Sarkozy à Abu Dhabi : sa conférence fait polémique
C'est une semaine noire pour Nicolas Sarkozy. Après la défaite de l'UMP, dimanche 1, lors du premier tour de l'élection législative partielle dans le Doubs et le débat houleux sur le "ni-ni", son voyage à Abu Dhabi attise désormais toutes les critiques, jusque dans son propre camp. Suite à la conférence rémunérée qu'il a donnée, lundi 2, dans cette monarchie du Golfe, certains reprochent à l'ancien président d'avoir été absent au moment où la droite se déchirait sur la position à adopter au second tour face au FN.
"Ni carte ni chèque: le seul +ni-ni+ qui intéresse encore Nicolas Sarkozy manifestement...", a ironisé sur son compte Twitter le vice-président du FN Florian Philippot. De son côté, le co-président du groupe des députés EELV François de Rugy a jugé "très grave" ce "mélange des genres", accusant le président de l'UMP d'être "payé par des Etats étrangers".
Même à l'UMP, les critiques ont fusé. "On peut faire des conférences à l’étranger, ça ne me choque pas. Mais je pense que, sur cette affaire du Doubs, on aurait réagi tout de suite, ça nous aurait évité un psychodrame en deux jours", a relevé le député UMP Thierry Mariani.
Nicolas Sarkozy peut toutefois compter sur ses fidèles soutiens. "Dès dimanche soir, le président de l'UMP aurait pu s'exprimer" mais "il fallait le recul nécessaire et écouter tout le monde", a plaidé sur Europe1 le député-maire de Nice, Christian Estrosi. Même son de cloche pour la numéro-2 de l'UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet. "Nicolas Sarkozy a le droit d'avoir une activité professionnelle à côté. Si l'UMP avait pris position dimanche soir ou lundi, ça aurait été dans débat", or là, "il y a eu un vrai débat à l'UMP et un vote", a-t-elle ainsi justifié.
Malgré tout, celui qui a repris les rênes début décembre d'un parti en crise ne fait pas l'unanimité au sein de l'opinion publique. Selon un sondage Odoxa, pour vendredi 6 Le Parisien/Aujourd’hui en France, 68 % des Français considèrent que l’autorité de Nicolas Sarkozy est remise en cause après la défaite de l'UMP dans le Doubs.
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