Primaire de la droite : des électeurs FN comptent peser sur le vote

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 05 novembre 2016 - 15:15
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Des affiches Les Républicains
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Certains électeurs FN chercheront à favoriser un piètre adversaire à Marine le Pen lors de la primaire LR, d'autres soutiendront le plus proche de leurs idées.
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Par calcul électoral ou pour favoriser le candidat qui se rapproche le plus de leurs idées, certains électeurs du Front National sont bien décidés à s'inviter à la primaire de la droite, en dépit des consignes de leur parti.

Sur les 7% de Français qui se disent "certains d'aller voter" au premier tour de la primaire à droite (20-27 novembre), 12% sont des sympathisants du Front national, selon un sondage Ipsos publié fin octobre. Pour certains, voter pour un "Républicain" vise à augmenter les chances de Marine Le Pen à la présidentielle en poussant les "moins bons" candidats LR à la primaire.

"Si c'est un bon candidat qui gagne la primaire, +Sarko+ ou Juppé, il va être président", s'inquiète un sympathisant sous couvert d'anonymat, rencontré lors d'une réunion publique du parti dans l'Yonne. "Si leur candidat est mauvais, peut-être même que Marine sera face au candidat de la gauche au second tour, et là, elle a plus que ses chances", espère cet ingénieur de 26 ans qui a toujours voté Front National, et qui ne sait pas encore qui choisir.

Même raisonnement pour Alain Hasard, mécanicien à la retraite de 64 ans. "Je voterai pour le plus mauvais, comme ça il ne passera pas" lors de la présidentielle. "Je sais pas qui encore, celui qui a les pires sondages".

Mais dans leur grande majorité, les électeurs frontistes ne comptent pas participer à ce vote. "On s’en fout, ça ne concerne que la droite", balaye Marie-Noëlle, une sympathisante rencontrée à Pierrefeu-du-Var. "Quel que soit leur candidat, de toutes façons, c’est tous des clowns qui nous ont menés à la situation actuelle, ils sont tous à éliminer".

Les dirigeants du parti ont d'ailleurs été clairs. Début octobre, Marine Le Pen a qualifié de "manoeuvre" le fait "d'appeler d'autres électeurs à venir participer à la primaire" organisée par Les Républicains. "Ça n'est pas notre affaire", a encore répété Florian Philippot lundi, conseillant aux électeurs du FN de ne pas y participer.

D'autres, qui anticipent une défaite de Marine Le Pen, voient en la primaire de la droite une opportunité de favoriser leurs idées. "Marine Le Pen, selon moi, n’a que très peu de chance d’être élue. Ce n’est d’ailleurs pas pour ça qu’on ne va pas voter pour elle, mais la primaire, c’est l’occasion de peser dans le sens d’un candidat plus proche de nos idées et de celles de Marine Le Pen", explique Didier Asin, comptable niçois de 55 ans.

Mais aucun candidat ne fait l'unanimité auprès de ces électeurs. Pour Didier Asin, ce sera Jean-Frédéric Poisson. "Comme c’est le plus proche de ma sensibilité, je pense que je vais lui apporter mon soutien. Et puis, il faut travailler pour l’avenir, il y aura peut-être par la suite des regroupements".

Choix différent pour Robert, responsable FN de Trans-en-Provence (Var), qui va surtout voter par défaut. "A la limite, si on doit avoir (pour président) quelqu’un de la droite, je préfère donner une voix" contre Alain Juppé, explique cet ancien pilote de 68 ans. Excluant un à un les différents candidats LR, il pense opter pour Jean-François Copé. "Il a des idées qui se rapprochent des miennes".

Conscient de ce phénomène, le candidat Nicolas Sarkozy mène une campagne résolument à droite. "Ils viendront voter, bien sûr", estime l'entourage de l'ancien chef de l'Etat. "Celui qui vote FN, il vote pour une droite un peu plus épicée".

Pas sûr que le résultat soit celui escompté. David Ducatez, un adhérent FN, pensait justement voter Nicolas Sarkozy à la primaire. Mais surtout pas pour servir l'ancien président. "S'il était élu à la primaire, ça pousserait des déçus de Sarkozy à faire le pas de voter pour le FN" à la présidentielle, espère au contraire ce chef de chantier de 36 ans, lui-même déçu du sarkozysme.

Finalement, il a abandonné l'idée en entendant les appels du parti. "Si je me retrouve tout seul à le faire, c'est pas la peine", conclut-il.

 

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