Perquisitions à la Mairie de Paris dans le cadre d’une enquête sur le déplacement d’Anne Hidalgo à Tahiti

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France-Soir
Publié le 06 mars 2024 - 12:17
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Perquisition mairie de Paris, voyage Hidalo Tahiti
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Anne Hidalgo a principale accusée est ainsi suspectée d’avoir associé son agenda politique à des vacances privées. 
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FRANCE - Des enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance économique de la police judiciaire parisienne se sont rendus mardi 5 mars 2024 dans les locaux de l’Hôtel de ville et ses annexes, dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte en novembre 2023. Les investigations portent sur le voyage d’Anne Hidalgo en octobre 2022 à Tahiti. La maire de Paris est soupçonnée de prise illégale d’intérêts et de détournement de fonds publics. La municipalité se dit "sereine et confiante quant à l'issue de ces investigations", tandis que l’opposition salue ces opérations judiciaires. 

L’affaire fait couler beaucoup d’encre depuis l’automne dernier. Le 16 octobre 2022, Anne Hidalgo s’était déplacée jusqu’en Nouvelle-Calédonie et à Tahiti pour une visite diplomatique. Celle-ci devait prendre fin le 21 octobre mais la maire n’était revenue à Paris que le 5 novembre. La principale accusée est ainsi suspectée d’avoir associé son agenda politique à des vacances privées.  

L’objectif de son déplacement était, entre autres, de visiter le site de surf tahitien de Teahupo’o dans la cadre des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Toutefois, c’est finalement son adjoint à l'outre-mer, Pierre Rabadan, qui s'y était rendu. La polémique a pris une autre dimension lorsque la maire s’est envolée sur une île polynésienne pour rendre visite à des proches.

Son voyage a été critiqué pour de nombreuses raisons, à commencer par la durée. Anne Hidalgo a été absente pendant trois semaines. Elle a manqué un comité interministériel qui devait valider le plan de circulation à Paris durant les JO 2024. Mais ce sont les frais de ce voyage qui exacerbe la polémique. Il est question de 59 500 euros pour ce déplacement de la maire et de cinq de ses collaborateurs. La municipalité, après avoir affirmé que la totalité de la somme avait été prise à sa charge, a finalement précisé qu'Anne Hidalgo a payé son propre billet.  

Peu après le retour de la maire à Paris, l’association anti-corruption Anticor a déposé plainte contre X pour détournement de fonds publics, aux côtés du conseiller régional Pierre Liscia (DVD) et de l'association Transparence citoyenne. De son côté, le député Sylvain Maillard (RE) avait annoncé avoir saisi à son tour le procureur de la République, pour dénoncer un "voyage à caractère privé en Polynésie, payé par les Parisiens". Une enquête a été ouverte par le Parquet national financier (PNF). 

Cinq mois plus tard, des perquisitions ont été menées à la Mairie de Paris et ses annexes. Selon la presse, des enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance économique de la police judiciaire se sont présentés mardi 5 mars au siège de la municipalité. Ces opérations entrent "dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte en novembre 2023 pour prise illégale d'intérêts et détournement de fonds publics", explique-t-on.  

La ville de Paris, “informée de l'ouverture d'une enquête préliminaire”, a vite réagi aux perquisitions dans un communiqué. La municipalité explique avoir “d'ores et déjà produit volontairement les justificatifs relatifs au déplacement d'une délégation en Polynésie Française et en Nouvelle-Calédonie”. 

“La Maire de Paris est sereine et confiante quant à l'issue de ces investigations et se tient à la disposition de la justice afin de permettre la manifestation de la vérité dans le cadre de cette enquête”, affirme-t-on 

Dans l’opposition, on salue la nouvelle. Pierre Liscia se “réjouit” de la perquisition, compte tenu du “refus obstiné d’Anne Hidalgo d’apporter des réponses à nos questions”. Nelly Garnier, conseillère à la ville de Paris, évoque une “victoire pour les Parisiens”. Le collectif Changer Paris, qui rappelle avoir demandé “pendant des mois la transparence autour du voyage” de la maire socialiste à Tahiti, salue une action “louable” de la justice.  

 

 

 

 

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