Qui est Thierry Solère, le proche de Bruno Le Maire chargé de préparer les primaire de l'UMP
Chef de sa propre entreprise à 19 ans, conseiller municipal et adjoint au maire de Boulogne-Billancourt (qui fait partie du club très fermé des villes françaises de plus de 100.000 habitants) à 29 ans, conseiller général des Hauts-de-Seine à 32 ans et, enfin, député à 41 ans. Thierry Solère a eu un parcours éclair. "Au Conseil général, je suis arrivé à 30 ans, quand les autres conseillers étaient là depuis 30 ans (rires)", résumait-il pour FranceSoir en janvier dernier.
Nommé Secrétaire national de l'UMP en 2005 ("à l'époque, nous étions 40", rappelle-t-il), le député de la 9e circonscription des Hauts-de-Seine connaît bien Nicolas Sarkozy et a participé à sa campagne présidentielle de 2007. Pourtant, le quadragénaire (43 ans), tout en louant les qualités de l'ancien président de la République, se présente avant tout comme le "numéro 2" de Bruno Le Maire.
Boulonnais depuis toujours, mais né à Nantes (ses parents étaient en vacances à La Baule quand il a vu le jour, le 17 août 1971), Thierry Solère a tout du parfait élu de terrain. Chaleureux, accessible, on sent en lui l'homme qui a usé ses chaussures de ville sur les marchés de sa commune, serré des mains à tour de bras et écouté, beaucoup écouté.
Cadet d'une fratrie de trois enfants, il dit pourtant être arrivé en politique "un peu par hasard", après des études de commerce et de droit. C'est au cours de son service militaire, dans la Marine, qu'il est rattaché aux services de Yves Marchand, député-maire UDF et président du Conseil supérieur de la marine marchande. Une expérience qui lui plait et qu'il poursuit en collaborant ensuite avec Claude Goasguen et Philippe Douste-Blazy, tous deux alors députés UDF.
Puis il quitte l'Assemblée nationale, avant d'y revenir par la grande porte une dizaine d'années plus tard. Elu député en mai 2012, Thierry Solère a réussi là un joli coup, car il n'avait même pas l'investiture de son parti pour cette législative. Et, surtout, il se présentait face au "parachuté" Claude Guéant, l'ex-conseiller de Nicolas Sarkozy et ancien ministre de l'Intérieur, rien que ça. "Je n'ai aucune inimitié contre Claude, il cherchait à se faire élire et a écouté les sirènes qui lui ont vendu Boulogne comme une destination idéale", explique-t-il, beau joueur.
Liberté de ton assumée
Entre-temps, Thierry Solère, père de quatre enfants, était reparti dans le privé pour devenir, en 2002, secrétaire général de la société Aliapur, un éco-organisme fondé par les géants du pneu (Pirelli, Continental, Dunlop...), numéro-1 du recyclage de pneumatiques usagés en France. Une carrière menée de front avec son mandat de conseiller municipal et son poste d'adjoint au maire de Boulogne-Billancourt: "je n'ai pas besoin d'être élu, j'ai un métier à côté", aime à dire Thierry Solère, qui a cependant quitté ce poste quand il est devenu député.
"Je ne vis pas l'engagement comme autre chose qu'un moyen de défendre des convictions", assure-t-il, estimant par exemple que l'insécurité n'est pas un phénomène lié à l'immigration mais à la pauvreté, ou que la délinquance a été mal combattue lors du précédent quinquennat. "La faute à la crise! Sa violence a fait que Nicolas Sarkozy a dû consacrer toute son énergie aux questions économiques, délaissant malgré lui les questions régaliennes. Mais la faute aussi à certains choix. La RGPP (le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux, NDLR), par exemple, n'aurait pas dû être appliquée à la police", selon lui.
Un discours peu commun et qui détonne à l'UMP. Mais Thierry Solère estime n'avoir de comptes à rendre qu'à ses électeurs. S'il est conscient de l'importance d'avoir l'esprit d'équipe et est en phase avec les idées de son groupe, l'élu des Hauts-de-Seine revendique également le droit à la différence. Il s'est ainsi démarqué plusieurs fois des orientations de l'UMP en votant des textes de loi de la majorité, comme par exemple celui sur le non-cumul des mandats.
Thierry Solère n'est pas de ceux qui se refusent à dresser le bilan du quinquennat Sarkozy, par ailleurs positif selon lui. Ainsi, il estime que la défaite de Nicolas Sarkozy face à François Hollande est due à "l'usure du pouvoir. Aucun président, sans cohabitation, n'a réussi à se faire réélire sous la Vème République".
S'il ne récuse pas les erreurs de la dernière campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy –"trop clivante" selon lui–, Thierry Solère est fermement convaincu que l'UMP a une carte à jouer en 2017. "Mais il faudra de nouveaux visages, renouveler les équipes", prévient ce fervent partisan de Bruno Le Maire, le candidat du "renouveau".
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