Nouveau traité européen : Sarkozy y croit, Fillon non

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 26 juin 2016 - 14:01
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Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, François Fillon, Bruno Le Maire.
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Opposition sur l'Europe entre le candidat déclaré et le candidat supposé.
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Le président de LR Nicolas Sarkozy se positionne déjà pour un nouveau traité européen, définissant clairement les prérogatives de l'UE, et qui serait proposé lors d'un référendum. Une alternative à laquelle ne croit pas François Fillon, candidat déclaré à la primaire LR, qui n'y voit que de la "précipitation".

Nicolas Sarkozy, président de LR, estime dans le Journal du dimanche qu'un nouveau traité européen, qu'il appelle de ses voeux après la sortie du Royaume-Uni de l'UE, est possible "dès la fin de l'année".

"Si j’étais en situation, je proposerais que la France et l’Allemagne mettent sur la table des chefs d’État et de gouvernement un projet en cinq points en interdisant à la technocratie bruxelloise de le transformer en monstre juridique", préconise l'ancien chef de l'Etat.

Il proposerait de "réunir durant trois jours les chefs d’État et de gouvernement des Vingt-Sept avec l’objectif d’élaborer ensemble un projet simple, clair, et politique".

Ce nouveau traité prévoirait la "mise en place d’un gouvernement euro-Schengen II réunissant les ministres de l’Intérieur des Vingt-Sept et élisant à leur tête l’un d’entre eux. Avec une évidence: l’Europe a des frontières, elle doit enfin les faire respecter".

Il prône aussi l'harmonisation des "aides sociales pour les étrangers, avec la nécessité de cinq ans de présence préalable pour y avoir droit et naturellement aucune prestation pour ceux en situation illégale".

Le président du parti Les Républicains souhaite en outre "un Fonds monétaire européen en même temps qu’une présidence stable de l’Eurogroupe, qui devrait revenir soit à un Français soit à un Allemand".

Ce nouveau traité, qui pourrait selon lui être soumis à un référendum, établirait aussi que "les compétences de l’Europe soient limitées à dix priorités stratégiques au maximum". "Il n’y aura donc plus de compétence générale pour l’Europe", prévient M. Sarkozy.

L'ancien président propose également un modification des "règles de fonctionnement de la Commission, qui ne doit plus pouvoir demain adopter un seul texte sans que les Parlement nationaux aient auparavant donné un avis décisif".

Enfin, ce traité devrait "clairement dire que l’élargissement de l’Europe, c’est terminé, donc sortir de l’hypocrisie qui prévaut aujourd’hui dans nos rapports avec la Turquie, qui n’a pas vocation à intégrer l’Europe".

"Nous pouvons – car il faut aller vite – avoir un nouveau traité dès la fin de l’année", assure-t-il, déplorant "l’impression qu’il n’y a plus de couple franco-allemand". "L’Allemagne est le premier pays d’Europe. Et la France, le second, plus que jamais après le Brexit", regrette M. Sarkozy, reçu samedi 25 par le chef de l'Etat comme les autres dirigeants de parti.

De son côté, François Fillon, candidat à la primaire de la droite, a expliqué dimanche 26 qu'il ne croyait pas, contrairement à Nicolas Sarkozy, en un nouveau traité ou au recours au référendum pour relancer l'Europe.

"On peut modifier le fonctionnement sans nouveau traité", a estimé l'ancien Premier ministre au Grand Rendez-vous Europe 1/iTELE/Le Monde. "Je pense que ça viendra pour couronner un processus, on est très, très loin aujourd'hui de négocier un nouveau traité", a fait valoir en retour M. Fillon, qui plaide pour une Europe recentrée sur trois priorités: la compétitivité économique, la défense et l'éducation.

Quant au recours au référendum, il ne convainc pas M. Fillon: "c'est ce que j'appelle les girouettes qui se mettent à sauter sur leur siège en disant +référendum, référendum+". "Bien sûr que les peuples doivent être associés à la construction européenne, par un débat démocratique, pas en leur posant la question vous êtes pour ou vous êtes contre", a fait valoir le député de Paris.

Selon lui, il y a depuis le Brexit "beaucoup de commentaires, d'agitation" mais "il n'y a de projet nulle part". La relance de l'Europe, a-t-il dit, "ne doit pas se faire dans la précipitation: ce n'est pas en 48 heures qu'on va changer le destin du continent européen".

 

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