le plus recherché d'Europe" depuis quatre mois pour son implication dans les attaques de Paris et Saint-Denis, qui ont fait 130 morts, le Français de 26 ans, a été capturé vendredi par les forces spéciales belges dans un appartement de Molenbeek, à quelques centaines de mètres de la maison où il a grandi. Il devrait être rapidement transféré vers la France.

Son arrestation est "un coup important porté à l'organisation terroriste Daech (acronyme de l'Etat islamique, NDLR) en Europe", a estimé ce samedi le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, au sortir d'un conseil de défense à l'Elysée. "Salah Abdeslam devra répondre de ses actes devant la justice française", a-t-il ajouté.

Blessé à la jambe lors de l'intervention, l'homme soupçonné d'avoir eu au moins un rôle-clé de logisticien dans ces attentats revendiqué par le groupe Etat islamique (EI) avait été emmené à l'hôpital Saint-Pierre de Bruxelles, tout comme un complice arrêté et légèrement blessé en même temps que lui.

Cet homme, connu sous les identités d'Amine Choukri et Monir Ahmed Alaaj, avait été contrôlé en compagnie de Salah Abdeslam en Allemagne en octobre 2015. Ses empreintes ont ensuite été retrouvées dans une maison utilisée par le groupe terroriste à Auvelais (sud de la Belgique) qui a servi pour préparer les attentats de Paris.

Ce samedi matin, les deux hommes ont été extraits de l'hôpital, selon le bourgmestre (maire) de Bruxelles, Yvan Mayeur.

Les autorités belges n'ont pas confirmé leur destination. Mais le quartier général de la police judiciaire à Bruxelles était sous surveillance renforcée, selon des journalistes de l'AFP, ce qui laisse supposer qu'ils y étaient entendus par les enquêteurs.

La chaîne privée flamande VTM a quant à elle rapporté qu'ils allaient être transférés vers la prison de Bruges (nord-ouest), qui dispose d'un quartier médicalisé de haute sécurité.

Ils devraient en tout état de cause être présentés devant un juge d'instruction belge avant la fin du week-end, qui devra décider de leur maintien en détention provisoire.

François Hollande a déclaré vendredi s'attendre à ce que la Belgique le transfère "le plus rapidement possible" vers la France. Côté belge, ce transfèrement ne semble pas faire de doute, selon les responsable politiques, qui soulignent toutefois que la procédure judiciaire devra être respectée.

Le Conseil national de sécurité belge, composé des principaux ministres et responsables des services de sécurité, a validé le maintien au niveau 3 (sur quatre possibles) de l'évaluation de la menace terroriste en Belgique, à la suite d'un nouveau rapport de l'Ocam, l'organisme indépendant chargé d'évaluer le niveau de la menace.

La capture d'un acteur direct des attentats de Paris, vivant qui plus est, est un soulagement pour les familles des victimes, qui auront droit à un procès. Les associations les représentant seront reçues lundi après-midi par François Hollande.

C'est aussi une victoire pour les services belges, saluée jusqu'à Washington par Barack Obama. La Belgique espère que les critiques visant ses services vont s'atténuer, même si le député français Alain Marsaud, membre du parti de droite de Nicolas Sarkozy Les Républicains, a jugé que "cette longue cavale n'est pas un grand succès pour les services de renseignement belges". "Soit Salah Abdeslam était très malin, soit les services belges étaient nuls, ce qui est plus vraisemblable", a lancé le député français.

Après avoir sans doute convoyé le soir des tueries les kamikazes du Stade de France, Salah Abdeslam avait abandonné une ceinture explosive dans le sud de la capitale française, appelé à la rescousse deux amis bruxellois et échappé à trois barrages policiers sur la route du retour vers Bruxelles, où sa trace s'était perdue le lendemain des attentats.

Il avait réussi à se terrer jusqu'à ce qu'une perquisition, en principe de routine, dans un appartement de la commune bruxelloise de Forest mardi 15 mars, permette de le localiser. Accueillis par des tirs d'armes automatiques dès la porte franchie, les policiers avaient abattu un Algérien de 35 ans, Mohamed Belkaïd, qui serait "plus que vraisemblablement", l'homme ayant transféré depuis Bruxelles de l'argent à la cousine d'Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attentats, pour payer la planque de Saint-Denis, au nord de Paris.

Mais deux autres hommes avaient réussi à s'échapper de Forest, dont vraisemblablement Salah Abdeslam. Celui-ci a commis une imprudence fatale en utilisant son téléphone portable pour contacter un ami de Molenbeek pour qu'il lui trouve un nouveau point de chute, selon la télévision RTBF.

C'est dans cette planque qu'il a été cueilli, lançant aux policiers "Je suis Salah Abdeslam", selon les médias locaux.

Les enquêteurs vont donc pouvoir l'interroger sur l'organisation des attentats, les donneurs d'ordre, les complicités. Mais sa neutralisation n'est qu'une étape. "Ceux que nous devons appréhender, c'est tous ceux qui ont permis, organisé ou facilité ces attentats (de Paris en novembre) et nous nous apercevons, sans rentrer dans les détails, qu'ils sont beaucoup plus nombreux que ce que nous avions pu un moment penser et identifier", a souligné à Bruxelles François Hollande.

 

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