Primaire à droite : Bruno Le Maire fait campagne en province

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 16 avril 2016 - 19:37
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Bruno Le Maire lors d'un meeting pour la primaire LR.
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Bruno Le Maire continue de "labourer" la France et grappille des points dans les sondages.
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"Tu vois le Monsieur là-bas, en gris? Eh bien il veut être président de la République": à la gare d'Auray (Morbihan), une grand-mère s'arrête dans le hall pour montrer Bruno Le Maire à son petit-fils. Près de deux mois après l'annonce de sa candidature, il continue de "labourer" la France et grappille des points dans les sondages.

Fin février, l'ex-ministre de l'Agriculture a brisé un secret de polichinelle: oui, à 46 ans, il veut être président de la République. Et il est "là pour gagner", "pas pour être Premier ministre, mais pour être président", répète-t-il à l'envi.

Pour conjurer les critiques sur son côté prétentieux - "j'en tiens le plus grand compte", a-t-il assuré aux journalistes au sortir d'un grand meeting début mars - il explique depuis avec insistance qu'il ne fait "pas de la politique pour lui mais pour les autres". Les sondages frémissent en sa faveur. "Cela a bien décollé", reconnaît un député du camp juppéiste. Alors, l'ancien ministre teste sa popularité dans les TGV, au nombre de nouveaux élus qui le rejoignent ou au "regard moins aimable" de la part de ses concurrents.

"Il paraît que vous écrivez très bien?" lui lance ainsi une Parisienne à la voiture bar du Paris-Auray pendant qu'une équipe de journalistes, cornaquée par le journaliste et ex-conseiller Georges-Marc Benamou, suit ses pas pour tourner un documentaire.

Depuis deux mois, "il y a une dynamique", estime Bruno Le Maire. Mais "nous ne sommes qu'au début de la campagne", ajoute-t-il. Alors, il continue de "labourer" le territoire, dit-il, ce qu'il fait depuis 2012. Après la Suisse, la Haute-Savoie et le Val d'Oise, il passait cette semaine trois jours en Bretagne.

A peine arrivé dans le Morbihan, des ostréiculteurs des rivières d'Etel et de Crac'h, mécontents de ne plus pouvoir commercialiser leurs huîtres en raison d'un virus provoqué par un défaut de traitement des eaux usées, l'attendent au tournant. Réendossant quelques minutes son costume de ministre, il leur promet de "se battre" et d'en parler à Ségolène Royal, qu'il "connaît bien".

A l'occasion d'une table ronde en présence notamment d'associations, il lâche deux nouvelles propositions: "supprimer toutes les charges" pour les aides à domicile et mettre en place "un congé professionnel de trois ans pour les aidants".

Comme la plupart des candidats à la primaire, il distille goutte à goutte son programme, dont il dévoilera l'essentiel à l'automne. Il a déjà donné quelques pistes: suppression des régimes spéciaux de retraite, diminution d'un million de fonctionnaires en dix ans, plafonnement des aides sociales.

Mais aussi la suppression de la fonction publique territoriale. "Un rêve", a récemment taclé le favori des sondages Alain Juppé. Il veut aussi revenir sur les rythmes scolaires (en laissant "libres" les communes), sur la loi Alur et sur l'instauration du tiers payant.

Bien sûr, à chaque réunion publique, il martèle son credo: la nécessité de "renouveler" la classe politique. "Il faut en finir avec le gouvernement des énarques!" lance cet énarque (!) devant 600 à 700 personnes réunies à Vannes jeudi soir, après avoir visité une usine de gâteaux et une entreprise qui fabrique des catamarans de compétitions.

Une réunion sous forme de questions/réponses, selon la technique employée depuis des mois. Pour être plus à l'aise, ce techno lettré des beaux quartiers (outre l'Ena, il est diplômé de Normale Sup), qui se dit d'un "tempérament réservé", prend conseil auprès du metteur en scène Alain Sachs, qui l'aide à s'ouvrir en public.

Ses détracteurs estiment qu'il n'y a "rien derrière" son slogan "Le renouveau, c'est Bruno" et que l'ex-directeur de cabinet de Dominique de Villepin nage en pleine "démagogie", lui qui n'est pas novice en politique.

"Un jour, on me dit que je suis trop jeune, un autre que je suis un vieux routier....", glisse-t-il un brin philosophe à quelques journalistes l'interrogeant sur une pique récemment lancée par François Fillon. "Si les gens ont vraiment une volonté de changement, Bruno Le Maire peut capitaliser, mais il se heurte à un petit plafond de verre", analyse un ancien ministre.

 

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