Quand Valls gronde littéralement Macron en direct à l'Assemblée (VIDEO)
Comme un gosse. Emmanuel Macron a été littéralement "engueulé" par un Manuel Valls furibond, mardi 10 après-midi à l'Assemblée nationale. Un épisode révélateur des tensions entre le chef du gouvernement et son ministre de l'Economie qui ne fait plus mystère de ses ambitions.
Lors de la séance de Questions au gouvernement de mardi, tenue dans une ambiance déjà électrifiée par l'ombre du 49-3 planant sur la loi Travail, c'est le député LR du Rhône Georges Fenech qui a mis le feu aux poudres. Interrogeant le Premier ministre sur le voyage du titulaire à l'Economie à Londres, mi-avril, l'élu rhodanien a dénoncé une "confusion des genres ou, pire, (un) conflit d'intérêts" car Emmanuel Macron avait profité de ce déplacement pour lever des fonds pour son nouveau parti, "En marche!".
Une question (à voir ici, avec la réponse du Premier ministre) qui a exaspéré Manuel Valls, qui s'est imposé pour répondre, alors que son ministre demandait à prendre la parole, et que le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen proposait de répondre, par souci de désamorcer la situation, rapporte L'Opinion. Le Premier ministre a alors renvoyé tout le monde dans les cordes: "Je le fais, je le fais!".
Et si, devant les caméras, sa réponse a été plutôt convenue, mais non sans allusion ("Ce que je souhaite, (...) c'est que les membres du gouvernement soient pleinement et totalement engagés dans leur tâche"), le retour de Manuel Valls sur les bancs du gouvernement a été plus mouvementé.
Visiblement remonté, il s'en est alors pris à son ministre, lui reprochant d'avoir dénoncé une "caste politique", tout en s'en distanciant, dans une interview à Sud-Ouest la veille, lundi 9: "C'est inacceptable. Pourquoi tu dis ça?". "C'est Juppé que je visais", a répondu, visiblement gênée, Emmanuel Macron. "Mais alors, dis-le, dis-le!", lui a hurlé Manuel Valls. Le tout sous les yeux de Myriam El Khomri, assise entre les deux hommes et faisant profil bas, ainsi que ceux de Michel Sapin, qui a semblé bien moins gêné par ce recadrage d'un ministre qu'il surnomme "le taré du troisième étage" (de Bercy). Personne n'a ainsi semblé esquisser le moindre geste pour prendre la défense d'un ministre qui ne serait plus en odeur de sainteté jusqu'à la tête de l'Etat.
(Voir ci-dessous la vidéo de Manuel Valls recadrant son ministre)
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